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Allongeons la liste des questions (pas forcément) idiotes que vous ne vos posiez pas (à tort) sur le whisky, et dont la première salve était parue ici.

 

Combien de calories y a-t-il dans un whisky ?

Comptez 60-62 calories pour un dram de 2,5 cl à 43% vol. A peine plus qu’un yaourt nature, mais sans les protéines, sans les glucides ni les lipides. Eh oui, le whisky est un “aliment” inutile (sic) pour l’organisme, prétendent les nutritionnistes. Mais sur l’échelle du plaisir, Danone ou Yoplait ne vous expédieront pas aussi haut.

Comment faire vieillir les bons flacons ?

Une fois embouteillé, un spiritueux, quel qu’il soit, ne vieillit plus – bien qu’il puisse se “patiner” légèrement sous verre scellé après “un certain temps”, durée scientifiquement passée à l’épreuve du refroidissement du fût du canon. Ainsi, la quille de 12 ans distillée en 1950 et retrouvée intacte dans la cave de pépé aura toujours 12 ans.

Combien de temps conserver une bouteille entamée ?

Jusqu’à ce que vous l’ayez terminée. Au-delà, le verre se recycle très bien (poubelle blanche). On conseille le plus souvent d’assécher le flacon dans les 2 ans, mais en réalité, cela dépend des whiskies et du volume d’air enfermé au-dessus du liquide. Si la bouteille est à peine entamée, le spiritueux s’oxydera moins vite que s’il reste un fond de single malt attaqué par une grande quantité d’air. Transvasez le contenu dans une flasque plus petite, ou lâchez des billes de verre dans la bouteille pour chasser le vide. Pour autant, certains whiskies, notamment très boisés, évoluent parfois au mieux en s’oxydant légèrement. Alors…pour éviter les dilemmes, mieux vaut ne pas ouvrir 30 quilles en même temps – sauf si on les partage généreusement.

Quel est le meilleur scotch irlandais ?

Scotch signifie “écossais” en anglais. Le scotch est donc toujours du whisky écossais, et non un synonyme de whisky – du coup, vous me pardonnerez les répétitions. Uniquement. Cela n’a nullement empêché un très sérieux magazine de publier, il y a 2 ou 3 ans, un article sur l’irrésistible succès du scotch japonais. Oups.

Le bourbon est-il un whisky ?

Aux Etats-Unis, oui, mais aux yeux de la réglementation européenne, pas toujours. Pour prétendre à l’appellation “whisky” en Europe, le liquide, quel que soit le pays où il est produit, doit vieillir au moins 3 ans en fûts. Or, la loi américaine n’impose au bourbon aucune obligation de maturation minimum – sauf s’il s’agit d’un “straight bourbon”, auquel cas il doit passer au moins 2 ans sous chêne. Voilà pourquoi vous trouverez certains très jeunes bourbons étiquetés “whiskey” outre-Atlantique et “bourbon” en Europe. C’est le cas par exemple des Baby Bourbon et Four Grain Bourbon d’Hudson, qui font sauter le mot “whiskey” de leur label quand ils s’exportent sous nos latitudes.

A quelle cadence faut-il goûter les fûts dans les chais pour surveiller leur vieillissement ?

Dans les plus grandes distilleries qui assemblent d’immenses batches, on ne goûte pour ainsi dire jamais. Le master blender fait prélever des échantillons pour travailler, mais tous les tonneaux ne sont pas ponctionnés. Les fûts sont encodés au remplissage, et les équipes savent très bien quel profil de whisky elles obtiendront en fonction de quelques paramètres : durée de maturation, type de fût, variété de chêne, précédent contenu (éventuellement type de chai). Si une poignée de fûts, malgré cela, sortent des statistiques et prennent un caractère inattendu, ils passeront de toute façon inaperçus dans un batch de plusieurs centaines de barriques. En revanche, les whiskies très âgés sont surveillés comme le lait sur le feu. Les finishes ou les doubles maturations osées également. Les vieillissements en très petits fûts (moins de 100 litres) ou sous bois neuf, très actifs, de même. Les micro-distilleries qui jouent fréquemment avec ces variables goûtent donc leurs fûts fréquemment, chaque mois, chaque semaine parfois.

Quand le degré d’alcool d’un fût descend sous les 40% d’alcool réglementaire, qu’est-ce qu’on en fait ?

C’est le risque avec les très vieux whiskies de plus de 50 ans. Dans ce cas, il faut le doper en l’assemblant avec des fûts plus puissants en alcool, d’un âge semblable ou proche pour ne pas (trop) faire chuter le compte d’âge, puisque légalement c’est le plus jeune whisky de l’assemblage qui dicte le nombre d’années de vieillissement.

Pourquoi y a-t-il aussi peu de scotches vieillis en fûts de calvados ?

Parce que la Scotch Whisky Association estime que les fûts de calvados ne sont pas des fûts de vieillissement “traditionnels” dans l’histoire du scotch. Contrairement aux fûts de bourbon, de cognac, de rhum, de vins mutés ou non, de bières… Allez comprendre. Les distilleries qui ont tenté la manœuvre ouvertement (Springbank, Arran) se sont fait secouer comme un pommier. Pour l’heure, c’est plutôt sur les fûts de tequila (terriblement à la mode aux USA) que les grands groupes essaient de passer en force, pas sur le calva.

Pourquoi ne trouve-t-on pas de scotch vieilli en fûts d’acacia ?

Si la l’Europe accepte que le whisky vieillisse sous tout type de bois (règlement 110/2008, Annexe II, article 2.a.iii), les Ecossais se limitent strictement au chêne dans leurs textes (Scotch Whisky Regulations, article 3.1.c). Et bannissent l’acacia, le châtaignier, le cerisier, le mûrier, etc. qu’on trouve ici ou là dans les chais d’Irlande ou de France par exemple.

Par Christine Lambert

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