Des news, des scoops, des off, des avant-premières… La moisson hivernale de tout ce qui s’annonce dans les spiritueux entre aujourd’hui et la rentrée – bon, en vrai on en garde sous le coude.
1- Rozelieures en pointe
La distillerie lorraine, en pleins travaux d’expansion, en profite pour faire le ménage et ranger dans le même carton sous la marque Bellamira son gin, sa vodka, son pastis et son amer. Disponible en avril avec de nouvelles bouteilles et de nouveaux habillages, cela va de soi. Whisky ? Yes, whisky. Au même moment, vous pourrez compter sur la sortie d’un single malt fût unique 10 ans mûri en ex-fût de sauternes, et sur le retour du finish rhum HSE.
2 – Merlet fait ses gammes
Whisky français encore. La distillerie charentaise derrière le single malt Coperies va lancer en avril en grande distribution la gamme de blended malt St Sylvain. A un prix qui vous évitera de vendre votre dernier enfant + un rein : moins de 30 €.
3 – Arlett à Malibu
Whisky charentais, on continue. Arlett, le single malt de Tessendier, va prêter son nom à un blend 100% français qui cible le bar – on le trouvera également chez les cavistes à moins de 25 €, mais pas en supermarchés. Recette 30% malt, 70% blé, vieilli 3 ans en fûts de bourbon : simple, efficace, fait le job. Au rayon single malt, un Arlett finish pineau des Charentes embouteillé à 52% et ma foi très réussi arrive en mars en édition limitée (1.000 bouteilles dispo chez une poignée de cavistes). Un lot plus important suivra en septembre, mais à 48% « seulement ».
4 – Armorik met les voiles
On reste en France – ou pas loin : en Bretagne. Warenghem lâche mi-mars le 6e batch de son 10 ans, qui replace un peu plus le curseur sur le fût de bourbon. Et s’associe pour la seconde fois (la première, en pleine épidémie, est passée un peu à l’as) aux Fêtes maritimes internationales de Brest le temps d’une mignonne sherry bomb élevée en butts et hogsheads d’oloroso.
5 – Eddu à toute vapeur
On n’arrête plus les Bretons. Vous avez sûrement entendu parler de Kedajenn, édition limitée match retour avec le rhum Montebello – les fûts d’Eddu expédiés en Guadeloupe pour accueillir du rhum reviennent à l’envoyeur pour un finish sur le whisky de sarrasin. Mais ce n’est pas tout. Car le cœur de gamme de la Distillerie des Menhirs bouge également : dès la rentrée prochaine, le Diamant et le Gold perdront leurs noms pour passer en compte d’âge 15 ans et 10 ans, tandis que la tribu Le Lay brainstorme pour rebaptiser le Silver. Mieux ? Une nouvelle référence permanente affinée en fûts de pineau des Charentes va rejoindre l’offre : Dorn Ha Dorn (« main dans la main » au Breizhistan). J’en garde un peu sous le coude, car on déborde de projets excitants dans le Finistère.
6 – Escagnan, du single malt en terre d’Armagnac
Déjà disponible sur le marché, mais mérite une piqûre de rappel. Après 2 moonshines sympa, les frangins Leroux présentent leur premier single malt, Cavalcade, un petit batch assemblant 4 fûts. Deux ans et demi en barils de bourbon, puis six mois sous oloroso et hop, rebelote, alliance scellée quelques semaines en tonneaux de bourbon. La petite distillerie d’Eauze utilise une orge locale et travaille ses 2 passes dans le même alambic charentais. A l’arrivée, un très joli jeunot, grassouillet et expressif, livré en coffret bois.
7 – Vilanova tout bio
Castan sort en avril son Vilanova Signature #2 Shed, un single malt tourbé mûri 3 ans en barils de bourbon puis anabolisé en fûts d’Islay. Malt tourbé sur fût tourbé : attendez-vous au big bang. Cette cuvée bio marque en outre la conversion de la distillerie occitane puisque, à l’avenir, tous les embouteillages seront organic.
