Baromètre incontestable de la culture whisky en France, le Whisky Live Paris ouvrira ses portes les 24 et 25 septembre prochains. Pour l'occasion, l'équipe de Whisky Magazine publie un recueil des principaux embouteillages qui font l'actualité et qui seront en dégustation sur le salon. Un parcours forcément subjectif mais toujours savoureux des whiskies piochés aux quatre coins du monde.
La sélection complète a retrouver dans le WHISKY MAZINE N°84
Le nouvel opus de la distillerie a été affiné pendant 2 ans en fûts de Sommerset Pomona, une liqueur issue de l’assemblage de jus de pomme et de brandy de cidre. Une fusion sous le signe du fruit du verger, à savourer en Apple Orchard :
Dans un tumbler empli de glaçons, mélangez 5 cl de Glenfiddich Orchard Experiment et 15 cl de jus de pomme frais. Décorez de tranches de pommes et de feuilles de menthe froissées.
Glenfiddich Orchard Experiment (70 cl, 43%)
Le repositionnement de Glenmorangie, tant en termes de public visé, d’identité graphique que de storytelling, est sans doute une des plus belles réussites de ces dernières années. La distillerie des Highlands profite de cette rentrée pour dévoiler ses nouveaux packagings, pleins d’audace et de peps, avec son nom distribué sur 4 lignes. On adore !
La distillerie des Highlands décoche 2 flèches vers les hauts sommets du whisky. D’abord un 18 ans terriblement exotique, le premier chez Fettercairn (et l’un des rares scotches) à avoir passé ces derniers instants dans les chais en fûts de chêne écossais. Initialement sorti en duty free, il sera disponible plus largement en octobre. Ensuite une édition limitée 2022, Warehouse 2, assemblage de whiskies distillés en 2014 et vieillis en fûts de bourbon et en tonneaux de vin hongrois. Quoi, on n’a pas le droit de dire tokay ?
Fettercairn 18 ans (70 cl, 46,8 %) et Warehouse 2 Batch 004 (70 cl, 48,8%)
Derrière un nom qui s’éternue plus qu’il ne se prononce, Toiteach A Dhà (à l’oral, tentez “toch-ach a-gaa” pour vous rapprocher du gaélique) est une petite douceur cachée sous l’intensité épicée et les touches de fumée. Distillé dans les plus grands alambics d’Islay, au nord de l’île, élevé en fûts de bourbon et de xérès, ce petit “Bunny” tourbé appelle le feu de cheminée et les journées qui raccourcissent.
Bunnahabhain Toiteach A Dhà (70 cl, 46,3%)
Deux expressions rejoignent la Red Wine Cask Collection d’Aberfeldy, créée par la master blender Stephanie Macleod, passionnée de vin autant que de whisky. Un 15 ans vieilli en fûts de bourbon puis affiné en tonneaux de cabernet sauvignon de la Napa Valley, et un 18 ans élevé en barriques de xérès puis passé par un finish en tonneaux de vin rouge toscan de la région de Bolgheri, berceau du premier “super toscan”. Le vin californien apporte des notes de baies sauvages confiturées, de violette, de café à la cannelle, tandis que le cru italien renforce le fruit en le relevant d’amande, de poivre vert, de citron lime.
Aberfeldy 15 ans Finished in Cabernet Sauvignon Wine Casks et 18 ans Finished in Tuscan Red Wine Casks (70 cl, 43%)
Aleeeeerte !!!! Bombe atomique à l’approche ! Laphraoig 10 ans explose en version cask strength, dans toute sa sauvagitude – what ? On n’a plus le droit d’inventer des mots ? C’est que, voyez-vous, le dictionnaire est fort mal adapté pour appréhender les whiskies les plus hors normes d’Islay. Goûter ce classique – qui trône au panthéon des single malts – dans sa version intacte, c’est voler avec les anges et téter le liquide goutte à goutte au cul du fût. Une expérience unique. Un bonheur n’arrivant jamais seul, une édition limitée affinée en fûts de xérès oloroso s’invite aux festivités de la rentrée : l’impression de pénétrer dans un hôpital en feu en croquant un carré de chocolat, les écouteurs sur les oreilles avec Stairway to heaven à fond les ballons.
Laphroaig 10 ans Cask Strength (58,5%) et 10 ans Sherry Oak Finish (48%), en 70 cl
Dingle inaugure une nouvelle série d’éditions limitées inspirée du calendrier celte, et dont chaque sortie marquera une fête célébrée depuis l’époque préchrétienne et jusqu’à aujourd’hui. Coup d’envoi avec Samhain, du nom du festival qui clôt les beaux jours. Un single malt passé par la triple distillation, vieilli en fûts de bourbon et affiné en tonneaux de moscatel. Ses notes d’agrumes, de cerises et de framboises se mêlent aux raisins secs, aux oranges, au poivre et aux amandes dans une ode à l’automne qui s’achève en glissant vers l’hiver.
