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Branle-bas de combat dans le cognaçais ! La Maison Villevert * annonçait ce matin l’acquisition de la Celtic Whisky Compagnie, la distillerie artisanale, créée en 1997 par Jean et Martine Donnay. Dans l’escarcelle, deux belles références de whisky avec Glann Ar Mor et Kornog. Entretien exclusif avec Jean-Sébastien Robicquet.

 

Maison Villevert se lance dans l’aventure du whisky breton. Pouvez-vous nous en parler ?
Maison Villevert a racheté hier Celtic Whisky and Co, qui regroupe notamment Kornog et Glann Ar Mor. Les propriétaires, Jean et Martine Donnay souhaitaient passer la main et vaquer à d’autres occupations. Il s’agit d’une acquisition à 100% qui rentre dans le giron de Maison Villevert. Avec cette première acquisition de la Maison, nous créons un trait d’union avec le Bretagne. Cette décision fait beaucoup de sens et nous donne une autre légitimité territoriale.

 

Comment l’idée vous est-elle venue ?
J’ai toujours cherché à trouver la raison d’être des produits que l’on invente. Quelle est la singularité française du whisky ? Je réfléchissais à ce sujet et après une journée de visite à Jean et Martine, j’ai trouvé des gens passionnés, des produits excellents et un univers qui s’intégrait parfaitement dans Maison Villevert. Nous étions quelques-uns sur le coup. Avec Jean et Martine, nous nous sommes compris, connus et reconnus et surtout entendus sur une vision commune.

C’est un changement radical pour Maison Villevert. Mais il y a une forme de cohérence…
Avec Jean Donnay, nous avons commencé quasiment en même temps, il y a environ 20 ans. Un point important est que nous sommes français, nous mettons en avant un savoir-faire, un savoir-être et des produits français. Par ailleurs, la distillerie regroupe tout ce qui permet d’élaborer un whisky artisanal dans la plus pure tradition : chauffe à flamme nue, distillation lente, petits alambics en forme d’oignon, fermenteurs en bois, condenseurs serpentin, affinage en fût de Bourbon et en bord de mer, non filtré à froid et conservant sa couleur naturelle. Cette opération s’inscrit donc dans la promotion de ces savoir-faire et savoir-être. Voilà ce qui m’a poussé à franchir le pas.

 

Des changements dans votre organisation ?
Une équipe de quatre personnes est aujourd’hui sur place et viendront prochainement dans le cognaçais pour se former. Jean va nous accompagner pendant un peu plus d’un an pour être sûr que l’on s’imprègne. Il est un véritable puit de science et ne voulait de toute façon pas laisser les clés du camion et partir.
Leur activité de vente en ligne et leur magasin sont assurés par une équipe et sera intégré dans la Maison Villevert. Cette acquisition va élargir le spectre et l’activité de Maison Villevert. Nous faisons du gin, du brandy, du cognac du vermouth. Nous avons fait le tour de ce que nous pouvons faire avec du raisin. Ce sera certainement pour nous un complément de gamme sur un territoire où nous n’étions pas présents. Nous allons pouvoir apporter notre réseau de distribution, notre réactivité et notre capacité d’innovation.

C’est un signe positif pour le whisky français ?
Concernant le whisky français, je ne sais pas si c’est le bon moment ou pas. Je suis adepte des moments décalés. Nous avons sorti un gin quand ce n’était pas l’heure, nous avons produit un vermouth quand ce n’était pas l’heure non plus. Il est probable qu’il y ait aujourd’hui de plus en plus de disparités dans les whiskies français. Le moment viendra, nous avons la légitimité pour le faire en tout cas. Sachons raison garder, la France est une partie infime de la production de whisky dans le monde.

En dehors de l’accompagnement de Jean Donnay, allez-vous vous faire accompagner par un expert ?
Se faire accompagner par un expert, ce n’est pas impossible mais pour le moment, Jean a fait un travail extraordinaire sur l’orge, sur le maltage et la distillation. La palette organoleptique est formidablement intéressante.

C’est une belle acquisition pour Maison Villevert. Votre sentiment ce matin ?
Je suis très enthousiaste à l’idée d’aller sur un univers qui m’est un peu inconnu. Beaucoup d’excitation et d’envie. Surtout d’aller vers la Bretagne et d’y travailler le whisky. Nous avons toujours eu une voix dissonante et il n’y a pas de raison que cela change. Nous allons appliquer des méthodes que nous savons fonctionner, travailler autrement la distillation. Il y aura des transferts de compétence de manière réciproque, bien évidemment.

 

Par François de Guillebon

 

* Maison Villevert
Depuis 2001, Maison Villevert créé et développe des marques propres (G’Vine, June, La Quintinye, Nouaison…) et des marques pour le compte de partenaires. Le Groupe de 80 collaborateurs réalise un Chiffre d’Affaires annuel de 60 millions d’euros, produit un volume de 70 000 HL d’alcool pur (25 millions de bouteilles de 75 cl).

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