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Une hirondelle n’annonce pas le printemps, mais une joyeuse salve de bouteilles, si. Passage en revue des sorties récentes, imminentes et à venir (avec quelques scoops, bien sûr) les plus marquantes.

Chez Glenmorangie, on vieillit bien

Les anciens l’ont connu à 12 ans, les plus jeunes l’ont aimé sans compte d’âge. Mais dès l’été prochain, Glenmorangie Nectar d’or devient The Nectar 16 ans. Outre quelques années de plus, il élargit la palette de sa maturation secondaire : après 14 ans en barils de bourbon, il ventile 2 années supplémentaires en fûts de quatre types de vins blancs doux – sauternes et monbazillac français, moscatel espagnol et tokaj hongrois –, là où son prédécesseur restait sur le sauternes uniquement. Un plaisir gourmand dont le prix ne devrait pas augmenter énormément. Après le Quinta Ruban passé de 12 à 14 ans il y a deux ans et The Nectar reformulé à 16 ans, l’Original 10 ans gagnera à son tour 2 ans dans un futur assez proche.

Strathearn dévoile son premier single malt

La micro-distillerie du Perthshire, fondée en 2013 et rachetée par l’embouteilleur indépendant Douglas Laing en 2019, vient de dévoiler sa cuvée inaugurale. Un jus über épicé, crémeux et céréalier, vieilli en fûts de bourbon, de xérès et de chêne vierge, et embouteillé à 50%.

Holyrood tire une deuxième cartouche

Pour son 2e release, la distillerie d’Edimbourg Holyrood explore la tourbe avec finesse. Embra se construit sur 3 styles de malts (dont un tourbé et un malt chocolat), 7 souches de levures (parmi lesquelles des levures de brasserie et de vinification), et vieillit dans 3 types de fûts (majoritairement bourbon, quarter casks de whisky tourbé d’Islay, et une infime part de chêne neuf américain). Un single malt très abordable, léger mais non dénué de personnalité, subtilement fumé et torréfié.

Lagavulin et Talisker : sortez les mouchoirs

On s’y attendait depuis longtemps, cette fois c’est officiel : Lagavulin 16 ans et Talisker 10 ans quittent la grande distribution. A épuisement des stocks dans les supermarchés, vous ne les trouverez qu’en réseau cavistes, au prix d’une substantielle augmentation de prix. Aujourd’hui est un bon jour pour faire des réserves. En revanche, Lagavulin 8 ans, disponible jusqu’à présent chez les cavistes, va apparaître en grandes surfaces. Au tarif du 16 ans qu’il remplace.

Compass Box Celeste

Le plus créatif des blenders clôt son quatuor des Extinct Blends avec Celestial. Un assemblage céleste, baignant dans la tourbe d’Ardbeg et les notes végétales, un blend qui tutoie les anges en les appelant par leur prénom.

Elixir Distillers X 3

Repérés dans la collection Reserve Casks : un Linkwood 13 ans (2010) d’une exceptionnelle fraîcheur, exclu France, et un Ben Nevis 9 ans (2013) sherry camphré. Dans la gamme « normale », on peut se jeter sur le Ledaig 16 ans (2006) essoré d’un hogshead et flashé à 55,7%.

Kilchoman aime le sauternes

La ferme distillerie d’Islay sort fin mai une édition limitée Sauternes Cask Matured. Un single malt d’environ 5 ans, gras et joyeux, intensément tourbé, gourmand mais point sucrayeux.

Ardnamurchan en single cask

On suit toujours avec attention les livraisons de la petite distillerie de l’ouest écossais, l’une des plus reculées du pays. Ce single cask CK.65 brut de fût (58%) pur oloroso first fill tourbé ne déçoit pas, avec sa trame fumée, chocolatée relevée de zestes d’agrumes.

Woven en expédition lointaine

La marque de blends aux petites (50 cl) bouteilles fumées n’en finit pas de surprendre par ses assemblages de qualité. En ce mois d’avril, place à Hemispheres, mariage de whiskies issus d’une des plus grandes distilleries écossaises et d’un minuscule producteur néo-zélandais (Thomson Whisky, qui travaille des malts fumés sur bois de manuka). Un petit roudoudou grassouillet, fumé et herbacé (ah, les notes d’artichaut !), relevé d’épices et de zestes d’orange.

