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Whisky Collector un beau livre au pied du sapin… Journaliste, éditeur, gentleman et breton. Voilà quatre mots pour résumer (autant que faire se peut) Patrick Mahé, patron de la rédaction de Paris Match et grand amateur de Whisky. A l’occasion de Noël, son ouvrage « Whisky Collector – Les Flacons d’exception », paru chez Gründ est réédité, mais aussi traduit pour la Grande-Bretagne. Une première pour un auteur français sur cette terre sacrée du whisky. Interview.

 

L’an dernier, vous avez édité chez Gründ, un beau livre, le « Whisky Collector ». Aujourd’hui, il est réédité. Qu’est-ce que ce livre a de particulier ?

C’est une fierté d’apprendre qu’un livre original (les flacons d’exception), de très grand format, composé par un auteur non britannique, paraît désormais en langue anglaise. Et ce, en Écosse, Irlande, États-Unis, Australie, à l’initiative d’un éditeur anglais (« Octopus »). Il y paraît sous le titre de « Rare Whisky ».

Vous avez fait la part belle aux textes autant qu’aux photos. Une habitude professionnelle liée à votre parcours d’homme de presse ?

Au « poids des mots et au choc des photos », la signature emblématique de « Paris-Match », que j’ai l’honneur de diriger, se substitue ici un authentique « chic des photos ». Sélectionnées par « Olo », le « packager », elles ont été travaillées en Inde. Ces spécialistes de la photogravure d’excellence s’appliquent à les embellir à la manière des orfèvres de l’horlogerie suisse ! Je parle d’or, car le mot s’applique au whisky, dit aussi d’or ambré…

Évidemment vous consacrez quelques pages aux whiskies français, dont une double à un producteur breton), comme vous (Eddu pour ne pas le citer). Pensez-vous que les whiskies français vont commencer à devenir collector ?

Le whisky français a fait d’énormes progrès, ce n’est un secret pour personne. Des marques comme Alfred Giraud (son « Harmonie » qui assemble trois distillats de malt français non tourbés est à tirage limité), pourrait prétendre au « collector » comme tout produit de qualité à petite production ; mais on peut aussi citer Lac’holl (Alsace), Rouget de Lisle (Jura), Le Castor et Rozelieures (Lorraine), Claeyssens au Nord.

Et en Bretagne ?

En Bretagne, pays de caractère et d’appellation contrôlée (l’IGP indique une géographie protégée), « Eddu » (distillerie des menhirs à Plomelin, aux portes de Quimper) fait la course en tête grâce à « Diamant ». Ce whisky de blé noir, très mature, a été tiré lui aussi en édition limitée (390 flacons).

Citons aussi la « Celtic Whisky Compagnie » qui produit « Glann Ar Mor » et « Taol Esa », à tirage d’essai (99 bouteilles). Enfin, au-delà de la distillerie Warenghem, la pionnière, sise à Lannion, bienvenue à « Galaad », lancé à la Mine d’Or (Morbihan) en lisière de la forêt de Brocéliande. « Galaad » n’est autre que le nom du fils de Lancelot du Lac, le plus jeune chevalier de La Table Ronde.

Quand on est amateur de whisky comme vous, à partir de quel moment commence-t-on à s’intéresser aux collectors ?

L’initiation a commencé avec la montée en puissance des singles malts, et ce, des années après le déferlement des « blended » (trop) commerciaux, qui faisaient la joie des cadres moyens à l’heure de l’apéro. A Chivas, je préférais déjà Strathisla…

A partir de quel moment considère-t-on un whisky comme collector ?

Des distilleries évanouies, telle « Port Ellen » sur l’île Islay, dans les Hébrides ont forgé le mythe. Tout ce qui contribue à l’originalité : tirage, titrage, étiquette, illustration, millésime, rareté, et depuis une trentaine d’années les salles de vente (enchères) contribuent à l’esprit de collection. Ne pas confondre alors avec la spéculation, dévoiement de la passion naturelle, même si certains flacons (Lalique et autres) sont d’authentiques œuvres d’art..

Pour vous, quel est le whisky ultime que vous avez été amené à goûter ?

Naturellement « The Balvenie » de 50 ans d’âge, dû à David Stewart, le fameux maître de chai du Speyside (La vallée de la Spey) dans les Highlands. Plus fantaisiste, « Willie Napier », un Irlandais de 44 ans d’âge, acquis en 1945 par le Central Bar de Lisburn et savouré lors d’une Saint-Patrick (2015) à Dublin.

Vous êtes collectionneur vous-mêmes ? Et si vous deviez l’être

J’ai quelques flacons dignes de Cadenhead’s à Campbeltown ou de La Maison du Whisky et du « Golden Promise » à Paris. Des Glen Moray ou Glenlivet Cellar Collection des années soixante, des Midleton d’Irlande, mais pas de spéculation.Pour moi, collection = passion.

Le livre a été traduit et édité au Royaume-Uni. C’est la première fois qu’un ouvrage consacré au whisky écrit par un français sur le sujet du whisky est traduit ?

Oui, par un Breton. Les liens interceltiques (Ecosse, Irlande, île de Man, pays de Galles) expliquent aussi cela (rires).

Vous formez d’autres projets de livre sur le whisky ?

Après « Whisky Collector » (Gründ), un ouvrage qui pèse tout de même 3,7 kilos (!) devenu « Rare Whisky », en anglais je n’ai pas de nouveau projet… Pour l’heure !

Whisky Collector – Les Flacons d’exception – Gründ, 69 €, 240 pages illustrées

 

Par François de Guillebon

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