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Construction de distilleries, remises en service, reconstruction, anniversaire : ça bouge pas mal chez nos voisins d’Outre-Manche.

Écosse

Loch Lomond Group a annoncé son intention de construire une nouvelle distillerie à Luss, sur les rives du Loch Lomond. Elle produira du distillat pour les marques Loch Lomond et Ben Lomond Gin, et, dotée d’un centre d’accueil pour visiteurs très complet, fera office de vitrine pour les single malts du groupe, à savoir Loch Lomond, Glen Scotia et Littlemill.

Parallèlement, deux distilleries du Speyside depuis longtemps silencieuses vont être remises en service dans les mois à venir. Appartenant à l’époque toutes deux à Distillers Company Ltd, Dallas Dhu et Convalmore furent victimes du vaste programme de fermetures de distilleries mis en place par DCL dans les années 1980. Dallas Dhu fut ensuite exploitée comme attraction touristique. Mais aujourd’hui, Aceo, la société mère de l’embouteilleur indépendant Murray McDavid, a fait part de son intention de restaurer les installations de distillation restées en l’état pour reprendre les activités de distillation. Coleburn, propriété de D & M Winchester Ltd, reprendra, elle aussi sa production d’eau-de-vie après d’importants travaux de rénovation.

Sur l’île de Skye, la florissante distillerie Talisker, propriété de Diageo, devrait être démolie pour faire place à un nouvel équipement doté de capacités de production accrues et de technologies durables. Aucun calendrier n’a été annoncé pour ce projet comportant la création, dévoilée en 2022, d’une gamme complète de services et d’installations d’accueil des visiteurs.

Toutefois, malgré l’optimisme que pourraient susciter les informations précédentes, tout n’est pas au beau fixe pour l’industrie du whisky écossaise, plusieurs grands distillateurs enregistrant une baisse significative de leur chiffre d’affaires dans un vaste éventail de marchés. Brown-Forman a annoncé son projet de mise en sommeil de sa distillerie Glenglassaugh, sise sur la côte du Moray Firth, avec l’intention de faire appel au personnel de production de la distillerie Benriach, que la firme américaine possède également, quand Glenglassaugh sera remise en service. Un rapport récemment publié par Brown-Forman signale une baisse de 22 % de son chiffre d’affaires au titre de son portefeuille « autres whiskeys » qui regroupe notamment Glenglassaugh et Benriach.

Sur une note plus positive, la distillerie Isle of Tiree a récemment commercialisé son premier single malt, en édition limitée à 800 bouteilles seulement, qu’il ne faut pas manquer de goûter si l’occasion se présente, malgré un prix élevé avoisinant 240 €.

Irlande

La renaissance tant vantée de la production de whiskey irlandais a subi un coup dur à la fin de l’année dernière, à raison de la mise sous administration judiciaire de la distillerie Waterford. Fondée en 2014 par Mark Reynier, Waterford a érigé le terroir au cœur de ses activités, mais confrontée à une conjonction de restrictions liées à la Covid, de taux d’intérêt élevés et d’une crise liée au coût de la vie, la marque a dû se battre pour survivre. Malgré la fermeture de la distillerie, M. Reynier a clairement indiqué qu’il allait lutter pour l’avenir de Waterford ; l’histoire n’est certainement pas terminée.

Cette année-ci marque le 200anniversaire de la fondation de la distillerie Old Midleton, comté de Cork, où Irish Distillers, son propriétaire, prévoit pour célébrer l’événement d’organiser une série d’événements et de lancements de nouvelles éditions, notamment avec la commercialisation de la plus rare et plus ancienne expression de whiskey produite par Midleton. Il s’agira du sixième chapitre de la collection Midleton Very Rare Silent Distillery, une expression âgée de 50 ans qui contient la dernière eau-de-vie produite par la distillerie Old Midleton qui ferma ses portes en 1975. Cette édition de 2025 clôt la série que rassemble cette collection débutée en 2020.

The Sexton, single malt de triple distillation élevé en fût de xérès, s’est imposé comme embouteillage très apprécié du grand public, distillé à Bushmills, sur la côte d’Antrim, Irlande du Nord. La première extension de The Sexton est depuis peu disponible dans les points de vente du secteur du commerce de passage mondial. Si la version « originale » ne comporte aucune mention d’âge, cette variante a été élevée pendant 11 ans en fûts de chêne français avinés à l’oloroso. Vendu 41 € hors taxes le flacon de 70 cl, c’est un excellent whiskey, très abordable, qui séduira les amateurs de single malts sous l’influence du xérès.

Angleterre

Un différend a éclaté entre la Scotch Whisky Association (SWA) et la English Whisky Guild (www.englishwhiskyguild.com) à propos de la définition du single malt anglais. Celle proposée, qui accorderait au whisky single malt anglais le même statut d’indication géographique protégée (IGP) dont bénéficient les whiskies écossais et irlandais, a été vivement critiquée par la SWA. Son porte-parole a déclaré à ce titre que « cette proposition vise à définir le whisky “single malt” anglais uniquement comme nécessairement distillé dans une seule distillerie, sans ajouter la production d’un distillat sur la base d’orge maltée dans un seul et même site. Cette définition, entièrement incompatible avec la réputation du whisky single malt qui a acquis sa notoriété grâce à son lien indissociable avec le lieu de production, porterait atteinte à la catégorie des whiskies single malt écossais. » Il faut s’attendre à de nouvelles évolutions dans les mois à venir.

[traduction de l’anglais par Christian-Martin Diebold]

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