Suntory (big) time

Le gin Roku va se décliner en séries limitées influencées par les saisons. La première, Sakura Bloom Edition, arrive en ce printemps, avec une recette enrichie de fleurs et de feuilles de cerisier japonais. En juin, place au whisky avec une nouvelle salve du précieux quatuor Tsukuriwake, soit deux non age, Yamazaki Golden Promise et Yamazaki Peated, et deux 18 ans, Hakushu Peated et Yamazaki Mizunara. C’est le moment de déplomber votre assurance-vie. J’allais oublier : un nouvel Hibiki devrait arriver en fin d’année, mais chut ! On a le temps de s’en reparler.

Waterford artistique

Nouvelle cuvée chez les Irlandais de Waterford, la plus âgée à ce jour (plus de 6 ans). Koffi assemble 24 single farms pour produire un assemblage qui tire sur les notes herbacées en envoyant une déflagration d’épices. L’artiste français Nathanaël Koffi signe l’étiquette et l’étui.

Stauning étoffe sa gamme

La distillerie danoise ajoute une référence permanente à sa gamme. Høst (récolte) assemble des whiskies de malt et de seigle en proportions égales (disons à 50/50) vieillis en fûts de bourbon, de porto et de chêne vierge. Clairement, le seigle prend le dessus, et impose ses notes épicées et poussiéreuses sur le fruit. Ça sent la cabane en bord de lac.

Le mois du whisky français

La Maison du whisky consacre le mois de mai au whisky français. Promotions, animations, dégustations… Plein de surprises en perspective, notamment à Paris au Golden Promise. Stay tuned.

Castan va ouvrir une micro-distillerie

Située dans la pampa occitane, la distillerie Castan s’est offert un bel espace pour accueillir les visiteurs en plein cœur d’Albi, près de la cathédrale : 114 m2, surface doublée par des caves voûtées, inaugurée la semaine dernière. Pssttt ! C’est dans cette boutique que vous pourrez acquérir les embouteillages de la distillerie ornées de lithographies de Toulouse Lautrec en étiquettes. Mais dès 2025, les lieux accueilleront en sus la Distillerie Albigeoise et son alambic Muller. En attendant, le Vilanova Signature #1 Tourbé Shed  arrive sur le marché : un single malt intensément phénolique, bio, affiné en fût de whisky tourbé d’Islay pour le 2e effet kiss cool. Un must, herbacé, gras, rond.

Ninkasi, retour à la brasserie via le whisky

La distillerie lyonnaise s’invite en grandes surfaces avec son Whisky de Brasseur aux couleurs flashy. Dans un premier temps, seule la région Rhône-Alpes en profitera. Mais si le succès s’emballe, on n’est pas à l’abri d’une sortie nationale. Amis Rhône-Alpins, on compte sur vous.

Artésia s’enfume

La distillerie TOS révèle son Whisky Tourbé – dans le Nord, on ne perd pas trop de temps à brainstormer sur les noms, il y a mieux à faire pour occuper les soirées. Le malt tourbé vient d’Ecosse, et sert de base à un jus gras, fumé, caramélisé sous la fumée, avec des notes végétales posées sur le bacon rissolé. Recommandé.

Fair ¡ viva Oaxaca whiskey !

Fair, la marque de gnôles en commerce équitable, lance son premier whisky. Un corn élaboré au Mexique, à base de maïs bleu, fermenté avec apport de levures indigènes, distillé en alambic philippin (les 2 passe se font dans le même bousin), vieilli 4 ans en fûts de bourbon sur place, avant un affinage en France de 10 mois en barriques de chêne limousin. Etonnant.

Nouveau millésime chez La Favorite

La petite distillerie de rhum martiniquaise se fend d’un Millésime 2017 séduisant en diable. Elevage en fûts de bourbon (6 ans), embouteillage à 46%, et une symphonie de fruits exotiques bien gras compotés dans le laurier. Top !

L’hommage d’Angostura

La distillerie de Trinidad livre un Distiller’s Cut en hommage à John George, qui fut son maître distillateurs pendant 40 ans. Un rhum léger mais séduisant, sec, avec des notes de vernis frotté à l’ananas (à moins que ce ne fût le contraire).

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