©Christine Lambert
Elle est l'une des personnalités les plus lues de la communauté maltée. Sa voix compte double, Christine Lambert partage toutes les semaines, ses billets d'humeur sur whisymag.fr "Drôles de Drams". Journaliste, chroniqueuse, autrice, on lui doit la sortie en cette année, du Guide Hachette du Rhum et des 365 Lois de l'Amateur du whisky.
Comment choisir ? Au milieu d’une année sinistrée par le Covid, heureusement qu’il nous restait le whisky ! Alors… La dégustation du Glenlivet 80 ans embouteillé par Gordon & MacPhail, suivie par celle du Yamazaki 55 ans. Deux histoires différentes, deux partis pris diamétralement opposés mais deux moments qui donnèrent à goûter l’histoire du whisky. Ensuite, le retour du Whisky Live après une année sèche qui m’a semblée durer un siècle. La réouverture de Brora: même en Zoom, j’avais des frissons. Et, pour terminer, la visite de la nouvelle distillerie du Domaine des Hautes-Glaces, parce que ce que font ces gens-là, ça me bluffe – et je ne parle pas seulement de leurs eaux-de-vie.
Celui qu’on me servira. Et ce sera parfait.
Pffff. Je croise les doigts: la faillite de Zoom, Teams et Skype, le plus tôt possible. L’entrée dans la maturité du whisky français : on vit un bouillonnement créatif formidable, mais j’ai hâte que certaines distilleries particulièrement douées et prometteuses se concentrent sur leurs fondamentaux au lieu de sortir un batch Tartempion tous les deux mois. Je suis également avec attention ce qui se passe aux US. Espérons qu’avec l’enterrement des taxes Trump on puisse goûter plus souvent les bourbons, ryes et single malts de niche sans y laisser un œil et un rein.
Une ou deux idées de bouquins, dont une me trotte dans la tête depuis des années. Et surtout: des vacances. Longues. Sans visiter de distilleries si possible. OK, sur ce dernier point je déconne !
Un apaisement de la situation sanitaire qui autorisera la réouverture des frontières. Deux ans à quai, sans reportages à l’étranger, cela assèche un peu les méninges et l'écriture. On n’imagine pas à quel point une distillerie est une matière vivante, qui se touche pour se raconter. Mais j’adorerais également m’offrir un giga road trip sur les routes de France à la rencontre des distilleries, des plus iconiques aux plus oubliées.
Le 29 janvier, pendant le 'lock down", je suis allé à Haïti et j'ai mis le nez par hasard, dans un sherry-cask de chez Sajous (distillerie haïtienne). Et là, après 1 ans et demi en ex-fût d'Oloroso (NDLR Pata de Galina, de chez Lustau), l'un des meilleurs au monde, il s'est offert à moi comme un nouvel archipel. Dans le monde du rhum, les fûts de sherry sont inconnus. J'ai une envie énorme d'établir une connexion entre un rhum avec des congénères et ce type de fût.
Moi j'aimerai déguster attentivement les embouteillages de Version Française. En whisky français, je connais Armorik, Kornog mais pas cette gamme. Comme tu le sais, la tendance des agriculteurs producteurs m'intéresse énormément. En ce moment par exemple je me concentre sur des agriculteurs producteurs de spiritueux en Amérique Latine, c'est un continent inconnu. En même temps c'est souvent tout proche de soi que l'on fait les plus belles découvertes. C'est intéressant d'ailleurs, au moment où le monde se standardise de plus en plus, il y a chaque jours des micro-productions à la recherche de la quintessence végétale qui apparaissent. Elles cherchent à voler l'âme d'une poire d'une pomme. C'est magique !
J'ai hâte d'avoir le retour des rhums fans pour la sortie du Hampden Pagos qui est prévu très bientôt. Je suis curieux de voir qu'elle va être la réponse des "lovers". Avec Pagos nous sommes en train d'ouvrir une vraie voie. Et moi cela m'excite, c'est une nouvelle expérience. Je suis curieux de savoir si mon feeling est partagé avec les amoureux. Je cherche constamment le ping-pong, tu espères toujours une réponse en face de toi. Partager, c'est le mot.
