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Un quiz estival pour mesurez votre niveau de tourbitude, et, peut-être, glaner au passage quelques informations fumées.

Le quiz

  1. Vous savez quel célèbre scotch prend parfois le nom de scène Williamson.
  1. Vous pouvez expliquer fingers in ze nose comment et à quelle étape de la fabrication du whisky se créent les arômes phénoliques, aka les notes fumées.
  1. Vous connaissez les 3 principales familles de phénols du whisky tourbé.
  1. Vous citez par cœur le nom des 9 distilleries actives d’Islay – celles qui ont déjà commercialisé du whisky. Bonus si vous énumérez les petites nouvelles et les projets.
  1. Vous avez déjà donné un nom tourbé à un animal domestique ou à un mot de passe.
  1. Vous savez avec quelle unité de mesure on estime les phénols. (Gros bonus si vous vous en fichez comme de votre premier poisson rouge).
  1. Au fait, quel est le millésime des Black Bowmore ?
  1. Dans l’enceinte de quelle distillerie fut construite la mythique Malt Mill, sortie de l’oubli par le film de Ken Loach La Part des Anges ?
  1. Le nom de la distillerie de Campbeltown qui élabore Kilkerran ?
  1. Quel est le grand groupe qui prend la décision de détruire Karuizawa en 2016 ?
  1. La distillation à Yoichi présente 2 caractéristiques rares. Et vous savez lesquelles, bien sûr.
  1. Le single malt qui a battu les records de ppm sur la tourbe ? (La question fastoche pour vous détendre.)
  1. Vous savez d’où Aerolite Lyndsay tire son nom.
  1. Le premier single malt tourbé français à s’être lancé sur le marché ?
  1. Highland Park ne distille que du heavily peated, du medium peated ou du lightly peated ?
  1. Vous savez bien sûr que le groupe français Rémy Cointreau a mis la main sur Bruichladdich. Mais avant son rachat par Mark Reynier et Murray McDavid en 2000, quel autre grand groupe possédait la distillerie ? (Bonus si vous savez écrire Bruichladdich sans mélanger les lettres.)
  1. Vous pouvez citer sans réfléchir les alter ego tourbés de : Edradour, Tobermory, Arran, Tomatin, Glann Ar Mor, Hazelburn et Bruichladdich. Attention, certaines distilleries produisent plus d’une expression enfumée.
  1. Vous êtes capable de préparer les yeux fermés un Penicillin, la star des cocktails au whisky tourbé.
  1. Quelle distillerie d’Islay eut jadis pour slogan publicitaire : « Sur une échelle de 1 à 10, personne ne nous a jamais donné une note comprise entre 2 et 9 » ?
  2. Connemara a longtemps été « le seul peated Irish », mais en 2021 une autre distillerie irlandaise ajoute un single malt tourbé à sa gamme. Son nom ?

Les réponses

  1. Vous savez quel célèbre scotch prend parfois le nom de scène Williamson.

Laphroaig. Le single malt une fois « tea spooné » prend ce nom en hommage à Bessie Williamson, qui dirigea autrefois la distillerie. Le « tea spooning » ? L’opération qui consiste à ajouter à un fût ou un batch de single malt une cuillère à thé d’un autre whisky pour lui faire perdre sa qualité de single malt – lorsqu’on cède la marchandise à un embouteilleur indépendant en général. La cuillère à thé ? Comme une cuillère à café, mais pour les Anglais.

  1. Vous pouvez expliquer fingers in ze nose comment et à quelle étape de la fabrication du whisky se créent les arômes phénoliques, aka les notes fumées.

