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Benjamin Kuentz présente son Café Musette, interprétation raffinée du grand classique du bar irlandais en symbole de l’art de vivre à la parisienne.

C’est sans doute l’acte d’appropriation culturelle le plus osé d’une époque pourtant féconde en la matière. « L’éditeur de whisky français » Benjamin Kuentz a décidé de se réapproprier « à la française » un symbole liquide irlandais: l’irish coffee. Rien que ça. Et vient de lancer aux Deux Magots, dans le VIe arrondissement parisien, son Café Musette, à l’orée de l’été. L’histoire retiendra le pied de nez à la création originale, proposée au début des années 40 à Limerick au cœur d’un hiver de feu et de sang – et non le retard de planning.

Tout commence dans un établissement du marché Saint-Germain, avec des accords whisky-chocolat qui se terminent sur le caoua. Et si on tentait l’irish coffee? Benjamin Kuentz s’est déjà risqué sur des pentes plus dingues. Mais il imagine immédiatement les notes maltée et le croquant herbacé de son Végétal Musette se fondre avec délice sur le café. Et le résultat dépasse les attentes.

Oubliez la rondeur pataude du whisky irlandais: le single malt charentais de Kuentz affûte le cocktail, lui sculpte une silhouette sophistiquée. La recette en profite pour alléger les proportions de sucre, et surtout de whisky.

Reste à trouver un nom français pour attirer l’attention au cœur du Saint-Germain-des Prés d’Emily in Paris: Café Musette. Et à affiner le choix de la verrerie, crucial en termes d’image pour vendre le concept. Un joli verre à pied aux courbes années folles emporte les votes, et dûment engravé au nom du drink est proposé aux bars et brasseries qui le mettront à la carte – une vingtaine à ce jour en France.

Cherchez-le au menu parmi les boissons chaudes, quand il ne se glisse pas entre les desserts. Mieux: réclamez-le dans les bars à cocktails français, qui snobent encore l’irish coffee, porté partout ailleurs dans le monde par un revival sophistiqué. Avec une french touch et un air de valse musette, qui sait…

At home? Versez successivement dans le verre, 3cl de whisky, 1cl de sucre liquide, 1 café allongé. Topez de crème fouettée ou de chantilly pour un supplément de gourmandise, voire un mélange des deux si vous visez le juste équilibre. And « voilà! », comme disent les Anglo-Saxons. Pas trop de sucre, pas trop de whisky, pas trop de café, pas trop de crème: l’amertume, la douceur et l’alcool doivent s’enlacer, fusionner sans se dominer, parfait ménage à trois à la française.

Les jours de grand soleil, shakez sur glaçons le café allongé chaud jusqu’à ce qu’il refroidisse dans une mousse onctueuse (jamais de café laissé à refroidir dans un coin, malheureux!): le Café Musette se laisse servir en une version climatisée toute aussi raffinée.

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