Gin Lane : le gin français trace sa route au WLP

L’idée de départ, c’était de proposer à la catégorie du gin de se retrouver sur le plateau de dégustation du Whisky Live. Le salon est par essence une grande messe où se rencontrent passionnés et professionnels autour des spiritueux. Depuis une dizaine d’années, on a créé des espaces dédiés à certaines familles : la Rhum Gallery, le Cocktail Street, le Saké District, ou plus récemment le Patio des Agaves. La Gin Lane s’inscrit dans cette logique. Elle est née en 2023, dans un format encore un peu informel, mais avec cette ambition : offrir un véritable parcours de dégustation au cœur du salon.

On est monté en puissance. Le gin est une catégorie challengée commercialement. La catégorie reste encore pour le moment peu dynamique en termes de ventes. Mais c’est justement ce qui rend notre engagement important. Le Whisky Live permet de mettre en lumière des catégories parfois en retrait. En trois jours, on donne la parole aux marques, on accompagne les amateurs dans leurs découvertes, on facilite les échanges avec les producteurs. Et côté professionnels, on aide aussi à cadrer l’offre, parce que la catégorie gin est aujourd’hui extrêmement large. C’est un peu le rôle de la Gin Lane : répondre à ce besoin d’orientation dans un univers très dense.

C’est plus modeste que d’autres espaces comme la Rhum Gallery, qui bénéficie d’un dispositif complet tout comme bien évidemment le whisky. Mais on a voulu créer un vrai point de départ pour le parcours : un stand personnalisé, pensé pour être le plus “Instagramable” possible. Ce stand accueille un back-bar partagé, animé par quelqu’un de l’équipe, qui connaît bien les marques présentes. C’est une invitation à la dégustation, mais aussi un espace d’échange en parcourant les différentes origines, notamment géographiques, ou organoléptiques. Et ensuite, on oriente les visiteurs vers les distilleries présentes ailleurs sur le plateau. Il y a un vrai sens du cheminement : par exemple, le gin Isle of Harris sera sur le back bar de la Gin Lane, puis on peut prolonger la découverte vers le stand de la distillerie.

On devrait être à 60 % de gins français et 40 % d’internationaux. Il y a une très belle présence des productions hexagonales. Ce qui est passionnant, c’est qu’on pourrait pointer partout sur une carte de France la présence de gin : des gins de l’Est, de l’Ouest, du Nord, du Sud… Chaque région utilise des matières premières locales. Il y a une vraie dimension de localité. Et ça se reflète dans les recettes. Et ça, c’est fascinant.

On est clairement dans une approche dégustation. On n’est pas du tout sur une découverte mixo. Les gins présentés sur la Gin Lane ont un vrai ancrage dans leurs recettes, dans leurs ingrédients. On est là pour les goûter “neat”, pour comprendre leur construction aromatique. C’est aussi ce qui rend la France intéressante : la diversité des approches, la richesse botanique, les choix locaux… Le gin est bien plus qu’un spi festif. Ce qui est certain, c’est que s’il y a un endroit où le gin peut prendre la parole aujourd’hui, c’est bien au Whisky Live.

Moi, j’adore ça. Le gin français fait bouger les lignes dans l’industrie des spiritueux. C’est une catégorie extrêmement dynamique, créative, mais volatile aussi : beaucoup d’acteurs arrivent et repartent très vite. Des gens de tous horizons s’y lancent. On a aujourd’hui plusieurs centaines de marques françaises sur le marché. C’est vertigineux pour le consommateur. Et c’est justement une autre raison d’être de la Gin Lane : cadrer cette offre pléthorique, jouer un rôle prescripteur, aider à faire des choix.

Oui, cela dit beaucoup de la maturité atteinte par la scène française. Depuis 20 ou 30 ans, la France produit du gin de manière intense et passionnée. On n’est plus dans un rapport festif et banal au produit, mais dans une vraie logique de dégustation. Les consommateurs sont prêts à débourser plus de 15 € pour une bouteille. Ça dit que de manière assez habituelle, que la France a réussi à s’appropier les codes d’une catégorie qui était extrêmement marquée par les anglo-saxons pour les réinterpréter à sa façon, en fonction des régions, de leur histoire, de leur culture, de leurs aromatiques locales aussi.

Je pense par exemple en Bretagne à Maloin’s, un gin de Saint-Malo, produit intra-muros. Ils utilisent des algues comme aromatiques, en lien direct avec leur environnement. C’est ce genre d’initiatives qui donnent du relief au gin français, qui en font un produit singulier, ancré.

Oui, très clairement. La durabilité, par exemple, est une tendance forte. Des marques comme Anaë, ou encore Citadelle — pionnière en France avec GVine —, s’engagent dans des démarches très intéressantes. Anaë travaille vraiment la notion de terroir dans ses recettes et ses séries limitées. Ces initiatives trouvent leur place sur la Gin Lane, qui se veut, modestement, une boussole de la catégorie dans le cadre du salon.

• New Angouleme Gin (Maison Daucourt)
• Anaë Gin
• La Note Sauvage
• Melifera
• Djin Spirits
• Epicurean Spirit
• Gin By Fred
• Distillerie Du Mont Blanc
• Hendrick’s Original
• Hendrick’s Oasium
• Cap Gin
• Nikka
• Engine
• Number 3
• Christian Drouin
• Isle Of Harris
• Gin Mare
• Drumshanbo
• L’acrobate
• Antidote
• Citadelle
• Bears Brothers

Informations pratiques :
Événement : Gin Lane – Whisky Live Paris 2025
Lieu : Grande Halle de La Villette