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Il y aura un avant et un après 2019, l’année où le WLP a battu ses records, s’est propulsé dans une autre dimension. Et a trouvé le lieu idéal pour renouveler l’inspiration. Mais ce qui nous attend dans un futur proche n’est pas mal non plus !

 

 

En quinze ans, Paris s’est imposée comme la capitale du whisky, et cette affirmation ne souffre plus le moindre doute pour quiconque déambulait ce week-end à la Villette. Plus important encore, le whisky a trouvé dans la Grande Halle sa maison, son quartier, le lieu qui lui ressemble, un bâtiment XIXe chargé d’histoire mais dont la modernité fait souffler un vent de folie qui épouse au corps à corps l’énergie électrisante traversant le monde des spiritueux dernièrement.

Il y aura un avant et un après cette 16eédition du Whisky Live Paris (WLP). En octobre 2019, l’événement a basculé dans une autre dimension, et pas seulement parce que la surface (4.000 m2) et la fréquentation (+20% de billets vendus) explosent. Mais parce que le WLP en taille XXL a pris sous la charpente métallique de la Grande Halle la forme d’une évidence, au point d’en devenir un logo. Et offrait soudain une photographie lumineuse du monde des spiritueux dans leur ensemble, et du whisky en particulier.

J’ai vu les allées se remplir sans jamais ressentir la foule sous les splendides volumes de la Halle. J’ai vu le public se passionner pour les nouvelles petites distilleries citadines, goûtant le rye d’Helsinki, le whisky de Tel Aviv (M&H), de Londres (Bimber), de Paris (Distillerie de)… J’ai vu la tourbe balayer la paille chez Kilchoman et soulever le sable sur Ardbeg, enfumer Port Askaig, ébouriffer Aerolite Lindsay (joli coup, Atom Brands !) – et les amateurs se presser chez Talisker, Caol Ila et Lagavulin malgré l‘absence de nouveautés.

 

Le whisky français, arme d’attraction massive

 

J’ai vu les “whiskies du monde” s’affranchir de cette banderole commodément rassembleuse et revendiquer chacun leur identité. J’ai vu le whisky français crouler joyeusement sous le poids des malt lovers, qui désormais foncent sur Armorik, Rozelieures, Eddu, les Hautes-Glaces & Co avec le même entrain que vers Glenfiddich ou Ardbeg. J’ai vu avec bonheur les marques et distilleries jouer le jeu comme jamais, débouchant sur les stands des quilles qui hier encore n’auraient pas quitté le bar VIP des happy few : Ardbeg 19 ans, Glenfiddich 23 ans Grand Cru, Caroni… et davantage encore dans le négoce.

J’ai vu les stands d’Armagnac et de calvados faire le plein comme jamais, et c’est la meilleure des nouvelles. J’ai vu la Jamaïque prendre le pouvoir dans la Rhum Gallery (les quelque 200 bouteilles de l’embouteillage Hampden spécial WLP 2019 se sont vendues en 20 mn). J’ai vu la Cocktail Street s’animer dans la nuit blanche avec la même ferveur, preuve que mixologie et dégustation sont les deux faces d’une même pièce en or, capables de s’adresser au même public. J’ai vu les gens venir de loin et passer les frontières pour assister à la grand-messe sous la Halle, où l’on parlait l’anglais autant que le français dans les allées. J’ai vu…

 

“Un truc dingue” autour de Karuizawa en 2020

 

J’ai vu le patron du Whisky Live, Thierry Bénitah, dans un petit salon tapi derrière une porte dérobée en mezzanine, une fois le décor vidé de son impressionnante foule, une fois le bruit retombé lundi soir. Qui avant même de baigner dans la félicité du moment se projetait déjà en octobre 2020. “La Grande Halle est le lieu parfait, j’espère qu’on pourra y rester quelques années et, dans l’idéal, occuper un espace supplémentaire l’an prochain pour accueillir tous les spiritueux sur le même plateau, avec d’autres mezzanines peut-être. C’est sûr, cette édition donne envie de grandir.”

Et pour s’étendre sans ressembler au Mondial de l’automobile, Thierry Bénitah a quelques idées. “J’aimerais organiser un truc dingue dès 2020, avec une dégustation autour de très vieux Karuizawa. Quelque chose qu’on n’aura jamais vu. Mais, plus que tout, il faut entretenir l’atmosphère des débuts. Le Whisky Live était un festival, c’est maintenant un salon, mais on doit garder l’esprit d’un festival, avec une attention soignée à la programmation, aux détails. Le point commun depuis quinze ans ? On déguste dans des verres en verre et pas en plastique, les crachoirs sont vidés en permanence, la sécurité veille au bon déroulement de l’événement, les stands sont nickel… J’accorde une importance démesurée à ces détails qui offrent les meilleures conditions de dégustation. La philosophie reste la même, elle n’a jamais changé, elle ne changera pas.” Rendez-vous dans un an. On se retrouve même endroit, même heure.

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