Prêt pour le Paris Distilleries Tour ? Le week-end du 18-19 novembre, oubliez le cinoche et le brunch mollasson, il y a mieux à faire. Vous êtes invités à découvrir les 5 fabriques artisanales de spiritueux (bientôt 6) de la capitale. Et à échanger avec leurs équipes autour des alambics et au gré de visites, d’ateliers ou masterclasses (sur inscription).
Amis Parisiens amateurs de gnôles, ne désertez pas la capitale le week-end du 18 et 19 novembre. Les fabriques d’alcools de Pantruche vous ouvrent grand les portes, prêtes à partager leurs secrets, leurs savoir-faire, et bien évidemment leurs produits. Oh, j’en aperçois qui tombent de l’arbre en lisant : plaît-il, on distille à Paris ? Si fait. Et de plus en plus (voir la carte ici).
Honneur au pionnier, Nicolas Julhès, et à l’ancêtre, la Distillerie de Paris, qu’il fonde en 2015 rue du Faubourg-Saint-Denis, au fond d’une cour plantée d’arbres en pots où se carapate Blue, le chien sosie du Shortie d’Ardbeg. Ces deux-là, on ne les présente plus (Nicolas et la distillerie, pas le chien). Ils ont courageusement essuyé les plâtres (Nicolas et la distillerie, toujours pas le chien) pour ramener la distillation entre les murs de la capitale, désertée par les alambics depuis des décennies en raison d’une règlementation fort heureusement tatillonne sur le risque incendie.
Whiskies, gins, rhums, liqueurs, eaux-de-vie de fruits, brandies… Si une matière se distille – malt, riz, mélasse, miel, agave, poire, agrumes, sirop d’érable, Coca Cola… –, elle est passée dans l’alambic Holstein de Nicolas Julhès, insatiable curieux et esthète maniaque.
Rendez-vous de 10h à 15h30 pour la visite guidée agrémentée de dégustations – et prévoyez une heure de réponse si d’aventure vous vous risquez à poser une question : Nicolas est intarissable quand on le lance sur les spiritueux. De 16h à 17h30, ne ratez pas l’atelier gin : vous pouvez réviser ici. N’oubliez pas de lui gratter les oreilles en partant (au chien, pas Nicolas).
- Distillerie de Paris, 60 rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris Xe.
Cap vers le XXe arrondissement, puisque c’est rue du Volga que Vincent Girodet a planqué son Alambic parisien – le nom de la distillerie. Ce jeune homme réservé et plein d’humour ne travaille que des matières premières originaires de l’Ile-de-France, excepté pour ses gins : « Je n’ai pas eu l’autorisation de récupérer le genièvre de la forêt de Fontainebleau ni les agrumes de l’orangerie du Sénat », déplore-t-il. Les sénateurs, en « biches effarouchées », se sont offusqués qu’on puisse ne serait-ce que de loin les associer à l’alcool. [Oui, insérer les rires ici, pile poil.
Vincent a déjà embouteillé new make et new malt, patient chemin vers un futur whisky, une poire de Seine-et-Marne, et travaille avec les fermes urbaines parisiennes pour élaborer ses liqueurs des toits de Paris : fleur de sureau, verveine/citronnelle (cueillies sur les toits de l’Opéra Bastille), fenouillette (avec les récoltes du Paysan urbain, rue Stendhal dans le XXe), liqueur de tomate…
A l’occasion des portes ouvertes, passez le voir dès 10h le samedi pour une visite/dégustation au moment où son alambic digère la première passe d’eau-de-vie de malt, ou le dimanche pour la seconde distillation.
- L’Alambic parisien, 32 rue du Volga, Paris XXe.
Sous les Arcades de la coulée verte au niveau du viaduc des Arts, Quentin et Théo, deux amis d’enfances nantais, ont ouvert en juin 2022 la Distillerie du Viaduc. Voilà ce qui se passe quand une pandémie vous laisse le temps d’attraper au lasso les chimères pour les transformer en concret et en liquide.
Ce duo s’est fait une spécialité de rattraper les bourdes des copains. Ils tambouillent et/ou distillent les ratés des vignerons, des cidreries, des brasseries… Mention spéciale à l’Amer de Belleville, un bitters dérivé d’une IPA de la Brasserie de Belleville qui avait mal tournée – les voies de la rédemption sont impénétrables. On se penchera également sur leur gamme permanente bio : gin, aquavit, menthe… et Pastiche, un pastaga sans anéthol.
Le samedi 18, de 10h à 16h, visite guidée (mais oui, bien sûr avec dégustations) pendant la distillation du gin, suivie à 17h30 d’un apéro huîtres escorté de spiritueux. Et le lendemain dimanche, de 14 à 18h, rendez-vous pour l’élaboration d’une recette mystérieuse de gnôle.
- Distillerie du Viaduc, 55 avenue Daumesnil, Paris XIIe.
Du côté de la Bastille, la distillerie Baccae allume son alambic Müller en 2017 pour produire des petites séries de gin avant de se diversifier dans les eaux-de-vie de fruits (testez la poire bio, lancée en juin dernier !), pastis et liqueurs. Et d’ouvrir à destination du grand public des ateliers d’initiation dont vous pourrez profiter durant tout ce week-end découverte.
Samedi 11h, masterclass consacrée aux eaux-de-vie de vin, et hop on enchaîne sur 2 ateliers gin DIY (ne faites pas n’importe quoi : vous repartirez avec votre gin perso), et une soirée Gin To avec tous les alcools de genièvre distillés à Paris. Dimanche 11h, Expresso Martini brunch puis, à 16h, masterclass eaux-de-vie et liqueurs de fruits. Elle est pas belle, la life ?
- Baccae, 4 rue Crillon, Paris IVe.
La maison Hamelle – que les aficionados du Whisky Live ont pu découvrir sur les stands du village TAG (The Avant Gardists) – ne distille pas, certes, mais elle mitonne depuis 2019 ses spiritueux dans le quartier Charonne (XIe). Des produits élaborés à base de macérations de plantes, fruits et épices : pastis, aquavit ou gin baignoire au menu.
A l’occasion du Paris Distilleries Tour, accrochez vos wagons à l’atelier pastis (samedi, 11h-13h30) ou à la séance cocktails à base de pastaga (dimanche 16h-18h) pour débrider votre imagination anisée. A moins que la masterclass aquavit (avec des accords saumon) ou les visites guidées…
- Maison Hamelle, 1 bis rue Carrière-Mainguet, Paris XIe.
Enfin, une petite dernière, la Distillerie de l’Arbre Sec, ouvre ses portes en soft opening dans le quartier du Louvre, au sein d’un bâtiment qui abrita pendant 40 ans la plus grande collection de presse ancienne d’Europe. Des journaux à l’eau-de-vie, voyez-vous, il n’y a qu’un pas, bien trop petit pour vous claquer un muscle des jarrets.
La micro-distillerie se consacrera au gin, et proposera des ateliers personnalisés. En attendant, elle offre 2 masterclasses, samedi et dimanche de 17 à 19h, autour du spiritueux de genièvre, aux Caves du Louvre.
- Distillerie de l’Arbre sec, 52 rue de l’Arbre sec, Paris Ier.
Les ateliers et masterclasses sont gratuits mais sur réservation, sur le site wecandoo.fr ou auprès des producteurs concernés. Attention, nombre de places limité. Bon week-end, les Parigots !