Plus de vingt ans après sa création, le rhum Plantation va changer de nom. Tandis que West Indies s’apprête à faire revivre une très ancienne marque.
Dès le 29 juin, au moment où le mouvement Black Lives Matter faisait descendre dans les rues des dizaines de milliers de personnes aux Etats-Unis et à travers le monde, le fondateur des rhums Plantation, Alexandre Gabriel, annonçait que sa célèbre marque allait changer de nom. « Je comprends que le mot “plantation” puisse avoir une connotation blessante, et évoquer dans certaines régions des heures noires du passé. Ce n’est pas quelque chose que je prends à la légère »,concède-t-il. Pour mémoire, le système des plantations sucrières et rhumières, en Amérique centrale, au Brésil, dans les Caraïbes et au sud des Etats-Unis, a exploité pendant plus de deux cents ans des millions d’esclaves africains déportés de force. L’opération changement d’identité se fera en deux temps : le nouveau nom viendra d’abord s’ajouter à l’ancien sur l’étiquette, avant de le remplacer totalement.
Par ailleurs, Alexandre Gabriel annonce du nouveau dans sa distillerie de la Barbade, puisque West Indies lancera d’ici douze à dix-huit mois son premier rhum sous la marque Stades. « C’est une très ancienne marque barbadienne, qui doit son nom à George Stades, un personnage hors du commun, un ingénieur fou, ancien propriétaire de West Indies grâce à qui la distillerie prit son envol. »Rachetée au négociant J&R, la marque renaîtra d’abord sur un rhum vieilli à 100% sous les tropiques, un blend de différents alambics et colonnes, bond aged. « On prépare également un blanc, mais on verra en temps voulu. Et puis, nous sortirons bien sûr des éditions limitées. »La bouteille, la moins coûteuse, la moins carbonnée et la plus légère possible, rappellera les anciens rhums appréciés sur l’île, mais elle sera ornée d’une étiquette au design hyper léché qui en fera « un bel objet »,promet Alexandre Gabriel. A suivre…
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