Oui, il y a moyen de (se) faire plaisir à noël en choisissant une bouteille de qualité sans sacrifier l’intégralité du budget fêtes ni fusiller le livret A familial. La preuve.
En ces temps d’inflation forcée, en cette période de fêtes qui vous démangent le porte-monnaie, c’est aux fauchés, à ceux qui comptent, aux personnes « en situation de sobriété (sic) subie », comme dirait la ministre de la Novlangue – ah non, pardon, de la Transition énergétique – que cette chronique s’adresse.
Vous trouverez au fil des paragraphes suivants les preuves liquides à 40° minimum que, oui, on peut encore se faire plaisir pour à peine plus de 3 billets – et permettez-moi d’insister sur cette notion de plaisir, l’esprit de noël, tout ça – sans sacrifier la qualité. Et, nom d’un Père Noël à poil sur un rêne volant, heureusement !!!
Les grands classiques de moins de 12 ans, surtout si on les déniche en grande surface, s’offrent (façon de parler) à des prix d’appel imbattables. L’occasion de rappeler que si Aberlour 10 ou 12 ans, Laphroaig 10 ans, Aberfeldy 12 ans, Bowmore 12 ans ou, plus vieux encore, Dalwhinnie 15 ans tiennent la corde, c’est que… c’est bon ! Et même – oserais-je ajouter – meilleur que leurs frangins dépourvus de comptes d’âge.
J’ajouterai Glen Grant 12 ans, voire le Major’s Reserve (moins de 20 €), au rapport pépettes/kiff imbattable. Ainsi que les Deveron 10 et 12 ans, le premier à moins de 22€), tout en finesse, un poil short en bec, mais bon… Oui, bon. N’oublions pas Glenmorangie X (moins de 25€ en supermarchés), qui tient mieux que bien la route avec son profil fruité (oranges, poires), rehaussé de crème brûlée sur chêne toasté.
Pour l’amateur de tourbe en mode on adore ou on déteste, on n’a rien inventé de meilleur (ou de pire, c’est selon) que Laphroaig 10 ans (je radote). Celui qui, en revanche, met tout le monde d’accord, Caol Ila 12 ans, fait régulièrement l’objet de promos qui le descendent sous les 35€ : à surveiller ! Une fumée plus délicate ? Visez Benriach Smoky Ten,un Speysider bien ficelé, ou Highland Park 10 ans, clean, floral, miellé, délicat, en un mot : parfait.
Ensuite, allez loucher du côté de l’Amérique du Nord. Fouinez chez Buffalo Trace, Woodford Reserve, le rye de Bulleit(un whiskey de seigle), celui de Templeton, celui du canadien Lot 40. Le Small Batch de Four Roses (dans les 35€), c’est quand même épatant. Jack Daniel’s Single Barrel (32€ à la louche), riche, caramélisé, tatoué d’épices et embouteillé fût par fût (d’où de légères différences), ça fait toujours du bien.
Tentez également une incursion en Irlande : Connemara, l’Irish tourbé, fait toujours son petit effet. Black Bush de Bushmills, on n’a encore rien inventé de mieux pour faire durer la soirée entre potes. Essayez le Jameson Caskmates(Stout edition), vieilli en fût de bière brune, en half and half, c’est à dire associé à un demi de porter baltic (une Guinness fera l’affaire), et vous m’en direz des nouvelles.
Vous avez eu le mémo ? Le « it whisky », aujourd’hui, est français. Alors sachez que l’Armorik Edition Originale bio s’enroule dans le papier cadeau pour moins de 25€. En cherchant bien, le Coperies de Merlet, un single malt charentais, peut s’arracher à 35€. Et le phénomène du moment, Lefort, le blend des Bienheureux, s’invite sans rougir à l’apéro.
Je vous connais, vous allez bien sûr vouloir (vous) offrir un japonais. Mais sur ce coup-là, mes chaton, il va falloir oublier les single malts, hors budget. Et vous reporter sur les blends (très) light, qui incorporent tous (oui, tous) des whiskies made in ailleurs qu’en Nipponie. Débrouillez-vous.
On reste sur les blends, avec 2 winners : Johnnie Walker Black Label, un 12 ans onctueux et finement fumé. Le whisky fétiche de bon nombre de pro de la distillation en Ecosse, et ce n’est pas un hasard. Et le Dewar’s 12 ans, petit bijou trop méconnu, aux notes de fruit gourmand posées sur la céréale grillée, l’un de mes blends fétiches. Vous pouvez également opter, sans pulvériser votre cochon tirelire, pour Monkey Shoulder au rayon blended malt – soit un assemblage de single malts de Glenfiddich, Kininvie et crypto-Balvenie (du Balvenie distillé à Ailsa Bay).
Et si vous faisiez découvrir mille bouteilles, mille distilleries et autant de conseils, de reportage et d’enquêtes pendant un an pour la modique somme de 20€ ? Soit le prix d’un abonnement à Whisky Magazine, la seule revue en France à couvrir la planète maltée. Mieux ? Il vous en coûtera 15€ seulement pour la version digitale. Et ma gratitude vous sera acquise jusqu’au prochain Whisky Live, où je vous offrirai un godet. Promis. Juré. Je peux même cracher, si vous y tenez, histoire de sceller le deal.
Enfin, vous ne vous tromperez jamais en offrant à un amateur de whisky des verres ad hoc pour assouvir sa passion. Les snifters et copitas de dégustation se dénichent à moins de 15€ les six, un Glencairn ne dépassera pas les 5€. Bon, le fabuleux Bhlas de The Whisky Lodge, le verre des blenders, s’arrache à près de 30€, mais il les vaut.
Oubliez les mal nommés « verres à whisky » larges et trapus, sauf si le destinataire apprécie la glace et les substances liquides sucrées et/ou gazéifiées sur son spiritueux. Et surtout, parmi la liste des cadeaux à ne jamais glisser sous le sapin d’un malt lover, faites-moi plaisir, renoncez aux pierres à whisky. Elles ne feront que plonger leur destinataire dans des affres existentielles : poubelle jaune ou poubelle verte ?
Par Christine Lambert
retrouver Christine sur Twitter
Une version initiale de cet article est parue le 19 décembre 2018. Mise à jour avec les nouvelles références et les derniers tari
Commentaire
Aucun commentaire