Quatre bartenders parisiens se sont récemment donnés rendez-vous sur l’île de Skye. Dans leurs bagages, ils ont rapporté quelques souvenirs olfactifs qu’ils partagent aujourd’hui, avec une nouvelle collection de Bitters. A l’initiative du projet, Nicolas Julhès de la Distillerie de Paris et Talisker, distillerie porte-étendard de l’île. Carnet de voyage !
L’île de Skye évoque à coup sûr la rudesse des éléments. Vent constant et humide, décor à la Castral Roc, fief de la Maison Lanister, entre landes et rochers abruptes, les éléments rassemblent ici, de quoi faire fantasmer les fans de Game of Thrones. Quatre bartenders parisiens ont pu eux aussi partir à la découverte de ce rocher planté dans les mers intérieures écossaises. Ils tracent ainsi un trait d’union entre le single malt fumé et la scène cocktail française.
Impulsé une première fois en 2017 par Mickaël Mas (ex Gravity) et Maxime Potfer (Experimental Cocktail club), l’expérience a été récemment renouvelée. Cette fois, c’est Jennifer Le Néchet (Le Mino), Thibaut Méguignon (Danico), Mathieu Obringer (The Hoxton) et Rory Sheperd (le Little Red Door) qui se sont frottés aux éléments. Inspirés par le monde de la parfumerie, cher à Julhès, les quatre fioles de cette collection rassemblent une palette subtile destinée, ou pas, à accompagner des créations de cocktails à base de Talisker.
Si le “Let the earth shake” secoue, c’est surtout par la richesse et la diversité de sa composition. Notes de genièvre, de champignon ou de sauge, qu’un apport d’algue fait basculer vers la minéralité d’un rocher humide. Le “Spray of the sea” de Thibault Meguignon surfe davantage sur l’iode, mêlant l’algue Kombu et la coriandre. Plus épicé et arrondi le “Rising storm” de Mathieu Obringer, agitera en douceur les amateurs de Old Fashionned sur des notes d’algue, de citron et de feuille de pêcher.
Enfin “Crackle of fire” crépite aux papilles, mêlant quinine, noix ou encore la feuille de sauge. Pour la recette, le Talisker 10 ans et le Port Ruighe ont servi de base. Le degré d’embouteillage des quatre fioles est d’ailleurs présenté à 45,8%, semblable à celui du single malt.
Originale et créative, cette série sera distribuée dans près de 150 bars à cocktails sélectionnés pour leur expertise et leur savoir-faire. Si la météo s’annonce clémente au cours des prochaines semaines, nul doute que c’est dans les verres qu’il faudra guetter la tempête.