Sur Islay, la tourbe compte presque autant que la famille. La preuve avec cette nouvelle collection de 5 fûts, issus des chais de Kilchoman, sélectionnés par le fondateur et les membres de sa famille. Au menu, 5 Single Cask exclusifs, lancés il y a quelques jours, qui brossent un portrait (de famille) gustatif de la distillerie fondée en 2005 par Anthony Wills.
En quelques années Kilchoman a gentiment bousculé la hiérarchie sur Islay. Bien qu’encore loin derrière les autres distilleries de l’île en terme de capacité de production, son aura et sa popularité n’ont de cesse de croître ces dernières années. Tandis que la gamme régulière, Machir Bay, Loch Gorm et 100% Islay, se déploie chez nos cavistes, la philosophie indépendante et familiale demeure le fil conducteur à Rockside, le lieu dit où est située la ferme distillerie. La preuve avec cette nouvelle gamme exclusivement réservée à la France.
Choisissant chacun un fût emblématique des chais, les 5 membres de la famille Wills se sont prêtés au jeu. Le résultat dévoile une étonnante suite de fûts qui s’articulent ensemble ou séparément offrant un aperçu de la diversité des chais.
Honneur au patriarche qui choisit pour l’occasion un fût de bourbon de 2006 à 53,3%, « c’est l’un des 50 premiers fûts remplis à la distillerie » commente Antony. Une tourbe pleine balle, bien vive, qui garde en coulisse des tons plus épicés. Son épouse Kathy opte, elle, pour un profil plus jeune, un fût de 2010, un distillat composé à 100% à base de l’orge d’une ferme voisine. Ondulant davantage sur des notes salines et iodées, c’est le reflet parfait d’un équilibre entre terre et mer. Une délicatesse florale à 54,2% quand même.
Le choix de Georges, le fils ainé, s’est arrêté sur un Hogshead (fut de 250 litres) ayant contenu un xérès Olorosso. De belles lueurs topazes se dégagent du flacon, un subtile équilibre entre finesse et complexité. Exotique en finale (mangues, oranges), la tourbe déferle sur des notes iodées mariant également le chocolat et le végétal.
James, son cadet, a flashé sur un fût de 5 ans ayant contenu un xérès issu du cépage Pedro Ximenez. Crémeux et vif en bouche, la finale flirte avec les tons plus suaves de la vanille.
Le coup de cœur de Peter, le benjamin de la fratrie s’est lui laissé séduire par un fût ayant contenu du Porto. Le whisky âgé de 6 ans est plus délicat, zigzaguant en bouche sur des notes de lavande, de gentiane ou d’orge maltée.
Joli portrait de famille et une délicate attention à l’approche des fêtes (confinées ?) de fin d’année. Preuve aussi que dans le whisky, la famille, ça compte.
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