En résumé : au moment du touraillage de l’orge, lors de la combustion de la tourbe, en favorisant l’émanation d’une abondante fumée, puisque c’est dans la fumée que se planquent les composés phénoliques. Les détails ici. Maintenant, vous vous demandez peut-être comment une science aussi peu exacte que le nuage de fumée qui pue (le « peat reek ») peut produire des malts avec des spécifications précises en niveau de tourbe. C’est simple : elle ne peut pas. Les malteries enfument le plus souvent du malt aussi tourbé que possible et le mélangent ensuite avec plus ou moins de malt non tourbé pour matcher les requêtes des distilleries.

  1. Vous connaissez les 3 principales familles de phénols du whisky tourbé.

Le phénol (notes d’antiseptique), le guaïacol (notes goudronnées, fumée de bois), les crésols (notes médicinales). Selon la zone géographique de récolte de la tourbe et la profondeur à laquelle elle est coupée, les teneurs en ces différents types de phénols varient considérablement. Et en agissant sur la température de combustion au moment du touraillage, les malteries peuvent en outre favoriser une famille de phénols au détriment d’une autre.

  1. Vous citez par cœur le nom des 9 distilleries actives d’Islay – celles qui ont déjà commercialisé du whisky. Bonus si vous énumérez les petites nouvelles et les projets.

Ardbeg, Lagavulin, Laphroaig, Bowmore, Bruichladdich, Kilchoman, Bunnahabhain, Ardnahoe, Caol Ila. En construction et en projet : Port Ellen (reboot), Portintruan (portée par Sukhinder Singh), Laggan Bay (Islay Boys/Ian MacLeod), Ili. Ça fait un peu beaucoup, non ?

  1. Vous avez déjà donné un nom tourbé à un animal domestique ou à un mot de passe.

Merveilleux ! Perso, j’hésite à prendre un poisson rouge rien que pour l’appeler Bowmore.

  1. Vous savez avec quelle unité de mesure on estime les phénols. (Gros bonus si vous vous en fichez comme de votre premier poisson rouge).

Ils sont mesurés en parties par millions (ppm). Attention, cette mesure s’effectue sur l’orge tout juste maltée. Or, la taille des alambics, le nombre et la vitesse de distillation, la durée de maturation en fûts ont une lourde incidence sur le ressenti des notes tourbées : l’étape de distillation à elle seule divise par 3 ou 4 les phénols, qui tendent également à disparaître lors du vieillissement (alors que d’autres types de phénols se forment à ce moment-là, mais ne compliquons pas). Bref. Le nombre des ppm, comme le ressenti météo, n’a qu’une valeur très relative.

     7. Au fait, quel est le millésime des Black Bowmore ?

1964.
Distillés la même année et logés dans des fûts de sherry qui leur ont donné leur teinte presque noire, ils n’ont pas tous été embouteillés au même âge.

8. Dans l’enceinte de quelle distillerie fut construite la mythique Malt Mill, sortie de l’oubli par le film de Ken Loach La Part des Anges ?

Lagavulin. Furax d’avoir perdu la licence qu’il exploitait depuis des années sur Laphroaig, blackboulé dans ses tentatives pour racheter la distillerie, Peter Mackie, propriétaire de White Horse et Lagavulin, cofondateur de Craigellachie, décide en 1908 de dupliquer au sein de Lagavulin une mini-Laphroaig, dont il connaissait le fonctionnement par cœur : Malt Mill, donc. Equipements parfaitement identiques, mêmes process de fabrication que Laphroaig, dont il débaucha le responsable de la fermentation, et située à moins de 2 km de l’originale. Du plagiat sur papier carbone. Manque de pot, le whisky de Malt Mill ne réussit jamais à imiter, ni de près ni de loin, le goût de Laphroaig – ni de Lagavulin d’ailleurs. Et jette l’éponge en 1962.

  1. Le nom de la distillerie de Campbeltown qui élabore Kilkerran ?

Glengyle, qui appartient à la famille Mitchell, propriétaire de Springbank.

  1. Quel est le grand groupe qui prend la décision de détruire Karuizawa en 2016 ?

Kirin, connu en France pour sa bière et les whiskies Fuji. Malgré les propositions de rachat, le groupe refusera de vendre la distillerie fermée fin 2000 et préférera la détruire, en mars 2016.

