Les distillateurs du Bio et du Vivant travaillent dans le respect de la nature. Dans de nombreuses industries, le bio s’est installé de façon durable. Les filières et les marques se sont peu à peu mises au pas. Pas une semaine ne passe sans que le phénomène de « green washing » ne passe les étiquettes de nos spiritueux préférés au vert. Les géants de l’industrie l’ont bien compris et les marques diffusent à présent des messages responsables écologiquement. Si pour les mastodontes, le processus est plus laborieux à mettre en place, la créativité naît souvent de structures modestes. Deux exemples français font bouillir les alambics et créer des filières d’approvisionnement courtes et responsables.
C’est en poussant le curseur de la responsabilité écologique des producteurs que Josiane, le premier distillat d’Agaves français a vu le jour. Une expérience inédite poussant un peu plus loin le curseur du distillat responsable. L’agave dans les spiritueux, c’est comme les western. Il y le désert, le Mexique et toutes les images que véhiculent Tequila ou le Mezcal. Si les appellations demeurent attachés à leur territoire respectifs, la France ne possède pas encore d’appellations de production liée à l’agave, il fallait bien que l’on s’y mette.
Un projet né parfois d’un non sens. C’est le cas de la Josiane en question. Informée de l’arrachage des Agaves Maericana peuplant les îles du Frioul, l’un des 111 quartiers de Marseille, l’équipe de l’Atelier du Bouilleur décide de les transformer et d’en distiller le jus selon la méthode traditionnel de Oaxaca. On connaissait déjà l’Atelier du Bouilleur pour leur initiative originale, ayant fédérés quelques dizaines de distillateurs et autres sympathisants brasseurs, vignerons autour du Manifeste de la Gnôle Naturelle, il y a quelques années. Les voici pionniers en la matière.
A noter également un autre initiative intéressante, celle du projet Vivant. Situé à Chalais à l’extrême sud de la Charente, David Mimoun et ses compagnons forment depuis peu, une véritable filière autour de spiritueux respectant « la nature et les consommateurs ». L’histoire débute autour d’une rencontre entre amoureux du bon. Avec des valeurs communes liées à l’origine agricole des matières premières (toutes issues d’exploitations bio allant au-delà des exigences du cahier des charges européen), l’élaboration des eaux-de-vie, le vieillissement et l’assemblage, le projet « Vivant » voit le jour. Le premier acte donne naissance au cognac Decroix, totalement exempt de tout additif et intrant, c’est l’un des tous premiers cognacs certifiés bio disponibles dans le commerce.
Ces distillateurs du Bio et du Vivant qui placent la nature et l’humain au cœur du projet !
Une chaîne humaine se compose petit à petit autour du projet. Avec Jean-François Decroix, pour le cognac, le projet s’harmonise également avec Pierre Bousseau, agriculteur bio engagé qui produit de l’orge brassicole, de Philippe Laclie (distillerie de Bercloux, connu pour ses gins et son single malt) et Stéphie Quarré, de la Tonnellerie de Jarnac. Cette dernière offre au passage des solutions sur-mesure pour l’élevage des cognacs, rhums et whiskies. Une rencontre de passions et de compétences œuvrant de concert, avec une philosophie commune découlant naturellement sur un sourcing très exigeant.
Puis apparait le gin Decroix, qui verra le jour sous les bonnes auspices d’un poivrier de poivrier du Sichuan, repéré dans la ferme de Jean-François Decroix. Côté malt, Silène le single malt de la gamme, est élaboré à partir d’une orge bio, malté et distillé localement. Avec des arômes de fruits jaunes, ananas frais et fleurs, la douceur au palais sur une finale tout en épices. Un whisky original et atypique. La version Pur Malt, donc moins de 3 années de vieillissement, partage un profil similaire, tout en finesse et très léger en dégustation. Vient ensuite le rhum « paysan » Gino, à base de cannes à sucre bio du Pérou, réduit au chaudron et cristallisé naturellement. Passé en fûts d’acacia, de merisier et de châtaignier, c’est un joli équilibre tout en douceur confondant des nuances de pommes, de banane et de vanille sur la finale.
Une filière française qui connaît un vrai engouement certain auprès des consommateurs, de plus en plus en demande de transparence quand arrive l’heure de faire son choix chez le caviste.
Gamme de L’ATELIER DU BOUILLEUR et ALCOOL VIVANT disponibles en réseau cavistes et sur le web – compter entre 25€ et 60 € environ –
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