Avez-vous passé un bel été? Sachant pertinemment qu’une fois le Bergasol rebouché pour de bon une seule et unique question vous taraude jusqu’à la fin septembre et vous aide à supporter la rentrée – quoi de neuf au Whisky Live Paris? –, je me garderai bien de vous laisser mariner.
Quoi de neuf au WLP ?
Pour la première fois dans l’histoire de la Villette, un événement occupera la totalité de l’espace disponible. Traduction: le WLP grandit encore – il paraît que c’est la crise, mais le mémo s’est perdu sur le chemin de la Grande Halle –, et s’empare de l’auditorium en sous-sol. Un escalier secret intérieur (au niveau du Saké District, ce n’est pas moi qui vous l’ai dit mais retenez bien l’info) et un autre à l’extérieur y conduiront les chanceux vers 4 événements.
Dans l’ordre, la remise des French Drinks Awards (la déclinaison française des World Drinks Awards) le vendredi 26 septembre, sur invitation. Le lancement mondial de la marque de rhum barbadien Stade’s, avec Alexandre Gabriel en MC, le samedi – un quota de places offert aux premiers arrivés: vous savez où se planque l’escalier. La présentation en avant-première mondiale, le dimanche sur invitation happy few, d’un Glenlivet 85 ans embouteillé par Gordon & MacPhail. Et enfin l’organisation du premier Saké Master, concours du meilleur sommelier de saké, qui se déroulera toute la journée du lundi.
Ce WLP sera placé sous le signe du Pavillon France, avec un focus exceptionnel sur les eaux-de-vie françaises. On y retrouvera notamment – accrochez-vous au parasol – 27 marques et distilleries de whisky français déployant un stand (sans compter les craft de The Avant Gardist). Oui: 27. Gardez les jambes surélevées, je vais chercher les sels.
Je garde prudemment le reste des infos pour ma chronique pré-WLP. Une dernière bille pour patienter? Vous découvrez pour la première fois la plus grande distillerie de whisky chinoise, Laizhou, qui coule aussi bien du grain que du malt. Quand je dis « grande », pour vous donner une idée: depuis son ouverture en 2021, Laizhou a rempli plus de 400.000 fûts.
Côté France
Le whisky français gagne discrètement en âge, les stocks mûrissent et voilà bien une excellente nouvelle. Honneur au pionnier du French single malt: le Breton Armorik, dévoile fin septembre son premier 18 ans, vieillissement fûts de sherry/fûts de sauternes, qui intègre la gamme permanente. Et un Yeun Elez (tourbé) 8 ans triple cask. Chez Rozelieures, ce sont 3 comptes d’âge qui déboulent de Lorraine: un 8 ans, un 10 ans, un 18 ans. Hip, hi, hip?
Un peu plus tard dans l’automne, on attend un 18 ans chez BM Signature. Ce diable de Bruno Mangin, près de deux ans après avoir démantelé sa distillerie, a décidé qu’il se faisait tartir à la retraite et que les croisières du troisième âge ne lui seyaient pas au teint. Il s’apprête donc à allumer les 2 alambics armagnacais rachetés cet été à Jean Donnay, fondateur de la Celtic Whisky Compagnie, dont le fameux Orthès qui a coulé les tout premiers Glann Ar Mor. Bruno is back: hold my whisky!
L’Alsacien Hepp (qui vient de reprendre la marque Roborel de Climens) repackage toute sa gamme permanente et l’enrichit d’un 13 ans et d’un 15 ans. A découvrir au WLP. Benjamin Kuentz sort son Peaty Dernier, un blend tourbé issu de 4 distilleries françaises: vous allez voir qu’après s’être approprié l’Irish Coffee ce trublion va nous réinventer le Penicillin!
Et à part le whisky? Dartigalongue refond et rhabille toute sa gamme d’armagnacs: à découvrir devinez où? Fin septembre à la Villette – laissez-moi une petite place autour du stand.
Des nouvelles d’Ecosse
Le nouveau Johnnie Walker Blue Label Ultra créé par la master blender Emma Walker se loge dans la bouteille la plus légère au monde, puisqu’elle pèse (nue) 180g pour 70cl. Sachant que les bouteilles carrées sont toujours beaucoup plus fragiles, Johnnie Blue a dû arrondir les angles pour éviter la casse. Et a adopté une silhouette en « goutte » – imaginez une grosse gélule de verre.
La distillerie de Lochranza (Arran pour les intimes), qui fête ses 30 ans cette année, présente fin septembre (où ça? Bingo!) son premier embouteillage « local barley » élaboré exclusivement à partir d’une orge cultivée sur l’île.
Courage ou inconscience? Alors que l’industrie mondiale des spiritueux traverse une période turbulente, les frères Dale et Mark Winchester, qui avaient racheté les bâtiments à Diageo en 2004, vont remettre sur pied Coleburn. Fondée en 1897 et fermée en 1985 dans le désarroi du Whisky Loch, Coleburn s’offre au passage un master distiller de renom: Keith Cruickshank, qui quitte Benromach.
Ne tirez plus sur la génération Z !
L’industrie des spiritueux n’aime rien tant que blâmer ces jeunes adultes aux trop sobres penchants. Mais de récentes études publiées par Jefferies et l’IWSR indiquent que la Gen Z, l’âge aidant, a compris qu’on n’affrontait pas la dureté de ce monde à la Cristalline: la consommation d’alcool de cette tranche d’âge, tout en restant inférieure aux autres cohortes, a sensiblement augmenté, en particulier aux Etats-Unis, au Royaume uni et en Australie. En outre, leur consommation se porte davantage vers les spiritueux que la moyenne des adultes en âge de boire. Alors que les 35-54 ans ont tendance à décrocher, au même rythme que leur pouvoir d’achat.