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Le géant français des spiritueux a clôturé une année record où le nectar ambré joue le premier rôle. Et confirme renforcer ses investissements pour décarboner et agrandir l’outil de production.

Le whisky se porte à merveille. Voilà. On pourrait en rester là, mais : 1) je suis rémunérée au feuillet et 2) je vous sais avide de détails dès qu’il s’agit de notre breuvage favori. Pernod Ricard, l’un des géants du secteur avec une cinquantaine de marques de whisky tous marchés confondus, présentait donc hier ses résultats sur l’exercice annuel clôturé fin juin.

Une année record pour le groupe – 12,137 milliards d’euros de chiffre d’affaires, une croissance de 8% en Europe (quoique flat en France), de 17% en Asie et de 2% aux Etats-Unis, principal marché des spiritueux internationaux. Mais comme vous ne comptez pas sur moi pour diversifier votre portefeuille d’actions, passons sans attendre aux sujets qui nous intéressent.

Ce n’est pas un scoop, mais le whisky tire plus que jamais les ventes, représentant un tiers de la croissance du groupe et 45% de son chiffre d’affaires. Et même si Alexandre Ricard insiste sur la stratégie (payante) de diversification des sources de croissance et d’équilibre entre produits âgés et non âgés, c’est bel et bien ce spiritueux qui aimantera une large part des 800 millions à 1 milliard d’euros d’investissement prévus sur 2024.

Une nouvelle distillerie pour Midleton (encore !)

« Le whisky, segment n°1 des spiritueux depuis longtemps sur le plan mondial, a besoin d’une vision à long terme, nous vendons des produits de 12 ans, 18 ans d’âge et au-delà. C’est un spiritueux aspirationnel, doublé d’une catégorie globale… contrairement au pastis qui reste local », reconnaît dans un sourire le CEO du groupe bâti autrefois sur le « petit jaune » par son grand-père.

Jameson (1,7 million de caisses) va donc voir doubler la capacité de sa distillerie, Midleton, pour la seconde fois en dix ans, avec la construction d’une nouvelle unité de production sur le même site. Le champion irlandais avoue sans moufter viser les 2 millions de caisses.

Aux Etats-Unis, où le géant français ne possède plus de marque de whisky d’envergure en dépit de la bonne santé du bourbon, les travaux de construction d’une nouvelle distillerie « carbone neutre » au Kentucky ont commencé. Une distillerie « de taille conséquente » mais, tout comme son nom, sa capacité reste pour l’heure un mystère. Seule certitude, elle alimentera la marque de bourbon Jefferson.

En Ecosse, la mise au vert des distilleries trône en tête de la to-do-list, avec un plan de décarbonation massif de l’outil de production. Le scotch – 22% des ventes sur l’exercice clôturé, avec une croissance de 34% –  fait l’objet de confortables investissements pour décarboner et doubler Aberlour, leader des single malts en France, et agrandir Miltonduff, précieuse pour les blends. Gains de production attendus après expansions : environ 14 millions de litres d’alcool pur. Yep.

Un dram dans l’inflation

Je vous avais déjà annoncé en off que Scapa, la distillerie des Orcades, sortie des radars depuis quelques années, va refondre complètement sa gamme. On devrait s’en régaler (fingers crossed) sous peu.

En Chine, la distillerie The Chuan inaugurée à l’automne 2021 va bientôt fêter ses 3 ans. Vous voyez où je veux en venir ? En off (bis), on me murmure qu’il se pourrait qu’on puisse le découvrir avant la fin de l’année.

Enfin, vous allez voir Fuji de près. Puisque Pernod Ricard a repris la distribution du whisky japonais du groupe Kirin avec la volonté « de partir à l’assaut du marché européen ». On vote pour.

Comme ce papier signe la fin de mes vacances, je vous ai gardé le brutal pour la fin. Le groupe français se félicite d’avoir su protéger ses marges, malgré l’inflation, partout sauf en France. En augmentant ses prix de 8% en moyenne partout sauf en France. Une flambée compensée par les hausses de salaires, nous dit-on, lesquelles se manifestent… partout sauf en France – merci d’avoir suivi. La pression inflationniste se calme, paraît-il. Mais comme le single malt de 18 ans à moins de 100€, on en parle sans pour l’instant le voir.

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