Le standard en or du 12 ans est en train de céder, pris en tenailles entre l’enclume des single malts de 10 ans et le marteau des sweet fifteens. A l’heure de négocier sans freins les derniers virages des fêtes, intéressons-nous aux plus belles têtes d’affiche parmi ces derniers.
Bowmore
D’abord, Bowmore, revenu à un niveau de qualité bluffant. Douze ans en ex-fûts de bourbon, puis trois de plus sous la caresse du xérès oloroso. Le chocolat épicé, les raisins secs, la fumée venant napper du velours… Une déclaration d’amour en bouteille, à offrir, à s’offrir. • 43%, environ 65€.
Glendronach Revival
Et puis Glendronach. Ressuscité en 2018 après une douloureuse absence, cette sherry bomb (pedro ximenez et oloroso) pose avec tendresse du chocolat mentholé sur les couches de fruits que l’on pèle de la langue. J’oubliais le miel. Ah, et les baies noires, signe distinctif de Glendronach. Radieux. A remplacer à peine la quille terminée. • 46%, environ 90€.
Benromach
Benromach, évidemment. Un de mes chouchous à cet âge, élevé en fûts de bourbon et de xérès. Baies sauvages, cake aux fruits, oranges confites, chocolat noir en lévitation sur une fine fumée… une gourmandise addictive. Dingue, je vois que je n’en ai plus ! Allo, Père No ? • 43%, environ 95€.
Glengoyne
Glengoyne, passionnément. On l’attendait, et après quatre années sans, le voilà de retour, profond, intense, tropical, réveillé par des notes de citron confit, marqué par les fûts de sherry oloroso dans lesquels il a sommeillé. Ô joie, ô merveille. Un must ! • 43%, 125€.
Highland Park Viking Heart
Highland Park, what else ? Lui aussi ressuscite, après six ans de manque. Avec quelques retouches cependant : un peu plus fort en degrés, un peu plus de chêne américain lors du vieillissement… et une carafe en céramique blanche originale. Tropical, miellé, épicé, balayé par une fumée aérienne dansant sur la crème brûlée. • 44%, environ 120€.
Glenfarclas
Glenfarclas possiblement, même si ce qui fut n’est plus tout à fait ce qui est. Sherry monster classique de chez classique, confit, onctueux et vif. Note à moi-même : penser à en remettre dans ma niche à spiritueux. • 46%, environ 70€.
Armorik
Armorik, sans faute. Le plus vieux compte d’âge permanent d’une distillerie française. Assoupli neuf ans durant en fûts de bourbon avant de s’enrichir la couenne en barriques de xérès. Du fruit exotique caramélisé, de la pêche juteuse poivrée, du chêne, et une trace de fumée qui vous suife la langue. (Gaffe, la photo est celle de la version brute de fût – oh ouiiiii ! –, disponible en ligne via le club de la distillerie, Chai4.) • 46%, environ 95€.
Dalwhinnie
Dalwhinnie, discrètement. Le petit Highlander pépère, qui appelle le canapé en cuir usé et le feu de cheminée. Un chat, peut-être ? Subtil, miel et bruyère, épices et ombre de vanille douce : un whisky sans esbroufe, rassurant, l’un des meilleurs rapports qualité/prix du marché. Classic Malt forever. • 43€, moins de 40€ en grande distribution.
Glen Scotia
Glen Scotia, pourquoi pas ? Un pur Campbeltown 100% fûts de bourbon, bien gras, presque huileux, à la fumée qui colle aux molaires. Cake aux fruits confits, gingembre, chêne discret se molletonnent sur une tourbe saline onctueuse et confortable, vous lâchant un patin qui s’éternise en bouche. Bad boy, celui-là. • 46%, environ 65€.
Johnnie Walker Green Label
Johnnie Longstride, what else ? Pas un blend, attention, mais un blended malt, autrement dit un assemblage de single malts, sans whisky de grain. Céréalier en diable, fruité, à peine boisé sous un rail d’épices à sniffer d’un trait, à grandes enjambées. Iconique. • 43%, environ 40€.
Glen Grant Batch Strength
Glen Grant, toujours un plaisir. La distillerie du Speyside a lancé à la rentrée 2021 la première édition de ce 15 ans plein de fougue (50%) qui sort un peu de sa zone de confort. Elevé en fûts de bourbon, un plein panier de fruits épicé, évolutif, et abordable compte tenu des watts élevés. • 50%, environ 60€.
Oups ! Une version tronquée de cette chronique a initialement été mise en ligne. Mise à jour le 12 décembre 2022.
Par Christine Lambert
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