Nouvelle escapade en compagnie de notre partenaire Velier Explorer. Cette semaine escale aux Seychelles avec un focus sur la distillerie Takamaka qui produit pour la première fois de son histoire, un rhum à partir de 100% de jus de canne à sucre des Seychelles. Retour sur une collaboration initiée par les frères d’Offa et Luca Gargano.
L’histoire de la distillerie Takamaka commence en février 2002, lorsque deux frères, Richard et Bernard d’Offay, retournent aux Seychelles après de longues années passées en Afrique du Sud. Ils obtiennent du gouvernement un édifice en ruine du XVIIIe siècle, considéré comme patrimoine national. Bâtie sur l’île de Mahé, à La Plaine Saint-André. Après deux années de travaux, la société Trois Frères Distillery est prête à démarrer.
Le rhum est arrivé aux Seychelles avec la marine britannique, à la moitié du XVIe siècle. La culture de la canne à sucre a commencé à la fin du XIXe siècle dans les îles, mais les distilleries existantes s’adressaient uniquement au marché local et à ses quatre-vingt dix mille habitants.
Les frères d’Offay ont des ambitions beaucoup plus élevées. Petit à petit, Takamaka se développe à l’exportation, d’abord à Dubaï, puis au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suisse.
Aujourd’hui, avec les deux nouveaux rhums portant l’étiquette d’Habitation Velier, Takamaka est prête à entrer dans l’Olympe des producteurs de rhum.
« Nous avons été très honorés et très heureux d’être choisis par Luca Gargano »... confie Bernard d’Offay, en racontant les détails et les difficultés techniques rencontrées pendant la production de ce qui est actuellement l’expression la plus authentique du rhum des Seychelles.
Le premier obstacle à surmonter était l’approvisionnement en matière première. La canne à sucre des Seychelles est en effet assez rare, sa production s’élevant entre 85 et 95 tonnes chaque année. « Nous pouvons nous fier à une trentaine de cultivateurs au total », poursuit Bernard, dont le beau-frère est l’un des principaux producteurs, avec près de deux hectares à disposition.
La majeure partie de la canne provient de l’île de Mahé, non loin de la distillerie ; une part plus petite est cultivée sur l’île de La Digue.
"Il existe aux Seychelles sept variétés de canne à sucre, la plus répandue étant la canne rouge,..., La culture est 100 % naturelle, sans produits chimiques."
La canne rouge sert également à produire le baka, une boisson au jus de canne fermeté – il est d’ailleurs intéressant de noter qu’en créole, baka signifie « turbulent ». La culture est 100 % naturelle, sans produits chimiques. Le sol est de type granitique, ce qui représente une nouveauté par rapport aux autres producteurs de l’océan Indien, dont les substrats sont principalement volcaniques.
Une fois récoltée, la canne à sucre est apportée au petit moulin de la distillerie pour être pressée, puis soumise au processus de fermentation. Le domaine utilise des levures Lallemand, dans une proportion de 20 g pour 100 litres de jus. La fermentation est courte : trois jours en tout, cinq au maximum.
Pour la distillation, Takamaka possède trois alambics en cuivre, dont deux sont des pot stills et le troisième, un alambic à colonne.
"nous avons l’intention de progresser sans cesse, avec un rhum authentique, original, savoureux et artisanal. "
Concernant les deux rhums d’Habitation Vellier, plus précisément, le Takamaka White est distillé dans le pot still le plus petit et a une teneur en congénères de 466,2 g/hlpa, dont 12,2 g sont des esters. Cette teneur très élevée est assez surprenante pour un rhum à la fermentation aussi brève.
Au palais, ce rhum est fin et puissant à la fois : il s’agit véritablement d’un pure single rhum qui met en valeur les caractéristiques du jus de canne.
"Le rhum est directement transvasé dans les tonneaux, sans processus intermédiaire."
Le Takamaka 2018 provient pour sa part d’un lot unique, produit en 2018 et vieilli pendant trois ans en climat tropical. Sa teneur en congénères et de 564,4 g/hlpa, dont 58 g sont des esters. La part des anges totale dépasse 11 %. Là encore, le résultat est surprenant.
L'un des projets à venir, les frères d’Offay et Luca Gargano en ont un très ambitieux et plutôt fou : produire un rhum à partir de jus de canne provenant exclusivement de La Digue.
L’objectif principal est de continuer à faire connaître l’expression la plus pure d’un rhum des Seychelles, en progressant étape par étape. « Nous sommes conscients du long parcours qui nous attend », convient Bernard, « mais nous avons l’intention de progresser sans cesse, avec un rhum authentique, original, savoureux et artisanal. »
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