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On en sait plus sur le dernier né de la distillerie Fontagard et de son alchimiste en chef, Adrien Granchère. Né d’un souvenir intime et mûri sous huit pleines lunes, LunR, le dernier single malt expérimental de la Maison de cognac, interroge notre rapport au temps, à la matière et à l’invisible. Un projet rare dévoilé le 11 juin dernier, guidé par la mémoire, l’intuition et la rigueur sensorielle. Et en plus, c’est très bon !

Il ne s’agit pas d’un simple whisky. Derrière LunR se cache d’abord une histoire intime. En 2021, Adrien Granchère, patron de Fontagard, est marqué par les confidences d’une amie proche, en rémission d’une maladie, qui lui parle d’un rituel de guérison : chaque pleine lune, elle laissait un bol d’eau dehors, qu’elle buvait ensuite avec recueillement, en le préservant de la lumière et du métal. Un geste de soin et de foi silencieuse.

« Lorsqu’elle a vu mes premières bouteilles de single malt, elle m’a dit avec un sourire : “Elles sont super, tes bouteilles, pour mon eau lunaire.” » Un détail, presque anodin, mais qui devient déclencheur. « Ce souvenir m’a marqué. Et de là est née l’envie de prolonger ce geste symbolique, en imaginant un whisky exposé à la pleine lune, puis protégé, comme cette eau, dans un contenant préservé » .

Une matière mise en résonance

La suite relève presque de l’alchimie. Huit mois d’exposition lunaire, huit pleines lunes, huit transformations. LunR a d’abord vieilli trois ans en fûts de chêne ayant contenu du cognac, signature de la Maison Fontagard. Puis, il a été transvasé dans d’improbables et magnifiques globes sphériques en verre de 220 litres, permettant de capter vibrations, variations nocturnes et énergies lunaires. Une prouesse technique.

Ce choix n’est pas anodin : il permet au liquide d’être traversé par la lumière lunaire, sans oxydation, dans une enceinte neutre, où le bois ne domine plus. « La lune, dans de nombreuses cultures, est associée à des processus de purification, de renforcement ou d’enrichissement des matières naturelles, explique Adrien Granchère. Ce geste rituel de sortir les globes durant les nuits de pleine lune s’inspire de ces croyances anciennes ». Chaque exposition lunaire est minutieusement orchestrée. « Chaque pleine lune s’est trouvée en résonance avec un signe astrologique, donnant une tonalité symbolique propre à chaque étape du vieillissement ».

Une poésie sous contrôle

Poétique ? Sans aucun doute. Scientifique ? En partie. Car l’approche n’élude pas la rigueur. Pendant huit mois, un comité d’experts a comparé chaque version lunaire à un échantillon témoin vieilli en chai fermé. Les dégustations à l’aveugle, testées statistiquement, révèlent des variations nettes : « un arrondissement des tanins, une astringence qui s’atténue, des notes de réglisse ou de fleurs séchées qui apparaissent. Les versions “lunairement exposées” semblent gagner en douceur et en complexité ». On a testé et c’est vrai. La différence est là et du nez au palais, les influences lunaires se manifestent, timidement, mais sûrement. Janvier est plus intense au nez, mai plus épicé. Mars et avril, eux, marquent un tournant vers l’harmonie. « Chaque pleine lune s’est trouvée en résonance avec un signe astrologique, donnant une tonalité symbolique propre à chaque étape du vieillissement », précise Adrien Granchère. Présenté le 11 juin 2025, à l’issue de ce cycle de maturation lunaire, LunR se donne comme une invitation à un autre rapport au temps. « Pour moi, l’histoire racontée par ce whisky va au-delà de la matière : elle crée une attente, un lien émotionnel et une expérience sensorielle prolongée », confie son créateur.

 

LunR 9921-6 – 70 cl, 49% – édition limitée à 1 500 exemplaires numérotés – 120 euros, disponible dès septembre.

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