La gamme Borderline lancée par la maison Darroze s’enrichit de deux cuvées affinées en fûts de Porto blanc et de Rivesaltes. Ces brandies gascons entendent démontrer le potentiel expressif de l’armagnac en dehors de son cadre réglementaire.
Un an après une première édition expérimentale, la maison d’Armagnac Darroze dévoile deux nouvelles références dans sa gamme Borderline. Conçue pour sortir volontairement du cahier des charges de l’AOC armagnac, cette ligne de spiritueux explore les possibilités offertes par des affinages inédits, notamment dans des fûts de vins.
Pour cette deuxième édition, la maison basée à Roquefort (Landes) propose deux finishs : l’un en barriques de Porto blanc, l’autre en fûts de Rivesaltes. Dans les deux cas, l’objectif est le même : observer comment l’empreinte aromatique de grands vins européens dialogue avec des eaux-de-vie gasconnes longuement vieillies.
Une démarche assumée d’expérimentation hors appellation
Avec Borderline, Darroze revendique un positionnement atypique dans le paysage des spiritueux français. À la différence de ses armagnacs millésimés, ces brandies ne peuvent pas revendiquer l’AOC. En cause, une dernière phase d’élevage réalisée dans des contenants ayant contenu d’autres alcools ou vins, ce que la réglementation interdit pour l’appellation armagnac.
Pour Marc Darroze, président de la maison familiale, il ne s’agit pas d’un reniement mais d’un prolongement : « Ce dernier voyage permet de révéler d’autres facettes du terroir gascon », indique-t-il. Une manière de libérer le potentiel de ses eaux-de-vie, tout en poursuivant une logique artisanale et maîtrisée du vieillissement.
La première cuvée (993 bouteilles), issue d’armagnacs millésimés 2018 et élaborée à partir du cépage baco, a été affinée dix mois dans des barriques de Porto blanc. Ces vins portugais, vinifiés à partir de cépages autochtones comme le Gouveio ou la Malvasia Fina, ont laissé des notes de miel, de verveine, de fleur d’oranger et d’amande. L’élevage a débuté en janvier 2024, dans des conditions hivernales favorables à une extraction lente et progressive.
Le second finish (997 bouteilles), plus intense, repose sur un élevage de douze mois dans des fûts de Rivesaltes ayant contenu du grenache noir. L’eau-de-vie d’origine, vieillie six ans en pièces de 400 litres, a évolué vers un profil plus complexe, marqué par les fruits confits, le chocolat, les épices douces et la torréfaction. Aucun soutirage n’a été effectué pendant cette phase d’affinage, afin de préserver la concentration aromatique.
Port cask Finish et rivesaltes cask Finish : 70 cl, 49 %