Des nouveautés produits, des news en avant-première, des off à ébruiter: voici la moisson d’infos glanées en grande partie au salon BeSpirits, qui anime joyeusement nos hivers. Gros focus whisky (on ne se refait pas), français pour l’essentiel.
Des nouvelles de l’IG whisky de France?
Ça avance. Dans tous les sens. Et parfois à reculons. Le cahier des charges poursuit ses allers-retours entre la Fédération du Whisky de France et l’INAO, et s’enrichit. On se dirige vers un modèle brassé-fermenté-distillé-vieilli en France, à base de céréales françaises, avec des alambics dont la taille serait limitée, et où coexisterait 2 sous-catégories de whisky. Je vous en dis plus dès la semaine prochaine – sauf si je change d’avis.
La Distillerie du Vercors joue le Craft
Le duo Cordelle à la tête de cette petite distillerie particulièrement innovante – la première à avoir mis en place un alambic sous vide chauffant à basse température – présente L21H-5, le premier tome d’une future collection Craft by Séquoia. Un small batch délicieusement rustique, aux notes un peu terreuses et épicées de malt torréfié.
Chaque cuvée sera issue du même lot d’orge maltée, brassée, fermentée et distillée dans la même fenêtre de tir, et logée en différents types de fûts dont une partie servira à cet assemblage. Son nom? Le code maison pour l’inventaire des fûts: L pour non tourbé, 21 pour l’année de distillation, H pour le mois d’août, 5 pour le nombre de manipulations dans les fûts. Meilleure nouvelle? Un prix anti-crise inférieur à 50€. Sortie fin mars.
Rozelieures plonge dans le rhum
Ces diables de Dupic aiment le rhum, et pas seulement le whisky tourbé. Les Lorrains se sont donc amusés à faire vieillir du rhum pur jus coulé à la distillerie du Simon (en Martinique), propriété d’HSE avec qui Rozelieures collabore depuis des années. Nazca (nom de la plaque tectonique qui remonte sous les Antilles), très marqué par les notes de malt, a donc pioncé dans des fûts de whisky maison (ex-bourbon et sherry) entreposés dans le chai de la malterie. Sortie en avril.
On se précipite à la boutique éphémère des merveilles
Piqûre de rappel last minute: vous avez jusqu’au 15 février pour vous précipiter au 20 rue d’Anjou à Paris pour découvrir et surtout déguster les nouveautés du catalogue Foundations 2025 de LMDW. Exceptionnellement, une centaine de single casks et éditions limitées se dévoileront à portée de lèvres. Go, go, go!
Eddu les pieds dans le vin
La distillerie des Menhirs sort en avril une trilogie “Carnets de voyage”, soit 3 petits batchs vieillis en double maturation fûts de cognac puis de vin: Bordeaux (5 ans sous cognac puis 3 ans en tonneaux de Saint-Emilion Rol Valentin), Bourgogne (5 ans puis 3 ans en fûts de Corton Maréchaudes) et Côtes-du-rhône (3 ans puis 2 ans en barriques de côte-rôtie). Trois territoires, trois profils très différents, embouteillés à 46%.
A part ça, en mai le Gold devient officiellement un 10 ans, à côté de l’ex-Diamant passé en compte d’âge officiel 15 ans, et du Graal 21 ans dont on salue la 2e cuvée. Bravo les Finistériens!
Armorik: chéri, j’ai rétréci la distillerie!
Restons en Bretagne, du côté de Lannion cette fois, où le pionnier du whisky français est en train d’installer sa micro-distillerie, dans les anciens abattoirs de la ville – où ils logent déjà leur tonnellerie. Une jolie petite unité de brassage en cuivre achetée d’occase aux Pays-Bas (elle trône encore sur sa palette, à peine déballée sur la photo) capable de lâcher 300 l de bière par semaine ira côtoyer tous les alambics à liqueurs historiques de Warenghem.
Objectif: ressusciter la bière Diwall chez Warenghem et, surtout, se lâcher en R&D pour concrétiser les idées les plus folles. Si tout va bien (vous avez remarqué comme on commence prudemment ainsi 80% de nos phrases en ce moment?), la micro-distillerie sera opérationnelle avant l’été.
D’ici là, le nouveau 10 ans arrivera sur le marché (en avril), et il abandonne désormais les millésime pour devenir un embouteillage permanent, calé peu ou prou sur la merveilleuse édition 2024. A peu près en même temps, on accueillera un Armorik Small Batch Chouchen, assemblage de vieillissements sous chêne breton et fûts d’hydromel: si vous vous l’arrachez, cette édition limitée pourrait être pérennisée. No comment (#LesVraisSavent).
Du nouveau (of course) au Whisky Live Paris
Je sais, vous aussi vous vous demandez quelles surprises va bien nous réserver la prochaine édition du WLP – mais les organisateurs lâchent moins d’info qu’un producteur de cognac en crise, c’est vous dire. Sachez néanmoins que l’espace VIP, qui a gentiment doublé, s’agrandit encore (à ce rythme, dans 5 ans il dépasse le plateau). Oui, wOw avec la bouche en O au milieu! L’espace spiritueux français (hors whisky) lui aussi gagne du terrain – re-wOw. Et un quartier Little Italy devrait s’inviter aux agapes. Je vous en dis davantage dès que.
Fontagard Folle blanche et folle rouge
Fontagard sort une édition limitée Folle Blanche de son PNDC: les whiskies de l’assemblages ont vieilli en fûts de cognac et pineau des Charentes 100% issus du cépage Folle Blanche, avant de finir dans une bouteille folle rouge. Impossible de rater la quille vermillon mat, clin d’œil à l’esthétique lupanars du XIXe siècle – ah, on me dit que non.
Dans l’onglet « off de chez off », la distillerie charentaise dévoilera en juin un whisky « passé-par-une-maturation-innovante-qui-n’entre-pas-dans-le-compte-d’âge » (traduire: pas du fût de bois), un truc jamais vu « mais-non-on-peut-pas-en-dire-plus ». On joue aux devinettes?
Les World Drinks Awards France passent en mode full category
Pour leur première déclinaison french en 2024, les célèbres WDA s’étaient limités à récompenser les whiskies et gins français. La prochaine édition, dont les résultats seront révélés la veille du WLP, accueillera toutes les catégories de spiritueux made in chez nous. Producteurs, envoyez vos échantillons!
Secret Speyside, bis repetita
La très belle collection de single malts rares de Pernod Ricard devrait décliner en France son second set dans les mois qui viennent. Au menu: un Miltonduff 24 ans, un Imperial 27 ans (sous le nom A’Glac Charran), un Braeval 26 ans, une paire de Caperdonich (peated et unpeated) 27 ans et un Glen Keith 31 ans. Toutes les quilles du premier set, sorti en 2019 à des prix nécessitant le trafic d’au moins un organe vital, sont encore disponibles, à l’exception du Longmorn. Attendons de voir le nombre de chiffres avant le signe €.
InchDairnie se fait malt
Après son magnifique RyeLaw, un whisky de seigle accueilli sous les applaudissements, la jeune distillerie du Fife sortira bientôt son premier single malt: KinGlassie. Un 8 ans d’âge très tourbé (50 ppm) mûri 5 ans en fûts de bourbon refill puis 3 de plus en barriques de sherry amontillado. Hâte!