  1. La distillation à Yoichi présente 2 caractéristiques rares. Et vous savez lesquelles, bien sûr.

Les alambics sont chauffés à flamme nue… alimentée au charbon.

  1. Le single malt qui a battu les records de ppm sur la tourbe ? (La question fastoche pour vous détendre.)

Octomore. Et plus particulièrement Octomore 8.3, et son orge nucléarisée à 309 ppm.

  1. Vous savez d’où Aerolite Lyndsay, le tourbé d’Atom Brands, tire son nom.

C’est le fruit d’un brainstorming arrosé. Plus sérieusement, l’anagramme de « Ten year old Islay » – mais l’un n’empêche pas l’autre.

  1. Le premier single malt tourbé français à s’être lancé sur le marché ?

Kornog, de la distillerie Glann Ar Mor. Et plus précisément le Kornog Taouarc’h Kentan sorti en septembre 2009.

  1. Highland Park ne distille que du lightly peated (moins de 15 ppm), du medium peated (15-40 ppm) ou du heavily peated (plus de 40 ppm) ?

Du heavily peated uniquement, malté à la distillerie. Mais Highland Park le mélange ensuite à du malt commercial non tourbé, dans des proportions de 20/80%, pour élaborer ses whiskies finement fumés. Voir réponse à la question n°2.

  1. Vous savez bien sûr que le groupe français Rémy Cointreau a mis la main sur Bruichladdich. Mais avant son rachat par Mark Reynier et Murray McDavid en 2000, quel autre grand groupe possédait la distillerie ? (Bonus si vous savez écrire Bruichladdich sans mélanger les lettres.)

Whyte & Mackay. Qui a méchamment regretté par la suite de s’en être séparé, m’a un jour confié Richard Paterson.

  1. Vous pouvez citer sans réfléchir les alter ego tourbés de : Edradour, Tobermory, Arran, Tomatin, Glann Ar Mor, Hazelburn et Bruichladdich. Attention, certaines distilleries produisent plus d’une expression enfumée.

Ballechin, Ledaig, Lagg, Cù Bòcan, Kornog, Springbank et Longrow, Port Charlotte et Octomore.

  1. Vous êtes capable de préparer les yeux fermés un Penicillin, la star des cocktails au whisky tourbé.

Bravo ! Je vous file mon adaptation perso, über fumée. Secouez au shaker, sur glace : 1,5 mesure de whisky tourbé, 1/3 de mesure de blend non tourbé, ½ mesure de liqueur de gingembre, 2/3 de mesure de jus de citron frais, 2/3 de mesure de sirop de miel (ou miel d’agave). Filtez. Servez sur gros glaçons. Savourez. Restez à l’ombre.

  1. Quelle distillerie d’Islay eut jadis pour slogan publicitaire : « Sur une échelle de 1 à 10, personne ne nous a jamais donné une note comprise entre 2 et 9 » ?

Laphroaig. Le whisky qu’on adore ou qu’on déteste, sans demi-mesure.

  1. Connemara a longtemps été « le seul peated Irish », mais en 2021 une autre distillerie irlandaise ajoute un single malt tourbé à sa gamme. Son nom ?

Teeling Blackpitts, livré dans une bouteille noire comme la fumée.

Le verdict

Moins de 10 points: profil lightly peated, sur le mode je savoure en douceur, sans me prendre la tête dans les phénols. Pensez à remettre de la crème solaire en rêvant.

De 11 à 15 points: peat geek moyennement tourbé, on est pas bien là, à la fraîche, et on fumera quand on aura envie de fumer.

De 15 à 18 points : big peat, incollable sur la culture gé du phénol, anabolisé aux ppm.

Plus de 18 points en comptant les bonus: Peat Monster. Pensez à faire don de votre corps à la science.

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