Dingle Samhain (70 cl, XX%)
La 9e icône galloise que célèbre Penderyn est un homme politique : David Lloyd George (1863-1945), seul et unique premier ministre gallois de l’histoire du Royaume uni. Réputé pour avoir bien souvent fait les gros titres (“headlines” en anglais) de la presse, il est indirectement à l’origine de la montée en gamme du whisky écossais : pour lutter contre les ravages de l’alcoolisme, a fortiori en temps de guerre, il fait voter en 1915 l’Immature Spirits Act qui oblige les producteurs à garder leurs spiritueux en vieillissement au moins 2 ans (durée portée à 3 ans l’année suivante). Une fois la Première Guerre mondiale terminée, la réputation des whiskies dûment maturés allait se diffuser partout à travers le monde.
Penderyn The Headliner (70 cl, 46%)
Vingt-cinq ans que les amateurs de Jack attendaient cela. Mais cela valait la peine de patienter, puisque la distillerie de Lynchburg
ajoute à sa gamme permanente non pas un, mais deux whiskeys : Bonded et Triple Mash. Avec ces nouvelles expressions, Jack Daniel’s fait une entrée remarquée dans le cercle très sélect du “bottled in bond” (BIB, pour ceux qui savent). Aux États-Unis, cette catégorie très appréciée des connaisseurs rassemble un peu l’élite du whiskey puisque, en vertu du Bonded Act de 1897, le jus doit avoir vieilli au moins 4 ans sous entrepôt scellé par les autorités fédérales, être embouteillé à 50 % et résulter d’une seule et unique saison de distillation. Alors que Jack Daniel’s Bonded reprend la recette de l’Old N°7 augmentée des critères du Bonded Act, le Triple Mash s’aventure en territoire inexploré. Cette seconde innovation assemble en effet 60 % de Jack Rye, 20 % d’Old N°7 et 20 % de Jack American Malt. Ce qui en fait l’un des très rares blended Bottled in Bond. Les bartenders se frottent déjà les mains.
Jack Daniel’s Bonded et Jack Daniel’s Triple Mash (70 cl, 50%)
La petite distillerie Scapegrace, qui construit actuellement la plus importante fabrique à alcools de Nouvelle-Zélande (ouverture en 2023), nous livre pour patienter Revenant. Un single malt issu d’une orge fumée au bois de manuka puis vieilli 3 ans sous chêne français. Une jolie curiosité aux notes d’ambre fumée, de cacao amer et de moka.
Scapegrace Revenant (70 cl, 46%)
La distillerie indienne Amrut présente la 2e édition de son rarissime Greedy Angels (“les anges voraces”) 12 ans. Goinfres, les séraphins ? Et comment ! Dans les chais de Bangalore, ils descendent en piqué siphonner les fûts, et les barriques de pedro ximenez (les 6 premières années) et de bourbon (le reste du temps) assemblés pour cette édition très limitée n’ont pas échappé à leurs battements d’ailes. La part des anges de 10 à 12 % a concentré le whisky dans les tonneaux qui perdent la moitié de leur contenu liquide tous les 4 ans. Il faut alors les ré-entonner pour limiter tant bien que mal l’évaporation. Mais c’est cette concentration explosive, tant aromatique qu’alcoolique, qui fait la réputation de cet exceptionnel single malt aux notes intenses de fruits noirs et tropicaux, de chocolat mentholé.
Amrut Greedy Angels 12 ans, coffret carafe Glencairn + 2 verres (70 cl, 60%)
Discovery is back ! En 2021, cette série expérimentale qui s’amuse à brouiller les pistes nous avait réjouis avec un Yoichi Unpeated et un Miyagikyo Peated. En cette rentrée, Nikka se penche sur les levures avec 2 embouteillages “Aromatic Yeast”. Dans la culture du whisky japonais, la levure a toujours joué un rôle de premier plan, chaque distillerie cultivant ses propres souches afin de pouvoir créer une multitude de profils aromatiques différents. Yoichi et Miyagikyo ont donc pioché au sein de leur vaste bibliothèque de levures propriétaires pour révéler des facettes organoleptiques inattendues. La distillerie d’Hokkaido s’est nourrie d’une levure qui, lors de fermentations à basse température, produit des esters qui ne sont pas sans rappeler certains sakés ginjyo. On retrouve sous la tourbe un univers fruité et floral, salé et empyreumatique. Sa sœur cadette de Sendai prend quant à elle un caractère malté où dansent les notes herbacées et de marshmallow. La collection expérimentale se poursuivra jusqu’en 2024 – lorsque Nikka fêtera ses 90 ans – à raison d’un batch annuel.
Nikka Discovery (70 cl), Yoichi Aromatic Yeast (48%) et Miyagikyo Aromatic Yeast (47%)
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