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Et c’est reparti pour un tour. Les guirlandes remisées, le foie gras digéré, le mois de janvier déroule ses semaines interminables comme une longue traversée de la nuit. Le froid installé un peu partout dans l’hexagone n’aide en rien à vaincre le spleen ambiant. Pourtant de l’autre côté du mur d’Hadrien, les nouvelles tombent en cascade et agissent comme des antigels, remèdes à la mélancolie. Entre nouveautés à venir, la dynamique du scotch se reflète aussi avec le nombre de distilleries qui ont vu ou verront le jour dans les 12 prochains mois. Des Lowlands aux Highlands, en passant par Islay et Campbeltown, des quatre coins de l’Ecosse, on plante des alambics. A croire que l’hiver durera éternellement. Whiskymag.fr sort le periscope pour un tour d’horizon des 7 projets qui, rien que d’en parler, nous font déjà saliver.

Eden Mill, St Andrews, Highlands

Temps fort également de l’année à venir, la distillerie d’Eden Mill, implantée au cœur du campus de St Andrews. Si la ville est connue comme la mecque mondiale du golf, son université bénéficie également d’une réputation en matière d’ingénierie. Les propriétaires planchent sur ce projet qui se veut le plus neutre possible en termes de trace carbone. Des matériaux de construction, à l’alimentation électrique à partir des panneaux solaires de l’université, au recyclage du CO2 produit pendant la fermentation, le nouveau projet se veut le fruit et le reflet du meilleur de l’ingénierie éco-responsable écossaise. Ouverture prévue courant 2024.

Port of Leith, Édimbourg Highlands

Direction Leith, son quartier, ses pavés, son port et désormais sa distillerie. A un peu plus de 3 kilomètres du centre ville d’Edimbourg, le port de Leith fut le témoin du dynamisme de l’Ecosse de la fin du XIXe siècle. Longtemps mis de côté, le quartier a connu une réhabilitation permettant notamment en 2020 à deux passionnés, Ian Stirling et Paddy Fletcher, d’obtenir le permis de construire. Trois ans plus tard et 12 millions de £ivres sterling en moins, la distillerie de 9 étages est sur pied et vient d’ouvrir en octobre dernier au public. Les new make n’ont pas encore dépassé les frontières… ça ne saurait tarder.

Dunphail, Moray, Speyside

Le bruit courait depuis un moment, cette fois c’est la bonne : le 6 octobre dernier, les alambics de la distillerie Dunphail, en plein cœur du Speyside, ont versé leur premier batch. Inspiré par l’ancien, le site de production est une ferme réhabilitée, équipée notamment d’un air de maltage traditionnel. Trempage, épandage et touraillage se feront dans le bâtiment principal et la capacité de production reste modeste, plafonnant à 200 000 litres d’alcool pur par an. “Les temps de fermentation sont particulièrement longs, l’idée est de coller le plus possible à un style oldy” précise Dariusz Plazewski, à l’origine du projet. L’homme est également le fondateur de l’excellente distillerie londonienne Bimber. Il ajoute : “les new make sont étonnants et ne ressemblent à rien de ce que j’ai goûté jusqu’à présent.”

Dal Riata, Campbeltown

Ce n’est pas tout à fait un lancement de production pour 2024, mais l’annonce de la mise en chantier de la distillerie Dal Riata au cœur de Campbeltown à la fin de l’été, devrait en réjouir plus d’un. Le projet s’élève à 4,5 millions de £ivres, et le site devrait être en mesure de délivrer un peu plus de 800 000 litres d’alcool pur par an. Le retour sur scène de la ville, autrefois bastion du scotch, s’annonce sous les meilleurs auspices. “Cette distillerie de la région de Campbeltown renforcera la place de la ville dans l’histoire du scotch et Dal Riata sera un nouveau chapitre d’une histoire déjà incroyable”, déclare Iain Croucher, l’un des fondateurs associés de la distillerie.

Witchburn, Campbeltown

Décidément, la capitale du council d’Argyll et Bute renaît de ses cendres. Dans un communiqué d’août dernier, l’embouteilleur indépendant basé à Glasgow, Brave New Spirits, annonçait la mise en chantier de la distillerie Witchburn. Située non loin de l’aéroport de la ville, la distillerie devrait être en mesure de produire pas moins de 2 millions de litres d’alcool pur en vitesse de croisière. Verte et recyclée, on parle ici encore de production décarbonée, avec l’utilisation d’une énergie renouvelable. Les plans ont été acceptés, le chantier sera mis en route au cours de l’année 2024.

Portintruan, Islay

Islay, là où les rêves deviennent réalité, c’est en tout cas l’idée qui trotte dans la tête des frères Sukhinder et Rajbir Singh depuis des années et qui verra le jour très prochainement. Après avoir revendu une partie de leur activité au groupe français Pernod Ricard, la nouvelle aventure d’Elixir Distillers prend la forme d’une distillerie imaginée comme une expérience totale autour du whisky. Encore floue sur les équipements, on sait en revanche que le bâtiment abritera en plus des alambics, un centre de visite et de formation mettant l’apprentissage et le partage au cœur du site. Pour Oliver Chilton, le Master Blender d’Elixir Distillers, “partager nos connaissances reste le cœur de notre métier. Avoir notre propre distillerie est une opportunité fantastique pour appliquer ce partage avec la même passion, en plus de créer un spiritueux vraiment exceptionnel.”

Port Ellen, Islay

Enfin dans la série “un mythe se réveille”, je demande Port Ellen. Sa mise en fonctionnement était initialement annoncée en 2023, exactement 40 ans après sa fermeture. L’annonce est repoussée, il n’empêche, l’une des plus mythiques distilleries d’Islay s’apprête à distiller à nouveau. En 2017, Diageo annonçait la mise en chantier de la distillerie sur le même site. Une partie des bâtiments encore en état aurait été réhabilitée. Côté capacité de production, la nouvelle Port Ellen sera en mesure de produire quelque 800 000 litres d’alcool pur à l’année. Après Georgie Crawford, passée chez Pontitruan, c’est Alexander McDonald, ancien de Kilchoman, de Lagavullin et de Caol Ila, qui finalement tiendra les rênes du site. Le teasing n’a jamais autant fonctionné que sur Islay.

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