L’avenir du whisky passera-t-il par l’Angleterre ? En quelques années, sept précisément, le whisky anglais s’est gentiment installé dans le panorama des malts de qualité. Parmi les distilleries fumantes au sud du Mur d’Hadrien, Cotswolds Distillery est certainement l’une des plus emblématiques. C’est ici, entre les collines verdoyantes du parc naturel des Cotswolds, que Daniel Szor a bâti la distillerie de ses rêves. En décochant coup sur coup ces jours-ci le Reserve Single Malt et un 5 ans à 60,6%, Cotswolds Distillery poursuit son rêve et excite un peu plus notre goût pour les malts en majesté.
Sur le papier, c’est le paysage idéal des personnages de légende. Un peu à l’image de la Comté des Hobbits, le parc naturel des Cotswolds fait tellement carte postale qu’on le croirait photoshopé. Et pourtant, c’est ici, au cœur du Gloucestershire, au nord-ouest de Londres, qu’il y a quelques années, un ancien financier américain pose ses valises, convaincu que le terroir de la région, sa richesse botanique et agricole, feront une excellente base de distillation. L’homme passe du costume trois pièces de yuppy new-yorkais à celui, moins étriqué, de fondateur de distillerie en l’espace d’une décennie.
A la recherche d’une vie authentique
Après New-York et avant les Cotswolds, Daniel Szor atterrit à Paris. Amoureux de la capitale française, son attrait pour le malt, le pousse à passer la porte du club de La Maison du Whisky. Sa rencontre avec les amateurs passionnés, lors de dégustations pointues et conviviales est pour lui une révélation. Travailler pour vivre ou vivre pour travailler, Daniel se rappelle combien cette passion pour le whisky animera ses choix.
Un concours de circonstances le pousse de nouveau à déménager. Mais c’est de l’autre côté de La Manche cette fois, que le destin s’accomplira. Une rencontre avec Jim McEwan (figure emblématique des whiskies d’Islay) sera décisive et scellera définitivement le sort de Szor: il fondera sa distillerie de whisky.
L’élan du gin
Au détour d’un week-end dans les Cotswolds, une maison en pierre de taille, laissée à l’abandon, apparaît comme une opportunité. Avec plus de 800 hectares de champs aux alentours, c’est l’endroit idéal pour matérialiser le rêve de Daniel. Redessinée, la maisonnette se transforme en distillerie et accueille deux alambics : un Wash Still de 2 400 litres, prénommé Mary, et un Spirit Still au délicat prénom de Janis, de 1 600 litres. Les deux alambics sœurs, sont accompagnés par un petit frère, un Holstein de 500 litres, qui lui, œuvre principalement pour le gin maison. Car loin de faire pale figure sur la scène malt, Cotswolds Distillery a su capter l’attention du public dès 2014, par la qualité de son gin.
C’est un Dry Gin puissant, composé de neuf botaniques (dont la lavande locale) très bien équilibré, balançant entre épices et fraîcheur du genièvre. Une mise en bouche idéale quand on aborde la gamme des Single Malt.
Le Réserve Single Malt, nouveauté permanente
Après le Single Malt, le Founder’s Choice et le Peated Cask, voici le Reserve Single Malt. Le travail opéré à l’époque par Jim Swan porte à présent ses fruits. Le consultant mondialement connu a en effet tracé les lignes directrices des chais de Cotswolds. Sa technique STR pour Shaved, Toasted and Re-charred (soit en français rasé, grillé et recalciné), permet notamment aux ex-fûts de vin rouge de produire une patine unique.
Le Réserve Single Malt préalablement vieilli dans un fût de Bourbon puis en fût de vin rouge, hérite de cette rondeur chaleureuse au nez, mêlant céréales maltées et tanins boisés en bouche puis en finale. La version à 50% prend une place désormais permanente dans la gamme.
La version à 60,6% est elle aussi disponible. S’ouvrant sur des notes tendres de chocolat et d’abricot au nez, une bouche exotique entre mangue, cardamome et curry qui bascule sur une finale longue et sereine entre fleur et miel. Un délice.
Les 3 références indispensables de chez Cotswolds :
- WHISKY : Cotswolds Reserve Single Malt – 50%
- WHISKY : Cotswolds Signature Single Malt – 46%
- GIN : Cotswolds Dry Gin – 46%
Par Nicolas LE BRUN