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Collaborateur récurrent à Whisky Magazine, auteur du « nuancier des alcools« , Didier Ghorbanzadeh propose, pour Whiskymag.fr, sa wishlist de gin à avoir chez soi. Une carte blanche autour d’une catégorie de spiritueux, qui rencontre depuis quelques mois un réel engouement sur la scène française.

Oui, le gin se décline aujourd’hui bien au pluriel ! Pour beaucoup il est resté longtemps un simple alcool de fête qu’on se procurait avec un pack de tonic et qui se vidait dans la soirée. Au mieux, on optait pour un gin de marque en guise d’apéro, entre les bretzels et les cacahuètes. Cependant aujourd’hui, il existe bel et bien un amateur de gin. Il est né au cours de la dernière décennie, motivé par l’explosion de l’offre issu du mouvement « craft » qui donne naissance, aujourd’hui encore, à une multitude de nouvelles marques. Avec une abondance de gins à sa disposition, à l’instar du whisky ou du vin, l’amateur commence donc aujourd’hui à se constituer une vraie collection. Mais par où commencer ? Quels gins faut-il avoir à la maison pour satisfaire ses envies en toute circonstance ? Voici une sélection des 5 gins à posséder à tout prix dans son bar perso :

Le gin classique

Le gin, c’est le genièvre. Son aromatique complexe joue sur divers registres : agrumes, fleurs, épices… mais avant tout, c’est son goût résineux qui livre tout sa puissance et un pouvoir rafraichissant inégalable. Si les gins modernes gravitent de plus en plus loin de ce noyau central, tout véritable amateur de gin se doit de stocker au moins un classique au genièvre prononcé. On le trouve chez les grandes marques historiques comme Tanqueray ou Beefeater, mais de nouveaux venus n’hésitent pas à offrir leurs propres interprétations.

No. 3 London Dry Gin

Distillé à l’ancienne dans un vieil alambic hollandais, seuls 5 aromates viennent rehausser le genièvre, qui reste bien ancré au cœur de ce classique London Dry.

Notes de dégustation : Le genièvre prend tout de suite les devants, associé aux zestes d’agrumes. Il se détache encore une fois en bouche avec ses notes résineuses et florales, laissant tout de même un peu de place à la coriandre et au pamplemousse. Très expressif, avec rondeur et plénitude, ce gin sied parfaitement au classicisme de son profil aromatique !

Autres gins classiques : Sipsmith VJOP, Junipero, Hayman’s

 

Le gin aux agrumes

Les agrumes ont toujours occupé une place privilégiée dans les recettes de gin. Difficile de citer un gin qui n’en comporte pas, principalement sous la forme de zestes de citron ou d’orange, le plus souvent séchés. Le pamplemousse, le citron vert ou même le yuzu intègrent aujourd’hui certains gins, mais l’objectif final reste inchangé : apporter un surplus de fraicheur. Plus fédérateurs que les classiques au goût prononcé de genièvre, les gins qui mettent l’accent sur l’agrume séduisent les nouveaux venus à la catégorie et sont particulièrement bien adaptés au Gin & Tonic.

Tanqueray Ten

Pour leur version haut de gamme, Tanqueray fait appel à des agrumes frais : pamplemousse, oranges entières et citrons verts.

Autres gins aux agrumes : Nikka Coffey Gin, Lind & Lime, Distillerie du petit grainNote de dégustation : Une explosion d’agrumes dès le premier nez, sur les zestes mais aussi la pulpe juteuse, puis une note poivrée très marquée apporte un joli contraste dans un second temps. Ce dialogue se confirme en bouche, montant le ton, et on perçoit très précisément le citron vert avant de terminer sur une finale pamplemousse.


Le gin de terrasse

Si le gin est traditionnellement associé à Londres, il s’est depuis exporté à travers le monde. C’est d’ailleurs en Inde que le Gin &Tonic a vu le jour et en Espagne que son renouveau s’est opéré plus récemment. Dès lors que le gin s’invite en terrasse, on commence à le voir servi dans un verre ballon rempli de glaçons et de nombreuses garnitures, qui vont bien au-delà du classique quartier de citron vert. Les gins eux-mêmes prennent des allures costières pour certains, en incorporant des ingrédients typiques de ces régions, notamment les herbes, mais pouvant aller jusqu’aux algues !

Gin Mare

Le gin méditerranéen par excellence, avec sa recette à base d’olives Arbequina, de romarin, thym et basilic. Il ne manque plus que les tapas !

Notes de dégustation : Nez végétal, on distingue d’abord l’olive verte bien grasse, qui est vite rejointe par les herbes aromatiques, mais aussi des notes plus classiques de genièvre et de racines. On reste bien sur un gin, sans tomber dans la caricature, même si cet accent méridional accompagne toute la dégustation et en particulier sur une finale basilic et agrumes très rafraîchissante.

Autres gins de terrasse : Ile of Harris Gin, M&H Levantine Gin


Le gin de dégustation

Le gin se consomme essentiellement en cocktail. Mais le nouvel amateur de gin ne rechigne pas à déguster son gin favori pur, juste rafraichi ou on the rocks. Les gins vieillis se prêtent parfaitement à cet exercice.

Un court passage en fûts de quelques mois arrondi les angles du distillat, sans trop extraire d’arômes boisés qui pourraient dénaturer le caractère du gin. Cette maturation apporte une légère teinte dorée, qui lui vaut le surnom de « yellow gin ».

Citadelle Réserve

La Maison Ferrand distille son gin dans les alambics charentais, les mêmes qui servent à produire du cognac. Le Citadelle Réserve passe 5 mois dans des fûts en différents types de bois.

Notes de dégustation : Loin de la vanille et de la torréfaction, le boisé relativement discret prend ici des tonalités fraiches et résineuses, en parfait accord avec le genièvre. Les agrumes s’expriment dans la foulée, puis une petite note florale. La bouche est plus chaleureuse, avec des épices et surtout beaucoup de rondeur, sans perdre pour autant ses notes citronnées, avant de revenir au bois noble sur la finale.

Autres gins de dégustation : Elephant Aged Gin, Ki Noh Bi, Kyro Koskue Gin


Le gin vintage

Avec le renouveau de la scène cocktail au tournant du siècle, les bartenders se sont intéressés aux vieilles recettes, redécouvrant au passage des spiritueux délaissés comme le rye whisky, mais aussi le Old Tom gin. Prédécesseurs du London Dry, ces gins légèrement sucrés servaient d’ingrédient de base pour le Tom Collins, ou encore le Martinez, ancêtre commun du Dry Martini et du Manhattan.

Mais ce n’est pas la seule approche vintage qu’on voit depuis cette renaissance du cocktail : le Bathtub gin, par exemple, lance un clin d’œil aux macérations clandestines de la prohibition aux Etats-Unis. De quoi revisiter les classiques avec les ingrédients de l’époque !

Hammer & Son Old English Gin

Elaboré à partir d’une recette de 1783, cet Old Tom gin est distillé dans le plus vieil alambic en cuivre d’Angleterre et conditionné, comme souvent à l’époque, en bouteilles champenoises.

Notes de dégustation : On retrouve tout d’abord des zestes d’oranges au nez, vite rattrapés par la cardamome et la coriandre, le tout sur fond de genièvre. Ce dernier est plus présent sur la bouche, grasse et huileuse à souhait, qui enrobe le palais sans pour autant tomber dans la sucrosité. La finale est résineuse et herbacée, donnant presque à ce gin des aires de dry martini à lui seul.

Autres gins vintage : Ableforth’s Bathtub Gin, Ransom Old Tom Gin

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