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Livre objet, cadeau indispensable pour Noël, outil de découverte pour les novices, partenaire des amateurs éclairés qui veulent aller plus loin, Le Nuancier des Alcools signé par Didier GHORBANZADEH, responsable experts-formation à LMDW, est un peu tout cela à la fois. C’est surtout le fruit du travail d’un spécialiste. Interview.

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, quel est votre parcours ?

J’ai grandi entre ma France natale et les Etats-Unis. Après l’université, j’ai passé du temps au Japon ou j’ai commencé à m’intéresser aux alcools locaux comme le saké, mais aussi au vin. A la recherche de mes racines peut-être ? Le déclic sur les vins et spiritueux fins s’est fait un été à parcourir les vignobles de Bourgogne et du Rhône et j’ai décidé de m’inscrire au Master en vin de l’OIV qui m’a emmené à découvrir les vins du monde entier. J’ai travaillé un peu dans le vin avant de rejoindre La Maison du Whisky pour m’occuper de la marque de whisky Nikka, qui alliait ma passion pour le Japon et pour les alcools. Mon intérêt pour tous les spiritueux m’a mené au poste que j’occupe aujourd’hui de responsable experts-formation, toujours chez LMDW.

 

Comment est venue cette idée de Nuancier ?

C’était une idée qui avait mûri depuis quelque temps. Partant du fait que le cerveau humain apprend mieux en distinguant les différences, j’imaginais à l’origine créer un site web qui fonctionnerait comme un comparateur de produits dans le e-commerce, mais qui listerai les différences entre différents alcools. Lorsque Flammarion et Thierry Benitah m’ont proposé de soumettre des pistes pour un nouvel ouvrage, j’ai adapté cette idée initiale à un format physique et l’idée du nuancier est née !

 

Pouvez-vous expliquer le concept de ce livre ?

Les modes de production des différents alcools suivent principalement les mêmes étapes et ce sont souvent quelques différences sur la matière première, le mode de distillation ou de vieillissement qui créent la richesse et la diversité des alcools. Le but de cet outil était de mettre en lumière ces nuances, pour que chacun puisse mieux comprendre ce qui affecte le gout final que l’on retrouve dans le verre.

 

A qui s’adresse ce Nuancier des alcools ?

Un des grands défis était de s’adresser à la fois aux amateurs qu’aux experts. Le nuancier devait être très complet, sans toutefois perdre le néophyte. Les fiches individuelles regroupent donc toutes les informations de manière synthétique, mais pour chaque grande famille, j’ai inclus en début de section un lexique qui explique les concepts clé de manière plus rédigée. C’est aussi le cas des premières pages d’introduction du nuancier, qui apporteront les connaissances de base, à lire en premier pour mieux déchiffrer les informations sur les fiches individuelles.

Les experts peuvent cependant aller directement à une fiche pour trouver une info précise rapidement. D’ailleurs, j’en garde moi-même une copie à mon bureau, que le consulte de temps en temps, car il est difficile de tout garder en tête !

 

Comment faut-il l’utiliser ? Est-ce un vademecum du monde des spiritueux ou un outil pour mieux choisir ?

En effet, il s’agit plutôt d’un concentré d’informations sur les alcools, qui a pour but de tout regrouper en un seul outil pédagogique facilement consultable. Chaque fiche produit propose un exemple de bouteille au verso, mais plutôt que d’aider à choisir, il s’agit plutôt de mieux comprendre ce qu’on a déjà dans son verre !

 

Vous donnez des explications sur la dégustation. Comment devient-on expert en spiritueux et en dégustation ?

La dégustation comparative est clé pour moi. Pour mieux comprendre ce qu’on ressent dans un spiritueux, le mieux c’est de le déguster en face d’un autre, soit de profil similaire pour en distinguer les nuances plus subtiles, soit radicalement différent pour mieux cerner ce qui définit son caractère. Et évidemment, il faut prendre des notes. C’est en se forçant à mettre des mots sur ces ressentis qu’on progresse.

 

Un nuancier, c’est un outil pour faire des choix. A l’aide de votre ouvrage, je peux être en mesure d’affiner mes choix de spiritueux ?

J’espère que le nuancier encouragera les lecteurs à découvrir des alcools qu’ils ne connaissaient pas, ou de se repencher sur des catégories qui sont mal comprise. Le fait d’apprendre que le véritable saké se rapproche plus d’un vin que d’un alcool distillé servi en fin de repas peut donner envie d’explorer cette catégorie par exemple.

 

Et dans ce nuancier, avez-vous des tonalités préférées ?

Pour ma part, je suis très nippon dans mes préférences, aussi bien pour le whisky que le saké. Si le vin accompagne la plupart de mes repas, le gin s’impose en cocktail.

 

Aujourd’hui, les spiritueux, whiskies et rhums en tête connaissent un véritable engouement, auprès des jeunes autant que chez les plus âgés.

En effet et je pense que c’est en grande partie due à tout le travail de pédagogie faite par des acteurs comme LMDW ou des producteurs depuis de nombreuses années. Une fois qu’on commence à se poser des questions sur ce qui se passe en amont chez le producteur, un plaisir intellectuel vient décupler le plaisir sensuel des spiritueux !

 

LMDW est avec Flammarion l’éditeur délégué de cet ouvrage. Y a-t-il d’autres projets en cours dont vous pouvez parler ?

Nous évoquons une version anglaise du Nuancier pour l’instant. A voir par la suite si le concept peut se décliner sur d’autres thématiques !

 

Par François de Guillebon

 

Le Nuancier des Alcools

Par Didier Ghorbanzadeh

Flammarion, LMDW, 16,90 €

 

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