Dans le monde du whisky, certaines îles sont devenues mythiques. Aujourd’hui, le phénomène insulaire touche également l’univers du gin. Il faut dire que de nombreux producteurs ont installé leurs alambics sur des îles qu’ils mettent à l’honneur à travers leurs recettes.
Par Cécile Fortis
Le plus inspiré
La Distillerie L.N Mattei, qui fête cette année son 150e anniversaire, est connue pour ses apéritifs historiques Cap Mattei et ses liqueurs de cédrats et de myrtes sauvages corses, mais elle a aussi le sens de l’innovation. L’an passé, elle s’est en effet lancée dans l’aventure du gin avec deux créations dont ce Distilled Gin produit à partir d’une sélection de plantes et d’agrumes inspirée par la richesse du maquis corse. Si est dominé par les notes de genièvre, de laurier et d’immortelle, il dévoile aussi de beaux arômes d’agrumes qui lui donnent beaucoup de peps.
L.N. Mattei Distilled Gin (70 cl, 40%) : env. 25 €
Le plus exclusif
Si Isle of Harris met son île à l’honneur à travers sa recette unique qui donne la part belle au sugar kelp, une algue locale emblématique, il lui rend également hommage avec cette édition limitée : la Ceilidh Bottle. Cette bouteille 100 % artisanale, imaginée par le céramiste Rupert Blamire et qui est réalisée à la main par un artisan potier, est en effet vernie aux couleurs de la mer et du ciel de l’île d’Harris. Les vagues qui enveloppent ce petit flacon d’exception rappellent elles aussi la mer et l’esprit insulaire de ce craft gin.
Isle of Harris Ceilidh Bottle (35 cl, 45%) : env. 67 €
Le plus inattendu
Depuis toujours, Tobermory, qui a été fondée en 1798, est connue pour être l’unique distillerie de l’île de Mull et l’une des plus anciennes d’Écosse. Les amateurs de malt savent aussi qu’elle a la particularité de produire les whiskies Tobermory, non tourbés, et Ledaig, tourbés. Aujourd’hui, Tobermory devrait également faire parler d’elle avec la création de son gin. S’il s’agit d’une grande première dans sa longue histoire, Tobermory Hebridean Gin se démarque surtout grâce à son mode de production puisqu’il est en partie élaboré à partir de distillat de whisky.
Tobermory Hebridean Gin (70 cl, 43,3%) : env. 39 €
Le plus original
Si elle a été créée en 1996 à Sainte-Marie-de-Ré, sur l’île de Ré, par un brasseur autrichien, cela fait dix ans que la brasserie Bières de Ré appartient à la famille Bertrand, des viticulteurs et distillateurs installés en Charente-Maritime. Depuis, elle n’a cessé de développer sa collection de bières et lancé une gamme de spiritueux dont ce gin qui fait parfaitement le lien entre les deux univers. Il est en effet issu d’une macération de houblons utilisés dans la production des bières. De quoi apporter de jolies notes amères à son profil très floral.
Le Pertuis (70 cl, 40%) : env. 33 €
Le plus local
Depuis la création de la distillerie Isle of Raasay, il y a cinq ans, les amateurs de whisky sont capables de placer l’île de Raasay sur la carte. Désormais, les fans d’eau-de-vie de genièvre savent eux aussi qu’elle se trouve entre Skye et la côte nord-ouest écossaise. Il faut dire que son gin imaginé avec la complicité du botaniste Stephen Bungard, revendique clairement ses origines. Le genièvre, comme la plupart des botaniques qui composent sa recette, a en effet été cueilli sur l’île. S’il est naturellement au rendez-vous dans le verre, les agrumes et la rhubarbe sont également très présents.
Isle of Raasay (70 cl, 46%) : env. 45 €
Le plus emblématique
Pas moins de trente et une plantes et botaniques composent sa recette dont vingt-deux sont cueillies localement. Il bénéficie d’une distillation lente à faible pression dans un alambic modifié type Lomond datant des années 1960, surnommé Ugly Betty. Vous avez certainement reconnu… The Botanist, le premier gin produit sur l’île d’Islay qui est signé Bruichladdich. Une petite révolution lors de son lancement. Aujourd’hui encore, The Botanist, qui est aussi réputé pour son profil floral, est le plus célèbre des gins insulaires.
The Botanist (70 cl, 46%) : env. 45 €
Le plus saisonnier
Scapegrace a déjà fait le buzz avec Black, son gin noir qui devient rose lorsqu’on verse le tonic. Aujourd’hui, la signature néo-zélandaise va encore plus loin avec le lancement de la première expression d’une collection d’éditions limitées absolument inédite. À l’image de Hawke's Bay, qui rend hommage à la fin de l’été, chacune d’entre elles fera référence à une saison. En plus de son eau qui provient d’un des derniers aquifères naturels au monde situé près de Christchurch, il met surtout à l’honneur la feuille de framboise, la poire et le brin d'olivier.
Scapegrace Hawke's Bay (70 cl, 40,8%) : env. 49 €
Le plus engagé
De l’île d’Oléron à la Corse, le voyage s’est imposé comme une évidence pour Christophe Amigorena, le créateur de Melifera. Et c’est bien sûr la fleur d’immortelle, la star de son gin français et bio, qui l’a guidé dans ses explorations. Il faut dire que si elle est cultivée sur l’île d’Oléron, l’immortelle insulaire fait aussi la fierté des Corses. Pour cette Edizione Corsa, il est donc parti récolter et distiller des immortelles bio auprès d’une productrice en Corse du Nord. Ses notes de maquis et de myrte associées à l’immortelle séchée et aux baies de genévrier, en disent long sur ses origines.
Melifera Edizione Corsa (70 cl, 43%) : env. 49 €
Le plus terroir
L’île de Favignana, qui fait partie de l’archipel des Égades, à l’ouest de la Sicile, était jusqu’à présent l’un des secrets les mieux gardés d’Italie. Le lancement du gin Isola di Favignana, véritable ambassadeur, pourrait bien changer la donne. Élaboré à partir de douze plantes, dont huit sont cultivées naturellement sur l’île, ce London Dry Gin met en effet fièrement en lumière son terroir. Si le citron et la menthe douce lui apportent de la fraîcheur, il doit sa délicate amertume au genièvre et à l’absinthe, sa douceur à la camomille et son équilibre à l’immortelle et au myrte.
Isola di Favignana (70 cl, 41%) : env. 39 €
Le plus sauvage
Fondée par Colline Jullien à Feliceto, en Corse, il y a deux ans, Bloom Soul se définit comme une « maison de distillations biologiques et artisanales ». Depuis, l’œnologue élabore des spiritueux inspirés de son île d’adoption à l’image de San Roccu. Ce gin qui porte le nom d’un lieu-dit cher à sa créatrice, un lieu sauvage et vivant, et qui est distillé dans un alambic Stupfler, est issu d’une macération de plantes aromatiques corses cultivées en agriculture biologique. Tout en rondeur, il se distingue avec sa finale fraîche et mentholée.
San Roccu (50 cl, 43%) : env. 45 €
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