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À tout juste 30 ans, il a créé la première vodka certifiée commerce équitable. Huit ans plus tard, Fair s’impose comme la première marque mondiale de spiritueux éthiques et responsables. Une signature reconnue par les professionnels présente dans une vingtaine de pays.

Quand avez-vous fait vos premiers pas dans l’univers des spiritueux ?

J’ai découvert le monde des spiritueux en 2005, un peu par hasard. J’ai répondu à une annonce trouvée sur le net et j’ai été embauché comme commercial par la maison Ferrand qui souhaitait développer sa présence sur le marché américain. Je vendais du cognac à Chicago, principalement dans le ghetto. Il y a eu des moments un peu chauds, il y a tout de même 6 000 morts par an dans le SouthSide, mais c’était une expérience incroyable. J’adore voyager et je suis attiré par la différence.

En 2009, vous avez lancé la vodka Fair, la première certifiée commerce équitable. Vous n’avez pas perdu de temps…

Très vite, j’ai eu envie de créer ma propre marque : une marque qui ait du sens et qui place l’humain au cœur du projet. Je souhaitais valoriser le travail des producteurs en créant un produit haut de gamme et que tout le monde s’y retrouve. C’était une idée un peu folle mais je suis maladivement optimiste. Tout a commencé par la vodka Fair qui est élaborée à base de quinoa bio cultivé par des petits agriculteurs indépendants de l’Altiplano, en Bolivie, et distillée dans la région de Cognac. Après avoir trouvé le bon ingrédient issu du commerce équitable, il a fallu trouver un distillateur, ce qui n’a pas été simple, mais aussi un brasseur. Le quinoa doit être brassé et transformé en bière avant d’être distillé.

Depuis, vous avez créé une véritable gamme et vous êtes présents dans de nombreux pays…

Nous avons en effet lancé une gamme de liqueurs élaborées chez un liquoriste d’Agen, qui compte aujourd’hui six références, un rhum produit au Belize mais aussi un rhum distillé à Cognac à partir de sucre muscovado de l’île Maurice ainsi que deux gins, un London Dry et un Old Tom. Pour chacun de ces produits, nous avons réalisé un gros travail de sourcing aux quatre coins du monde toujours dans le respect du commerce équitable. Aujourd’hui, nous sommes présents dans une vingtaine de pays.

Quelle sera votre prochaine création ?

Nous allons bientôt lancer un brandy équitable : un véritable ovni. Il s’agit d’un assemblage de brandy distillé à Cognac à partir de vin sud-africain, de cognac et d’armagnac. J’ai annoncé à l’équipe que ce serait notre dernière création mais personne ne m’a cru. C’est normal, je leur dis la même chose à chaque nouveau lancement…

La philosophie équitable de Fair ne se limite pas aux matières premières ?

Que ce soit en Bolivie, au Mexique ou en Ouzbékistan, il est avant tout question de découverte et de rencontres. Nous nous engageons sur les achats des matières premières à un prix supérieur à celui du marché. Pour nous, c’est risqué mais, pour les producteurs, c’est important. Ensuite, nous reversons 2,5 % de notre chiffre d’affaires pour la promotion du commerce équitable et nous payons également une prime Fairtrade d’environ 15 % du prix d’achat qui est utilisée pour les projets sociaux et environnementaux. Par ailleurs, chaque membre de l’équipe est intéressé au capital.

Propos recueillis par Cécile Fortis

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