L’année 2014 est à la fois proche et lointaine ! Loin parce qu’au compteur ça dépasse la décennie mais proche parce qu’à la vitesse où tourne le monde du whisky, on a le sentiment que les années passent aussi vite que les pintes se vident au pub. Pour Kingsbarns c’est la même chose. Vous tournez le dos et voila que la distillerie des Lowlands sort une référence âgée d’une décennie et bien sûr personne ne l’a vue venir.
Au Royaume-Uni et particulièrement en Ecosse, certains noms passent largement au-dessus, de la pierraille séculaire du mur d’Hadrien. C’est le cas de la famille Wemyss, qui possède des activités liées de près ou de loin au whisky. On retrouve dès 1840, une distillerie sur les terres de la famille dans le Fife, la région côtière qui fait face à Édimbourg.
Fife qui abrite par ailleurs, ce qui est considéré comme l’un des plus anciens parcours de golf au monde : St Andrews. Vers 2010 précisément non loin du terrain de golf, la famille investit une poignée de millions de livres pour réhabiliter une ferme et en faire une distillerie moderne.
Une distillerie bien née
Bien installée dans le paysage du négoce de whisky, la famille Wemyss bénéficie d’une réputation qui lui permet de mettre rapidement en route le projet. En 2014 les alambics sont mis en route et rapidement la distillerie atteint les 200 000 litres d’alcool pur par an en production.
Modeste à l’échelle écossaise, la capacité de production de la distillerie lui permet de lancer sur le marché français la première référence officielle : le Dream to Dram.
Légers et fruités, la Lowland signature
Voici à présent le Kingsbarns 10 ans, une expression typique du style Lowlands. Produit à partir d’orge locale, la distillation est lente et le choix de couper les têtes de distillations tôt, préservant ainsi les notes légères et aromatiques du distillat en limitant les notes lourdes et sulfureuses. Ces choix techniques visent à obtenir un spiritueux léger, avec une signature qui sent bon les fruits et les fleurs.
Élevage complexe mais soigné
Avec 9% des distillats élevés en ex-fûts de Bourbon apportant des composés vanillés (vanilline) et des notes tropicales (coco, banane), issus de l’interaction entre le bois et l’alcool résiduel du Bourbon. Puis 10 % de barriques STR (Shaved, Toasted, Recharred) initialement utilisées pour le vin rouge, subissent un raclage, un toastage et une réchauffe. Ce traitement intensifie ajoute des notes épicées (poivre, clou de girofle)
L’assemblage de ces deux types de fûts permet d’équilibrer la douceur vanillée des ex-Bourbon avec la complexité épicée des STR, tout en préservant le caractère fruité du distillat. Une signature qui sonne presque comme un must-have.
Nez : Dominante florale (fleurs d’été) et fruitée (banane mûre, fruits tropicaux), soutenue par des notes de vanille (issue des fûts de Bourbon) et d’abricot.
Bouche : Texture onctueuse mêlant fruits cuits (compote de pommes au caramel, ananas confit), fruits rouges et épices..
Finale : Agrumes confits (zestes d’orange, pamplemousse) et une touche épicée (gingembre, cannelle) sur une belle finale où le bois s’est intégré à merveille au distillat.
Kingsbarns 10 ans – 70 cl – 46% – 87 € (réseaux cavistes)