De la liberté, de l'égalité et de la fraternité...comme vos pièces de monnaie françaises à l'époque. J'espère que le monde va dans cette direction avec du respect pour chaque être humain.
Evidemment, Whisky LIve Paris ! Le premier événement whisky en physiciel depuis longtemps (comment dit-on déjà ?) et une vraie parenthèse enchantée. Je m’y suis senti si bien que j’ai consommé davantage de cocktails sans alcool que de raison, mais ne le répétez pas... Les moments les moins mémorables furent les innombrables tastings en Zoom. Très amusants au début, et même franchement sympatoches, mais le sentiment de passer directement du statut de boomer à celui de zoomer auprès de ma progéniture goguenarde m’a laissé un goût un peu amer.
©Serge Valentin for whiskymag
J’ai quelques Port Ellen auxquels je n’ai pas encore goûté, mais s’accorderont-ils au champagne ? Cela reste à voir… Peut-être me lancerais-je enfin dans la mixologie un de ces jours et trouverais-je l’accord parfait entre un whisky et un champagne. Le Krugnish ou le Bollarbeg, ça vous dit ? Je vous tiendrai au courant en début d’année.
La découverte de tous ces nouveaux whiskies du monde entier qui commencent à être mûrs, et peut-être leur classement matriciel, en quatre segments. Les bons classiques (dans le style écossais), les bons atypiques (qui présentent un vrai style individuel), et les moins bons dans ces deux mêmes catégories. Bien sûr tout restera une affaire de goût personnel ; de plus je doute que je parvienne un jour à me départir de ce sentiment bizarre que je ressens parfois. Comment font-ils donc pour sortir un whisky aussi parfait en à peine trois ans ? Comment fait-on, par exemple, Shizuoka ?
Un tour d’Ecosse qui se trouve dans les tuyaux depuis trois ans déjà, y compris une énième visite de Brora et la découverte de son nouveau new-make… Là aussi, les séances Zoom, ça suffit !
Santé, bonheur, paix et sérénité. Tu t’attendais à quelque chose de plus original ? Aussi que mes vieux amis amateurs de whisky restent en grande forme en 2022. Hélas ! 2021 aura été assez impitoyable avec certains d’entre eux. Je pense à eux et leur souhaite tous les Malt Mill et Stromness au Walhalla du whisky.
©Grant Anderson
J'ai passé pas mal de temps avec Maureen Robinson (Master Blender pour Diageo, elle supervise également l'ensemble des malts, NDLR) et visitais à nouveau InchDairnie en goûtant les dernières expériences réalisées.
La bouteille la plus proche fera l'affaire
Croiser à nouveau les personnes en chair et en os, et trouver enfin, le moyen de contourner le Covid
Un nouveau livre, Sense of Place, sortira en Octobre prochain
Maxime Potfer
Je dirais l’ouverture du Rooftop de l'Hôtel Montesol et mon expérience Ibizenca avec une scène cocktail hyper intéressante et un cadre fou.
Je pense que pour repartir sur de bonnes bases et par ce que j’adore le rhum en hiver je serais sur un Enmore 95 de chez Velier
Je suis toujours l’évolution de l’offre en provenance du Japon et puis nous retravaillons avec la Maison du Whisky et l’Expérimental Group sur une offre de cocktails embouteillés. Je planche en parallèle sur un super projet d’ouverture à Ibiza ou je conçois un cocktail bar autour d’un agrotoursimo. Le projet s’appelle Casa Juntos et devrait ouvrir ses portes debut Mars.
Je pense que répondre la santé n’est pas superflu. Mais je dirais de pouvoir continuer à partager des moments autour de bars et que l’on reparte de plus belle!
Propos recueillis par Nicolas LE BRUN
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