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Difficile de passer à côté. Dans un peu plus d’un mois, le Whisky Live Paris déverrouillera ses portes pour la dix-neuvième fois de son histoire. Les visiteurs se divisent généralement en plusieurs catégories. Il y a les fondus, geeks absolus arpentant les allées du salon à l’affût de la moindre nouveauté, il y a les flâneurs, le nez et le gosier au vent, se laissant glisser au gré des stands et puis il y a Serge. Fondateur, chroniqueur de whiskyfun.com, LE site de référence de la planète malt, Serge Valentin connaît le salon autant que son Alsace natale. Aussi passionné que passionnant, ses notes de dégustation le placent au-dessus de la mêlée depuis plus de vingt ans. A l’approche du salon, Whiskymag.fr a passé une heure au téléphone avec le “Malt Maniac”, histoire de glaner quelques-unes de ses impressions (non filtrées à froid).

Serge, depuis combien de temps viens-tu au Whisky Live ?

J’étais à l’une des premières éditions qui avait lieu à la distillerie Clacquesin, à Malakoff en 2002. Ce n’était pas encore LE Whisky Live, plutôt un festival du whisky à Paris. C’était évidemment beaucoup plus petit, mais déjà très sympa. Je crois que c’est là qu’on a vu débouler pour la première fois un single malt indien, par exemple.

C’est vrai que ça devait être totalement différent en terme de pays représentés ?

Absolument ! Les Écossais dominaient complètement le game et puis pour nous le whisky, c’était du scotch, tout simplement. Les Japonais, ça avait commencé, mais c’était quand même assez marginal. Il y avait quelques amateurs européens fascinés par le Japon qui ramenaient des bouteilles, mais pas ou peu disponibles en Europe. 

« Retrouver des amis qu’on ne voit qu’une fois par an. »

Qu’est- ce qui te plaît au Whisky Live ?

C’est un mélange de whisky et de personnes. C’est une espèce de mayonnaise. Tu as d’un côté l’organisation qui ne cesse de grandir et de s’améliorer, année après année…  et puis évidemment, de l’autre côté les gens, des amis qu’on connaît et qu’on ne voit qu’une fois par an. 

Le Live, malgré sa taille, reste un salon cohérent. C’est le problème de beaucoup de festivals qui ont grandi mais sans adapter le lieu…  à un moment ça devient juste ingérable, tu ne peux plus circuler.

L’année dernière, tu fêtais les 20 ans de Whiskyfun. Est-ce que le salon t’inspire dans tes dégustations ?

C’est un point de rencontre avant tout pour les nouveautés. J’en profite pour effectivement déguster des catégories de spiritueux qui viennent de sortir. C’est toujours intéressant pour quelqu’un qui travaille un peu comme un journaliste, tu cherches à déguster soit des trucs super bons, soit des trucs nouveaux. 

ce VIP,  puis avec la Rhum Gallery et la Cocktail Street par la suite. C’est cette constellation de catégories qui fait du Whisky Live Paris un évènement en constante évolution.

 

« C’est au Live que tu peux trouver des trucs nouveaux. »

 

En fait je suis deux personnes (il rit), d’abord un amateur de whisky puis un blogueur. En tant qu’amateur de whisky, évidemment, je vais aimer découvrir de nouvelles catégories, de nouvelles marques mais ce qui intéresse un blogueur, ce sont les nouveautés et notamment les nouveautés officielles. Si tu as un nouveau Glenmorangie, ça va être intéressant de le goûter. Et puis les embouteilleurs indépendants bien sûr aussi, avec des références plus, toujours aussi intéressants. L’important est de garder une vision large des embouteillages.

Justement pour quelqu’un qui découvre le monde du whisky et des spiritueux, tu conseilles d’organiser comment sa visite au salon ?

Pour être honnête, je ne dirais peut-être pas tout de suite au Whisky Live si tu es vraiment archi-débutant. Je commencerais par aller chatter un peu avec des cavistes, afin d’avoir quand même une espèce de carte du territoire dans la tête. 

Sinon oui, bien sûr, c’est top pour tous les débutants mais qui savent déjà à quoi s’attendre. C’est le moment idéal pour apprendre, comprendre et découvrir autour des whiskies.

En plus, il y a toujours ce petit chic parisien qui est sympa, les étrangers adorent !

Sur les pays producteurs, lesquels te font vibrer ?

Mon monde se sépare en deux parties : les spiritueux conduits par le distillat et les spiritueux conduits par le bois. Pour les whiskies conduits par les fûts type Bourbon, Pedro Ximénez, Mizunara etc., le pays d’origine n’a pas beaucoup d’importance pour ça. À vrai dire, c’est un peu du décor. 

En France, c’est pareil. Je sais que dans le prochain Whisky Magazine (n°87 – bientôt disponible – ndlr), on va parler beaucoup « des whiskies français » mais il n’y a pas d’unicité de style. 

Pour moi c’est juste une pure origine géographique et ça, tu le trouves dans le monde entier. Il est extrêmement rare que tu goûtes un malt qui a été placé dans ce type de feu et tu dis « Tiens, c’est un whisky de tel pays ou de tel pays ou de tel pays. ». Il n’y a pas de différenciation entre les pays.

En revanche, dès que tu es proche des distillats, tu vas retrouver un style japonais, un style allemand, un style français, etc. Un jour peut-être on pourra dire, en dégustant à l’aveugle, « Tiens, c’est un whisky français ».

En conclusion, c’est sûr qu’il y a beaucoup de pays qui font de bons whiskies mais souvent dominés par les fûts. 

 

Tu planifies ou tu te laisses porter complètement ? 

Les deux. D’abord j’ai des obligations (rires) puisque j’anime des Masterclass (le programme 2023)

J’ai donc une short list à compiler donc je ne peux pas me balader le nez au vent.

« Je fais beaucoup de rencontres, tout le temps. Que ce soient des gens dans les allées ou des gens qui sont derrière les stands. Il est rare que je me balade sans tomber sur des personnes que je connais ou qui me connaissent. On se met à discuter. Je flâne, je me balade, c’est le privilège de l’âge. »

 

Je connais quand même pas mal de gens, donc forcément, je me retrouve face à eux, puis je les croise et puis on discute. Puis après, c’est « goûte moi ça, qu’est- ce que t’en penses ?

 

Tu viens au Whisky Live pour d’autres catégories que les malts ?

 

Dans le temps, nos familles buvaient plus d’alcool français que de whisky. Le whisky était un truc exotique. Ça paraît bizarre, mais les gens buvaient beaucoup plus de cognac et d’armagnac que de whisky. 

Pour moi, c’est toujours sous l’angle de l’amateur de whisky. Je ne veux pas du tout transformer Whiskyfun en Spiritfun. 

 

Tu as une anecdote particulière sur le salon ? Est- ce qu’il y a un truc qui t’a marqué ? 

Moi, je suis devenu fan d’un truc, je n’aimais pas du tout les cocktails. Pour moi, les cocktails, c’est ce qu’on faisait quand on était étudiant. Quand je voyais quelqu’un prendre un cocktail, je trouvais que c’était barbare d’aller mélanger des trucs. J’ai toujours eu un problème avec les notions de mélange et là, il faut dire qu’avec la Cocktail Street, surtout l’année dernière, j’ai commencé à me faire un peu choper. C’est pour ça qu’en plaisantant, je disais aux organisateurs que j’aimerais une carte d’interdiction comme dans les casinos…

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