Œnologue de formation, Marc Sassier est responsable de production des rhums Saint James et Bally. Il vient également d’être nommé président de l’AOC Martinique, qui fête cette année son 20e anniversaire.
Votre formation vous destinait plutôt à travailler dans le monde du vin…
J’ai fait des études d’agronomie et d’œnologie à Montpellier. Cela dit, je suis originaire du Jura et mes grands-parents étaient bouilleurs de cru. En fait, j’avais postulé pour être coopérant en Australie et au dernier moment ma candidature a été refusée. Un peu par hasard donc je me suis retrouvé en Martinique au CTCS, le centre technique de la canne et du sucre. Comme quoi le hasard fait bien les choses.
Depuis votre arrivée en 1997, vous n’avez donc pas quitté la Martinique…
Non ! Après avoir travaillé au CTCS, j’ai été contrôleur de l’AOC Martinique pendant quatre ans. J’ai ensuite fait le choix de rejoindre la distillerie Saint James. J’ai été embauché pour mettre en place la gamme des rhums Saint James et Bally. C’était un vrai challenge : tout était à construire.
De contrôleur à président de l’AOC Martinique, il n’y a qu’un pas ?
Mon expérience de contrôleur est forcément utile pour assumer cette nouvelle responsabilité. D’ailleurs, à l’époque, j’ai beaucoup appris grâce aux anciens planteurs et maîtres de chai. Ce qui est intéressant aussi c’est que, si par principe une AOC est figée, celle de Martinique est néanmoins vivante. Nous sommes par exemple en train de revoir l’aire géographique. Le but étant naturellement d’être toujours plus élitistes et de produire des rhums encore meilleurs.
Quelles sont les forces de l’AOC Martinique ?
L’option qualitative mise en place par l’AOC Martinique est une idée de génie. Grâce à elle, les rhums martiniquais ont fait un vrai bon qualitatif. C’est la rigueur de son cahier des charges qui donne de la valeur. En plus de ces règles, tous les rhums doivent tous passer le contrôle du comité de dégustation pour accéder à l’AOC. C’est absolument unique. Et puis notre rhum agricole est parfaitement naturel : cela se retrouve à la dégustation.
Comment allez-vous fêter son 20e anniversaire ?
Avec le lancement de plusieurs cuvées dont le Saint James L’Essentiel et un single cask 1997 qui correspond à la première année de récolte suite à l’obtention de l’AOC, et un Bally brut de fût 1999.
Propos recueillis par Cécile Fortis