L'exercice se répète chaque année ! Depuis quelques temps, la scénographie du Whisky Live Paris déroule un espace de plus en plus en important pour la catégorie des whiskies français. Nouveau signe des temps d'un secteur en pleine croissance, où les projets de distilleries se multiplient un peu partout à travers l'hexagone. Une scène où le consommateur, poussé par les crises consécutives de la Covid et Ukrainienne, devient de plus en plus sensible aux questions environnementales, énergétiques et sociales. Reflet d'une époque passionnante à retrouver dans les pages du Whisky Magazine N°84 dont voici quelques extraits choisis.
Seule distillerie à proposer un 10 ans dans sa gamme permanente, Warenghem n’allait pas en rester là. Un 15 ans vient donc le rejoindre, sous forme d’un batch annuel de 1 500 bouteilles. Un whisky né d’une double maturation, 9 ans en ex-fûts de bourbon puis 6 en barriques de xérès oloroso first fill (chêne américain), avec un profil “à l’ancienne”, réconfortant, où les marqueurs du sherry se régalent : bois très fin, notes exotiques, chocolat mentholé, noisettes grillées, épices nerveuses. Cadeau bonus en cette rentrée : Armorik se fend d’une édition single cask brut de fût de son tourbé. Rhâââ ! Il s’agit du Yeun Elez (2016) livré pleine patate, non réduit, et adouci deux ans en fût de pineau des Charentes. Rhâââ !
Armorik 15 ans (70 cl, 46%) et Yeun Elez (70 cl, 58,7%)
Artesia Fût noir Char#3
NOIR : comme son étiquette. Créée en 2017 dans le Pas-de-Calais à l’initiative des fondateurs de la brasserie Saint-Germain, la distillerie T.O.S. a confié la conduite de son alambic Holstein à Katy Gravina.
NOIR : comme les fûts. D’abord vieillie en ex-fûts de bourbon, cette édition limitée co-créée avec La Maison du Whisky a poursuivi sa maturation dans un fût de chêne américain passé par une chauffe intense qui a charbonné la paroi intérieure. D’où son nom : Fût noir.
NOIR : comme une dégustation à l’aveugle. À l’arrivée ? Un single malt médicinal, herbacé, qui cède sous le fruit.
Artesia Fût noir Char#3 (70 cl, 46%)
Base carrée, épaules arrondies, noir mat et transparences, lignes verticales et horizontales… La bouteille annonce la couleur : Hériose incarne la dualité. Celle d’une maison de cognac, Boinaud (Deluze, J. Dupont), qui depuis 2018 s’aventure discrètement dans le whisky. Hériose comme “héritage” et “oser” qui fusionnent en un mot dans ce single malt de 3 ans fruité, pâtissier, délicatement poivré, distillé en alambics charentais et élevé en fûts de bourbon.
Boinaud Hériose (70 cl, 46%)
La gamme de négoce dédiée aux spiritueux français par La Maison du Whisky se dote de 4 whiskies supplémentaires : 3 single casks exceptionnels (un Isérois, un Alsacien et un Breton) et un petit lot élevé en Martinique. Des détails ? Un rye 2016 du Domaine des Hautes-Glaces livré brut de fonderie ; un Uberach 2004 de la distillerie Bertrand vieilli en fûts de banyuls puis en petits tonneaux de chêne neuf et mis à décanter en dame-jeanne depuis 2017, une rarissime cuvée tourbée de La Roche aux Fées mûrie en barrique de vin blanc liquoreux puis ex-bourbon ; et un small batch Aikan 5 ans tourbé élevé sous les tropiques, avec une part des anges ravageuse. Joli quatuor, non ?
Version Française DHG 2016 (57%), Uberach 2004 (46,5%), La Roche aux Fées 2017 (52%) et Aikan 5 ans (46%), tous en 70 cl.
Rozelieures poursuit son exploration verticale du single malt : c’est, rappelons-le, l’une des rares distilleries à intégrer l’ensemble des étapes de production, du champ au verre, de la culture de l’orge à l’embouteillage, maltage compris. Un an après la livraison de ses 2 premiers whiskies parcellaires, la maison lorraine remet le couvert en nous offrant de découvrir 2 nouveaux champs dans une collection qui, à terme, proposera 18 références réparties en 4 types de terrains : argilo-calcaire, limoneux, volcaniques et argileux. La parcelle Mont Poiroux et Blanches Terres s’enracinent dans les 2 premiers sols, l’un minéral et salin, l’autre fruité et floral. Un élevage en ex-fûts de cognac et de bourbon, ainsi que du chêne français neuf pour Mont Poiroux a souligné les distillats sans les écraser. En bonus, cette rentrée nous offre un brut de fût (314 bouteilles) élevé en tonneau de bourgogne au sein d’un chai très humide – d’où le degré assez bas, puisque c’est l’alcool qui s’évapore dans l’air saturé d’eau. Un single malt velouté, tout en souplesse, sur les fruits secs et les écorces d’orange, pincé d’une note fumée, et présenté dans le nouvel habillage de la gamme.
Rozelieures Le Parcellaire Mont Poiroux et Blanches Terres, single cask Fût de Bourgogne (70 cl, 53,2%)
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