A l’occasion du Whisky Live Paris 2019, Jean-Philippe Balay, gérant de l’Armagnac Domaine de Charron, répond aux questions de Whisky Magazine. Il dirige son domaine avec enthousiasme proposant des armagnacs d’une pureté et d’une richesse étonnante. Discret, l’homme relève le défi de développer l’Armagnac en Mixologie. Rencontre.
Quelle est selon vous, la spécificité de votre domaine ?
Le Domaine de Charron est un domaine familial et nous sommes des propriétaires récoltants. La culture de la vigne sur le réputé terroir des Sables Fauves, la distillation, le vieillissement dans notre chai, ainsi que la mise en bouteille sont effectués par nos soins. L’armagnac produit provient du cépage BACO 22A. Après un passage en fût neuf de chêne gascon, nos armagnacs sont commercialisés en Millésimes, à leur degré naturel, après un minimum de dix ans de vieillissement. Ils sont non réduits (aucun ajout d’eau pour diminuer le degré d’alcool) et donc tous « bruts de fût ». Ni sucre ni colorant n’est ajouté.
Comment définiriez-vous les expressions que vous produisez ?
Nos Bas-Armagnacs sont des produits authentiques, 100% naturels, issus du terroir du bas-armagnac Landais. En les commercialisant brut de fût, nous privilégions le caractère et la puissance des arômes de nos armagnacs, le baco apporte finesse, rondeur et longueur en bouche.
Pour l’expression présentée dans le Yearbook 2019, quel est le processus d’élaboration ?
Le millésime 2005 issu du cépage baco a été distillé à 53 degrés dans un alambic armagnacais. La totalité de la distillation a été logée en fûts de chêne neuf de 420 litres.Il atteint à l’embouteillage 50,1 % après part des anges. La distillation à bas degrés permet d’élargir la palette. Cela comporte des risques si le vin est mauvais mais si le vin est bon, le résultat est plus complexe et beaucoup plus riche. Au nez c’est une jolie palette marqué par des arômes de menthe poivrée, de camomille et de noisettes. En bouche les notes mentholées sont toujours présentes se mêlant à la douceur du sucre d’orge. La finale est longue et épicée, sur d’agréables arômes de noisettes et de massepain.
Quels sont vos projets pour l’année à venir ? Avant tout, l’objectif est de continuer notre développement en France et à l’export. Parallèlement je lance un nouveau produit dans les prochains mois. Je suis un amoureux de la Blanche (Armagnac non vieilli), je suis convaincu qu’il s’agit là d’un produit parfaitement adapté à la Mixologie. La rondeur combiné et la richesse des arômes ouvre de belles perspectives en cocktail. C’est mon challenge pour l’année à venir.
Comment voyez-vous votre marque dans cinq ans ?
Comme une marque restant fidèle à son authenticité et à son savoir-faire traditionnel. Il n’est pas exclu que l’on commercialise des produits plus jeunes que des millésimes de 10 ans, ils pourront se vendre plus facilement dans les bars.