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Hampden tient fermement le fil ininterrompu de son patrimoine, ancré en 1753. Inimitable, irremplaçable, son style ne fait qu’un avec son héritage qui s’illustre ici en un small batch quintessenciel.

Nous sommes au milieu du XVIIIe siècle en Jamaïque, et la colonie anglaise règne sur le monde du sucre et du rhum depuis quelques années déjà. Cela ne s’arrêtera pas de sitôt, et le nouvel acquéreur de la plantation Hampden, l’Écossais Archibald Stirling, ne s’y est pas trompé. À l’époque, le rhum jamaïcain est unanimement acclamé, si bien que les plantations de l’île sont les premières à observer un changement majeur : les eaux-de-vie canne constituent désormais une part non négligeable de leurs revenus.

1753 est la date qui est inscrite à l’entrée du domaine, là où trône la respectable “Great House”. La distillerie n’a que très peu changé de mains au cours des siècles, ainsi nous pouvons faire une avance rapide pour nous retrouver aujourd’hui même, au XXIe siècle. Ce qui est fascinant chez Hampden, c’est que l’on continue à y faire la spécialité de la paroisse de Trelawny, le heavy pot rum, comme au temps de notre bon Mr Sterling. Et si certains qualifient cela d’archaïque, les amoureux de spiritueux chérissent ce joyau du patrimoine.

Un écosystème unique

L’âme de Hampden se niche sans doute dans ses fermentations. Celles-ci sont naturelles et spontanées ; les mêmes micro-organismes se reproduisent ici depuis des siècles, tout comme les secrets, recettes et traditions qui se passent discrètement de génération en génération de distillateur. Sans cet écosystème unique, Hampden ne serait plus Hampden, même si l’on essayait d’en reproduire toutes les conditions à la lettre. Qui a dit que le terroir était tout relatif dans l’univers des rhums de mélasse ?

La mélasse de la sucrerie voisine de Long Pond est diluée avec l’eau du barrage qui descend tout droit de la Cockpit Country. C’est la plus grande forêt primaire de Jamaïque, qui abrite vingt-six espèces d’oiseaux endémiques (les collectionneurs connaissent d’ailleurs très bien ces petits oiseaux, puisqu’ils ont fait l’objet d’une jolie série de single casks).

À cette dilution, l’on ajoute des vinasses (les résidus des distillations précédentes), éventuellement du muck (une sorte de compost de canne, réacteur bactérien exceptionnel), des macérations de fruits ou un jus de canne. Cette recette riche en acides et en bactéries est la base des rhums les plus explosifs qui soient.

L’âme de Hampden se niche sans doute dans ses fermentations. Celles-ci sont naturelles et spontanées ; les mêmes micro-organismes se reproduisent ici depuis des siècles, tout comme les secrets, recettes et traditions qui se passent discrètement de génération en génération de distillateur. Sans cet écosystème unique, Hampden ne serait plus Hampden, même si l’on essayait d’en reproduire toutes les conditions à la lettre. Qui a dit que le terroir était tout relatif dans l’univers des rhums de mélasse ?

Mais il ne suffit pas d’être explosif pour charmer le rum lover, et la batterie d’énormes pot stills à double retors se charge de transformer tout cela en une eau-de-vie chaleureuse, grasse et presque crémeuse. Les six alambics venant de tous les coins du monde sont signés John Dore, Forsyths, Vendome, T & T Engineering représentant l’Afrique du Sud.

Sur la grille de la distillerie, ce rhum se situe à la médiane en termes de poids aromatique, ce qui le classe tout de même dans le dernier pourcent des rhums les plus concentrés au monde ! Comme pour cette cuvée, ce sont le plus souvent des fûts de chêne américain ayant contenu du bourbon qui sont retenus pour le vieillissement. Hampden ayant été avant tout un fournisseur de rhum blanc à destination des courtiers européens, les premières mises sous bois datent seulement des années 2010, quelque 250 ans après la fameuse année 1753.

Note de dégustation :

Nez : exotique, fermentaire, légèrement pétrolé, médicinal et laiteux, très complexe. Il gagne une certaine classe à l’aération.

Bouche : vanillée, herbacée, évolue sur des notes mentholées et exotiques, puis sur la noix.

Finale : longue, étoffée, herbacée et saline. Zestes frais, puis épices et fruits.

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