A l’occasion du Whisky Live 2019, Néstor Ortega Maître Distillateur de la distillerie vénézuélienne revient sur son travail pour Whisky Magazine. Santa Teresa demeure pionnière au Venezuela tant dans le process de distillation que celui du vieillissement. Aujourd’hui c’est aussi une entreprise qui s’implique dans la réhabilitation d’ancien membres de gangs armés. Une démarche unique dans le monde du rhum.
Quelle est selon vous la spécificité de votre distillerie ?
L’Hacienda Santa Teresa a été fondée en 1796, cela représente plus de 220 ans de tradition dans l’artisanat du rhum. Ron Santa Teresa est la toute première marque déposée au Venezuela (1909) et la distillerie la plus ancienne du pays.
Nous produisons des Single Estate de qualité, ce qui signifie que tout le processus se déroule sur notre terroir, nous nous approvisionnons nous-mêmes en canne à sucre, nous faisons la fermentation, la distillation, le vieillissement et l’assemblage à l’Hacienda. Avec plus de 100.000 barriques en vieillissement, nous stockons une très grande quantité de jus, qui assure nos « réserves » pour les années à venir.
« Nous ne faisons que du rhum, c’est la seule chose que nous faisons et la seule chose que nous ferons jamais. »
C’est une entreprise familiale que dirige la famille Vollmer depuis cinq génération. Une lignée qui a commencé pendant la lutte pour l’indépendance lorsque « Panchita » Ribas, l’arrière-arrière-arrière-grand-mère de notre actuel PDG, Alberto Vollmer, a été sauvée par un ancien esclave après que toute sa famille ait été tuée. Nous sommes depuis toujours très attaché à la vie dans notre communauté. Notre Hacienda accueille le Projet Alcatraz, un programme de réhabilitation des gangs qui a produit des résultats étonnants, ainsi que plusieurs autres investissements sociaux tels que Community Rugby, Casas Blancas pour le développement urbain et Invictus pour la réhabilitation des détenus de prisons. Nous abordons la vie de front et nous sourions face aux défis.
Pour l’expression présentée dans le Yearbook 2019 , quel est le processus de développement ?
Santa Teresa 1796 est un rhum audacieux et élégant vieilli selon la méthode artisanale Solera qui donne un résultat sec, doux et équilibré. Au nez, appréciez sa variante aux arômes de fruits teintés et aux notes boisées évoquant l’élevage en fût de chêne. Quand vous essayez Santa Teresa 1796, vous découvrirez la palette stratifiée, un goût unique de noix, cuir, vanille, cannelle, cannelle, chocolat noir, pruneaux, des notes de miel et de poivre.
Comment définiriez-vous le Santa Teresa 1796 ?
Ce rhum a été lancé au Venezuela en 1996 pour marquer les 200 premiers ans de l’Hacienda. Tout d’abord, l’inclusion d’un Pot Still artisanal : jusqu’à ce point (depuis 1905), tous les rhums de Santa Teresa provenaient d’alambics de colonne. Afin de gagner en complexité, la composition est faite à partir de trois alcools de base différents : alcool léger de la 4ème colonne, alcool lourd de la 1ère colonne et alcool artisanal de notre Pot Still.
Ces liquides sont vieillis séparément dans des fûts de chêne blanc américain d’occasion pendant une période allant de 4 à 35 ans, puis mélangés ensemble. Cela m’amène au deuxième élément qui différencie Santa Teresa 1796 du point de vue du produit : l’incursion dans la méthode Solera pour la fabrication du rhum. Jusqu’alors, cette méthode artisanale n’était réservée qu’aux producteurs de xérès et d’eau-de-vie. Santa Teresa 1796 est devenu le premier añejo à utiliser cette méthode. Elle permet de mélanger une grande variété de saveurs et d’arômes dans un liquide qui aura toujours le même goût.
Santa Teresa 1796 est doux, sec et équilibré, idéal à boire pur, sur glace, avec de l’eau gazeuse ou bien en cocktails.
Quels sont vos projets pour l’année à venir ?
Nous allons continuer à nous concentrer sur Santa Teresa 1796 et à conquérir les cœurs et les esprits des barmans et des consommateurs en leur disant qui nous sommes et notre objectif de transformer la vie des gens.