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L’heure est encore à la liste des cadeaux! Il est à parier que pour beaucoup, le choix s’arrête sur cet ouvrage très complet de Cyrille Mald, sobrement intitulé Whisky. En 472 pages, l’auteur, par ailleurs co-auteur d’Iconic Whisky et chroniqueur pour la Revue des vins de France, nous plonge dans la culture whisky partageant son savoir, sa culture… sa passion. A la croisée des chapitres, les rencontres et les interviews ponctuent avec brio les thèmes abordés. Un soin particulier est apporté aux illustrations avec le travail à la gouache de Jocelyn Charles. L’ensemble donne une tonalité originale aux propos et rythme subtilement le propos. Ancré dans son temps, Mald prend aussi le parti de valoriser les matières premières, la durabilité des méthodes de production, les pays émergents du whisky. Le tout apporte un éclairage sérieux, ludique et essentiel sur le monde du whisky.

 

Paru aux édition EPA , la sortie de ce beau livre est l’occasion rêvée de croiser Cyrille Mald. Le chroniqueur revient pour nous sur son travail.

 

WHISKY est à paraître ces jours-ci. Quel(s) sentiment(s) éprouves-tu à l’approche de sa sortie ?

Un sentiment d’accomplissement. Le livre est sorti un peu avant sur le marché italien et les retours tant des passionnés, des journalistes de la presse nationale que des professionnels du secteur étaient enthousiasmants. Il vient de sortir en France et pour l’instant ça se passe très bien. Ce livre c’est d’abord une transmission, il faut qu’elle soit forte.

Quel a été ton postulat de départ pour aborder ce livre ?

Iconic Whisky, mon précédent livre, a été distribué dans 26 pays ce qui était incroyable. Il était très novateur en termes de graphisme mais il s’agissait d’un guide. Ce nouveau livre, je l’ai vraiment voulu comme un ouvrage de référence : la somme de connaissances la plus actualisée sur le whisky, les techniques d’élaboration et de dégustation, les évolutions cruciales des marchés. Mais un ouvrage qui soit accessible à tous, qui s’adresse à la fois aux débutants, aux amateurs, comme aux connaisseurs.

© Jocelyn Charles

C’est une somme colossale d’infos que tu as compilée. Combien de temps as-tu consacré à sa rédaction ?

La rédaction du livre lui-même deux ans, en bénéficiant également de la collaboration de Nicolas Bourdais et Nicolas Dubois, de nombreux collectionneurs qui m’ont ouvert leurs portes et des entretiens et réflexions avec les 21 personnalités parmi les plus éminentes du monde du whisky (fondateurs, dirigeants, experts et maîtres-assembleurs des meilleures distilleries et marques du monde entier).

L’approche graphique est originale et quasi inédite. Tu as choisi des dessins et des estampes pour illustrer tes propos, pourquoi ce choix ?

Je voulais une part de rêve, celui que nous procure l’univers du whisky. Les illustrations de Jocelyn Charles sont de vraies œuvres d’art, elles me font penser au graphisme élégant de Corto Maltese : un univers de voyage, celui qu’on parcours dans ce livre à travers une vingtaine de pays et leurs mystérieuses distilleries. J’ai eu beaucoup de chance de le rencontrer : c’est un artiste très doué. Puis l’avantage des illustrations c’est qu’on peut y incorporer les éléments de plusieurs photos à la fois. Ainsi, pour la distillerie Ardbeg, on peut la voir en même temps de la mer mais aussi côté terre avec tous les détails qu’elle possède. Beaucoup de personnes auxquelles j’attache de l’importance, à commercer par Serge Valentin, ont souligné la beauté et de manière plus surprenante la modernité de ces illustrations.

Carte © Agnès Stienne
P52
P53
P116
P293
Warengheim © Jocelyn Charles
Cyr 1.2
visuel 3D Whisky
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Carte © Agnès Stienne
P52
P53
P116
P293
Warengheim © Jocelyn Charles
Cyr 1.2
visuel 3D Whisky
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Sur le fond, tu mets délibérément le terroir, l’environnement et la durabilité dans les premiers chapitres. Une notion devenue incontournable selon toi dans l’univers du whisky ?

Dans l’univers du whisky comme dans celui de tous les spiritueux, merci Nicolas de le souligner. C’est un chapitre fondamental en ce qui me concerne et j’ai eu la chance d’approfondir mes réflexions échanger à ce sujet notamment avec Frédéric Revol, Allan Logan et Adam Hannet mais aussi Mark Reynier ou Ichiro Akuto. Dans tous les pays du monde se posent maintenant les mêmes questions essentielles relatives à l’approche parcellaire, la diversité variétale des céréales utilisées, l’analyse des terroirs, les fermes-distilleries et le redéploiement des aires de maltage, le bio et les systèmes de traçabilité, la durabilité, etc.

Combien de fois t’es tu rendu en Ecosse pour ce livre ?

Sur les deux dernières années une dizaine de fois. Mais si l’on doit calculer depuis le début ! À cela s’ajoute, bien sûr, les itinéraires notamment en Irlande, en Europe continentale et au Japon.

Dans le sommaire, la France prend place parmi les grands pays du whisky. Tu peux revenir sur ce choix ?

La France est un grand pays en matière de spiritueux. De l’histoire, on retient les traditions de distillation de vin et l’interdiction de la distillation des céréales dès 1709, le premier véritable whisky français n’apparaissant qu’en 1987, à la distillerie Warenghem. Mais la France est l’un des principaux marchés de whisky dans le monde et depuis, avec une centaine d’opérateurs sur le marché, elle a largement rattrapé son retard … et de quelle manière !

© Jocelyn Charles

Selon toi, les pays émergents (Allemagne, Benelux, Espagne, Pays Nordique…) sont-ils l’avenir du whisky ?

Ils sont clairement l’un des éléments essentiels de l’avenir du whisky, comme les crafts distilleries aux Etats-Unis et la révolution single malt qui s’opère dans certains États nord-américains.

Pour toi c’est quoi LA dégustation idéale ?

La dégustation idéalisée : c’est celle que l’ont fait entre amis sur un voilier, vers 18h, en mouillage sauvage près des côtes. Là on peut pleinement s’extasier sur un whisky dont l’analyse aurait été bien différente si on l’avait testé, stressé, dans un endroit clos et mal aéré. Maintenant la dégustation idéale c’est normalement celle que l’on fait à 11h du matin, concentré, si possible à l’extérieur si la qualité de l’air est bonne ou fenêtre ouverte.

Une anecdote, un souvenir cocasse lors de la rédaction ?

Il y en a eu de nombreux, il faut dire que l’univers du whisky est plein de surprise ! Lors de mes contacts avec Sandy Hyslop, j’ai été mis en relation avec plusieurs personnes au sein de Pernod Ricard et après plusieurs échanges … avec Alexandre Ricard lui-même ! C’est un très grand amateur – et connaisseur – de whisky ! L’échange était tellement intéressant qu’il est devenu une interview. J’ai adoré discuter avec Jared Himsted aussi et quelle ne fut pas ma surprise quand ce grand personnage, au cœur du Texas, à Waco, à 8700 km de distance, m’indique que l’un de ses meilleurs souvenirs de dégustation fut celle d’un Lochside … un sourire m’a traversé tout le visage. Le whisky réunit les esprits même très éloignés à travers le monde.

Whisky de Cyrille Mald – Editions EPA – 472 pages – 45 €

Par Nicolas LE BRUN

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