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C’est l’une des deux chevilles ouvrières de whiskyfun.com. Sponge (son surnom à la ville) est tout à la fois : passionné, dégustateur, critique et incarne à sa manière le trublion de l’univers du whisky.  Depuis des années, ses chroniques acerbes et caustiques sur l’industrie du whisky provoquent immanquablement l’hilarité.  Poursuivant dans le registre drôle et décalé,  Angus MacRaild s’est lancé il y a quelques temps dans l’aventure du négoce. Decadent Spirits, sa toute jeune enseigne, propose depuis peu des embouteillages fuyant à tout prix la morosité. Whisky comme rhum sont à l’honneur et, depuis peu, disponible en France. Après son passage au Whisky Live Paris, Whiskymag.fr passe l’éponge au crible. Rencontre…

Angus, Sponge, racontez-nous un peu votre parcours

J’ai toujours été intéressé par le whisky, depuis le plus jeune âge. Nous avons quitté l’Écosse pour nous installer en Angleterre quand j’avais environ quatre ans, l’Écosse me manquait beaucoup.  Mon père adorait le Laphroaig et en ramenait une bouteille à la maison quelques fois dans l’année, et je me souviens quand il m’expliquait pourquoi il l’aimait. Je trouvais cela très inspirant et fascinant. Je lisais beaucoup de livres à ce sujet. J’ai trouvé par la suite un job d’été chez Ardbeg, c’est là que m’est apparu cette passion pour les spiritueux.

D’ou vient ce surnom ?  

The Sponge vient d’un surnom que m’a donné Serge (Valentin) à l’une de ses fêtes en Alsace. Vers 2013, je réfléchissais au nom que je pourrais donner au nouveau blog satirique et « Whisky Sponge » m’a semblé aussi bien que tous les autres. Au fil du temps, ce nom est vraiment devenu une sorte « d’alter ego » pour moi. Angus MacRaild est du genre à essayer de dire quelque chose de réfléchi et de sensé sur le whisky – The Sponge dira quelque chose d’extrême, de surréaliste ou de plus brutal que moi.

« Je plaisante souvent en disant que j’ai fini par travailler dans le domaine du whisky car je ne sais rien faire d’autre, mais c’est un peu vrai en fait. J’ai vraiment eu de la chance d’avoir une passion qui est devenue ma carrière. « 

Lorsque tu trouves un fût qui te plaît, qu’est-ce qui temotives à le mettre en bouteille ?

Avant toute chose, je recherche des whiskies que j’aime moi-même. Mes goûts vont généralement vers des whiskies charismatiques, qui provoquent une réaction et une réponse chez la personne qui le boit. J’en choisis souvent pour lesquels je sais que les avis seront partagés – comme par exemple des bouteilles de Ballechin ou de Ben Nevis que nous avons faites – certaines personnes les adorent tandis que d’autres n’aiment pas du tout.

« J’aime bien ce type de whiskies donnant lieu à des conversations qui ne sont jamais ennuyantes. »

Dans une publication récente, tu fais remarquer que « les gens sont souvent de plus en plus motivés par le contenu d’une bouteille,…, mais la motivation est plus cynique ». Que voulais tu dire par là ?

Je veux dire qu’au lieu de penser uniquement au plaisir organoleptique que peut générer le contenu d’une bouteille, les gens prennent aussi en compte des facteurs comme sa valeur future. Ce n’est pas forcément pareil que d’évaluer seulement « l’investissement », mais comme le whisky est devenu beaucoup plus cher ces derniers temps, on peut comprendre que les gens achètent souvent des bouteilles et calculent en se disant « Je vais sûrement beaucoup l’apprécier si je le bois, mais à ce prix je pourrai sans doute regagner cet argent si je dois le vendre plus tard ».

Que ça nous plaise ou non, c’est une réalité indéniable du whisky (et d’autres spiritueux) aujourd’hui, surtout en ce qui concerne le degré d’appréciation des bouteilles indé ou des single cask. Je ne vois pas l’intérêt d’ignorer et de ne pas accepter cette réalité, je ne juge évidemment pas les gens qui pensent de cette façon, ils doivent souvent payer beaucoup d’argent pour ces bouteilles. Je sais que je pense souvent ainsi moi-même quand j’achète des bouteilles, ce serait hypocrite de prétexter le contraire. C’est sans aucun doute un facteur sous-jacent essentiel qui explique pourquoi la culture du whisky d’aujourd’hui est plus cynique qu’innocente.

« Je me méfie beaucoup des personnes qui ne sont pas prêtes à changer d’avis . « 

Avec votre activité d’embouteilleur indépendant, votre vision du monde du whisky évolue-t-elle ?

Faire de la mise en bouteille en indépendant est en effet une énorme source d’apprentissage. J’apprends tout le temps de nouvelles choses sur le fonctionnement interne au secteur, ce qui est fascinant et me pousse souvent à regarder les choses et les appréhender différemment. Néanmoins, j’espère que mon regard sur le whisky va évoluer et changer naturellement avec le temps et à mesure que je vieillis et apprends de nouvelles choses.

Vos bouteilles ont été présentées au Whisky Live Paris cette année, comment s’est passé votre premier contact avec les amateurs français ?

C’est vraiment un événement fantastique pour nous. Ça a été une période très étrange, de lancer une entreprise de whisky pendant une pandémie mondiale et des confinements. Je crois que parfois, nous oublions à quel point l’aspect social est important pour notre activité, c’est vraiment la base de notre culture et de nos produits. C’est pourquoi être présents à un festival qui célèbre aussi délibérément tous les spiritueux nous a fait un bien fou. Mes collègues et moi avons reçu de nombreux retours positifs de la part d’un grand nombre de personnes vraiment passionnées et bien informées. Après l’événement, nous nous sentions convaincus d’avoir bien travaillé, et les gens ont beaucoup aimé nos sélections et les illustrations .

Propos recueillis par Nicolas LE BRUN

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