Emblème incontournable de la culture cocktail Tiki, le Mai Tai signé Trader Vic n’en reste pas moins l’un des cocktails classiques à base de rhum les plus massacrés encore de nos jours. Dommage, bien réalisé, c’est purement délicieux. Rarement cocktail n’a finalement aussi bien porté son nom.
Recette
30 ml de rhum jamaïcain
30 ml de rhum agricole vieux
30 ml de jus de citron vert frais
15 ml de curaçao orange
15 ml de sirop d’orgeat
5 ml de sirop de sucre (1/1)
Tête de menthe et tranche de citron vert en décoration
Trader Vic
Le Mai Tai que tout le monde connaît aujourd’hui est celui de Trader Vic. La paternité de ce cocktail fut néanmoins revendiquée par Harry Owens et Don The Beachcomber mais c’est Trader Vic qui finalement gagnera un procès en 1970 lui reconnaissant celle-ci. Vic l’aurait inventé en 1944 dans son bar d’Oakland et servi à deux de ses amis Tahitiens qui se seraient alors exclamés : «Mai Tai !», «le meilleur» en tahitien. Il fallut attendre l’édition de 1972 du Bartender’s Guide de Vic pour toutefois en trouver la recette.
Don The Beachcomber
Le Mai Tai à la façon Beachcomber daterait lui de 1933. Il s’agit d’un mix de deux rhums, Cointreau, falernum, jus de citron vert et de pamplemousse, absinthe et bitters aromatique. Éloigné de celui de Vic mais non dénué d’intérêt !
La clé
L’ingrédient clé du Mai Tai est le sirop d’orgeat, véritable clé de voûte essentielle à l’équilibre du cocktail. Préférez donc un sirop fait maison ou artisanal à un sirop industriel dont la fâcheuse tendance est trop souvent d’apporter davantage de sucre que de goût…
Les rhums
À l’origine, Trader Vic utilisait un rhum J. Wray & Nephew 17 ans d’âge pour élaborer son Mai Tai. Celui-ci n’existant plus, vous avez désormais la possibilité d’expérimenter quant à la combinaison de rhums utilisés. Vous pouvez ainsi vous aventurer dans l’utilisation de trois rhums dont un high proof. Il est toutefois important de garder le profil jamaïcain en tête. Pas de rhum blanc léger ici !
Et autre chose encore.
Il n’y a ni liqueur d’abricot, ni jus d’ananas dans le Mai Tai de Trader Vic. Et encore moins de curaçao bleu, n’en déplaise au magazine Elle à Table…
Par Gaylor Olivier