8 – Un historique du whisky français raccroche
Bruno Mangin, fondateur de la Brasserie Rouget de Lisle et des whiskies BM Signature, prend sa retraite. L’annonce, dans Whisky Magazine, a suscité une énorme émotion, mais si vous étiez en vacances ou coincés dans une caverne sans wifi avec des chipolatas dans les oreilles, il s’en explique ici.
9 – Bradis et Planète Bière déménagent
Planète Bière lâche le 104 (dans le XIXe) pour les beaux quartiers, puisque c’est finalement à l’Espace Champerret que se tiendra le salon de dégustation, sur trois jours au lieu de deux les 6, 7 (journées publiques) et 8 (pro) avril. Pour cette 10e édition, les amateurs de fines mousses pourront faire leur marché grâce à un système de vente à emporter. Bonus pour les pro : le 8 avril, Bradis, le salon dédié au matériel et matières sèches de la brasserie-distillation, se tiendra dans le même espace.
10 – Et de 3 chez Torabhaig
La petite distillerie de Skye, gros coup de cœur dans la communauté des amateurs français, dévoile le 3e chapitre de sa Legacy Series : Cnoc Na Mòine (à vos souhaits), une expression puissamment tourbée comme il se doit, mais tempérée pour la première fois en fûts de xérès pour une partie de l’assemblage. La « colline de tourbe », traduction approximative de son nom, marque ainsi une étape supplémentaire vers un futur Torabhaig 10 ans.
11 – Loch Lomond se démultiplie
Après la gamme Noble Rebel (3 jeunes blended malts définis par profils aromatiques), la distillerie écossaise présente en France Spearhead, un single grain à destination du bar. Rappelons que Loch Lomond est l’une des rares maison à distiller aussi bien des whiskies de malt ou de grain.
12 – Drouin planque sa blanche en Amphore
(Non, ce n’est pas le sous-titre de Razzia sur la schnouf.) La maison de calvados Christian Drouin a fait mûrir sa Blanche bio en amphore de 700 l pendant six mois, le temps de l’assouplir sans rien lui faire perdre de sa fraîcheur et de sa puissance. Livrée à 60% (si on ne vous le dit pas, vous ne le sentez pas), cette eau-de-vie de cidre martienne tire sa matière d’un unique verger où fricotent une vingtaine de variétés de pommiers. Totalement dingue ! Attention série limitée : 1.400 bouteilles à la louche.
What else ? La série Experimental accueillera en avril un Arran Angels : 19 ans après avoir expédié ses fûts sur l’île écossaise pour y bercer du single malt pendant 19 ans (à l’époque, la SWA avait crissé), Drouin les a récupérés pour y loger le temps d’un finish de six mois un calvados de 13 ans. Pomme mûre caressée par la céréale, tannins velours, peps en bec : miaou !
13 – Manao planque son blanc en amphore
(Décidément.) La terre cuite s’invite souvent dans les chais de spiritueux dernièrement. La distillerie de rhum tahitien, qui fête cette année ses 10 ans, présentera donc au Rhum Fest son Amphore, un blanc ranci en… en quoi ? Oui, merci de ne pas vous laisser distraire : en amphore, de 320 l. Une cuvée élaborée majoritairement (62%) à base de canne polynésienne To Ute et dont la France recevra généreusement… 150 quilles. Restez calmes.
14 – L’armagnac au sommet
Au salon Be Spirits, si je m’écoutais, je ne lâcherais pas le stand du BNIA. Depuis que j’y ai découvert les single casks bruts de fûts millésimés de la Maison Fontan, l’an passé, j’hésite à partager l’info. Alors, bon, OK, parce que c’est vous : une cuvée 2011 a augmenté le catalogue à mon insu, embouteillée en 2023. Ugni blanc, enflaconné à 51,8%. Et c’est merveilleux.
15 – Un gin de bâtard
L’Alambic bourguignon, sur sa marque Sab’s, s’apprête à nous servir un Gin de Bâtard. A base d’alcool vinique, vieilli sur lies en fûts de vins de batârd-montrachet. Un sipping gin très fin, à la jolie sucrosité, et qui ne vous traitera pas de tous les noms si vous lui clouez le bec dans le tonic.