Quelques news liquides ? Profitons des dernières dégustations – beaucoup d’avant-premières ! –pour vous glisser pas mal de scoops et d’infos exclusives : c’est cadeau. Bon, en revanche, les bouteilles, il faudra les acheter.
Vous avez aimé les aventures de Mark Reynier, qui a lancé la distillerie Renegade à la Barbade après avoir essuyé les plâtres à Waterford ? Vous allez adorer le remake. Car c’est à présent Anthony Wills, le patron de Kilchoman, qui a décidé de s’ébrouer dans la canne en s’éloignant (provisoirement) lui aussi d’Islay pour une autre île… puisqu’il s’apprête à construire une distillerie de rhum à la Barbade. Evidemment, c’est off. On ne se perd pas de vue, je vous tiens au jus discrètement.
Les années Spritz vont encore nous coller la paille au bec à mesure que le mercure remonte, mais l’excellente nouvelle que voilà nous le fera presque oublier : cet été, on va boire italien. Une tendance majeure dont je vous reparle longuement au plus vite. Les liqueurs, l’amaro, l’amaretto, le limoncello se réveillent. Les amers prennent le vent dans le dos. Et les aperitivos nous arrivent en force. LMDW a sorti Savoia (créé par l’équipe d’Italicus), un Americano entre le ready to drink et l’amer, et Select Pilla, un amer vénitien cousu main. Et Campari nous envoie Crodino, un apéritif sans alcool appelé à faire du carpet bombing. Vous l’aurez d’abord lu ici.
Je sens que je vais m’en mordre les doigts. En partageant ce secret que j’ai fort mesquinement bien envie de garder pour moi. Pour les 25 ans de la maison Julhès, le célèbre épicier parisien a embouteillé un xérès venu d’ailleurs, d’une autre dimension. Un Palo Cortado extraordinaire, millésime 1996 sélectionné dans les chais de la bodega González Byass. Une merveille d’acidité maîtrisée, envoûtante au-delà des mots, qui s’offre – littéralement – pour moins de 30€. Foncez, les yeux fermés : vous ne le regretterez pas, j’en fais le serment.
Parce qu’on ne s’en lasse pas ! Gros événement à Cognac puisque Tessendier sort vers la fin avril/début mai son premier single malt : Arlett, qui porte à peu près le prénom de la maman de Jérôme Tessendier, une femme de goût qui préférait le whisky au cognac. A terme, trois expressions verront le jour : un classique, un tourbé, un élevage en fûts de mizunara. Si j’en juge par ce que j’ai eu l’honneur et le plaisir de goûter dans les chais il y a quelques mois, vous allez vous régaler !
Mine de rien, l’air de tout, A. Roborel de Climens continue son exploration du vignoble en nous livrant une finition Savagnin, un distillat (2018) de Hepp élevé en fûts de chêne français et affiné 10 mois en tonneaux de vin jaune du Jura 100% savagnin. Gourmand, oxydatif, raisins passerillés au soleil, confiture de tomate verte, résine de pin, équilibré par une jolie acidité. Une gorgée appelle la suivante. Ninkasi, de son côté, envoie son Small Batch 2022 à 53,3%. Un jus puissant, un peu rêche de tannins, qui se fait culbuter les noix sur un fruit bien mûr.
La distillerie Castan se fend d’un Vilanova Argile élevé en fûts de vin rouge : un tourbé fin et salin, grassouillet, sur la fumée de bois et la saumure. BM Signature (ex-Rouget de Lisle) envoie un nouveau batch de sa gamme. Y en avait plus, en revoilà. Et ça non plus vous ne l’aurez pas lu ailleurs : Le Breuil, le whisky du Calvados, lancera en juin un blended malt Duo de Malts.
Les 2 historiques de Bretagne ne lâchent pas la corde. Trois ans après le précédent batch, Armorik ressuscite Dervenn, son single malt élevé en fûts de chêne breton, mais en version 10 ans cette fois. Un jus ultra-concentré, qui colle aux molaires, dattes, fruits cuits et à coque chatouillés d’un soupçon de fumée. Tip top miam miam ! Quelques 2.000 quilles, 70 €, probablement la dernière édition (avant très longtemps du moins, stock épongé) : vous m’avez comprise, razzia direct. La Distillerie des Menhirs a bercé son Eddu 2017 dans des fûts de single malt tourbé, et la fumée sied à ravir au whisky de sarrasin qui en ressort trempé d’agrumes et pomponné de brioche. Hop, dans le panier ça aussi !
Deux jeunes distilleries nous montrent enfin de quoi elles sont capables. Lochlea, la petite ferme des Lowlands, a sculpté un jus subtil et bien fichu. Fruits du verger, céréale tendre, chocolat au lait sur un soupçon de fruits secs, ballon d’essai direct. On attend la suite. Clydeside, sur les docks de Glasgow, nous envoie son très original Stobcross. Beaucoup de fraîcheur sur un toucher gras, profil intensément floral sous l’orge douce, pâtissier et fruité, chahuté de poivre. Bien joué !
Par Christine Lambert
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